Lualaba : Zijin Mining suspend temporairement ses activités dans le projet minier Commus

La mine de cuivre de la Commus (Compagnie minière de Musonoie) dans la province du Lualaba, propriété du Chinois Zijin Mining, est suspendue en raison de problèmes de radiation dans la production du cobalt. La mine a produit plus de 4% du cuivre du Congo l’année dernière. 

Le géant minier chinois Zijin Mining a dû suspendre ses activités sur son projet minier de Commus (Compagnie Minière de Musonoie) en R D Congo. Les opérations ont été mises à l’arrêt suite à des craintes d’intoxication causées par de fortes radiations dans sa production de cobalt.

Selon Bloomberg qui rapporte l’information, le site de la mine de Commus est fermé depuis le début de la semaine passée. Les exportations de la compagnie ont été arrêtées le temps que la lumière soit faite sur les causes de ces radiations.

Commus est l’un des plus importants producteurs de cuivre et de cobalt en RDC. En 2023, la compagnie avait produit 129.150,83 de cuivre métal et 2.179,73 tonnes de cuivre métal.

Commus est une joint-venture entre Zijin Mining et la société publique congolaise la Gécamines qui y détient 20% des parts. Zijin est aussi en joint-venture avec le canadien Ivanhoe sur le projet minier de Kamoa-Kakula dans la province minière du Lualaba.

Dans les installations de Commus, le cobalt est extrait comme sous-produit de la production de cuivre.

L’arrêt du projet intervient au cours d’une période de perturbation de l’offre sur le marché mondial du cuivre, en raison de la fermeture surprise de la mine géante de Cobre Panama de First Quantum Minerals Ltd. Anglo American Plc a également revu à la baisse ses prévisions de production et Codelco a vu sa production chuter à son niveau le plus bas depuis un quart de siècle.

Amnesty international accuse

Au-delà de ce problème de radiation qui a poussé finalement Zijin à fermer ses installations de Musonoie, Amnesty international faisait part l’année dernière d’un grave problème qui menace les populations des zones minières du Grand Katanga.

En République démocratique du Congo (RDC), l’expansion de mines industrielles de cobalt et de cuivre a entraîné l’expulsion forcée de populations entières et d’autres graves atteintes aux droits humains, notamment des agressions sexuelles, des incendies volontaires et des violences.

Dans un rapport daté de 2023, intitulé «Alimenter le changement ou le statu quo ? », Amnesty International et l’Initiative pour la bonne gouvernance et les droits humains (IBGDH), une organisation basée en RDC, avaient démontré que la course à l’expansion des opérations minières d’entreprises multinationales a entraîné l’expulsion forcée de populations de leurs habitations et de leurs champs.

«Les expulsions forcées menées lorsque des entreprises cherchent à agrandir des mines industrielles de cuivre et de cobalt détruisent des vies et doivent cesser immédiatement», avait déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International, estimant que «Amnesty International reconnaît l’importance cruciale des batteries rechargeables dans la transition énergétique pour mettre fin à la dépendance aux énergies fossiles. Cependant, la justice climatique exige une transition juste. Décarboner l’économie mondiale ne doit pas engendrer de nouvelles violations des droits humains».

Et de renchérir : «La population de la RDC a subi une exploitation considérable et de graves atteintes aux droits humains pendant la période coloniale et postcoloniale et ses droits continuent d’être sacrifiés alors que les richesses qui l’entourent lui sont confisquées.»

La demande croissante de technologies fondées sur une énergie dite propre a entraîné une demande proportionnelle de certains métaux, notamment le cuivre et le cobalt, deux métaux essentiels à la fabrication des batteries lithium-ion. Ces batteries sont utilisées pour alimenter un vaste éventail d’appareils électroniques, comme les véhicules électriques et les téléphones portables. La RDC possède la plus grande réserve de cobalt et la septième réserve de cuivre au monde.

Plus de 13 kg de cobalt sont nécessaires pour produire la batterie d’un véhicule électrique moyen et environ sept grammes sont nécessaires à celle d’un téléphone portable. La demande de cobalt, qui a triplé depuis 2010, devrait atteindre 222.000 tonnes d’ici 2025.

Econews

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