Affaire « forages » : restriction de déplacement pour Nicolas Kazadi, Francois Rubota et Guy Mikulu 

Les ministres des Finances de la République démocratique du Congo (RDC), Nicolas Kazadi, celui du Développement rural François Rubota, ainsi que l’ancien ministre du Développement rural Guy Mikulu, se voient contraints de demeurer sur le territoire congolais. Cette mesure émane du procureur près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, qui a ouvert une enquête judiciaire à leur encontre dans le cadre de l’affaire concernant les fonds dédiés à la construction des forages dans 1000 localités de la RDC, pour un montant dépassant les 297 000 dollars américains par unité. Dans une lettre adressée samedi à la Direction générale des migrations (DGM), largement diffusée sur les réseaux sociaux et authentifiée par Infos27, le Procureur Mvonde a expressément ordonné aux services aux frontières d’empêcher leur sortie de Kinshasa et du territoire national.

L’affaire concernant les fonds attribués à la construction de forages dans 1000 localités de la RDC, chaque unité représentant un coût dépassant les 297 000 dollars américains, prend une nouvelle tournure avec l’intervention de la justice. La Cour de Cassation a ouvert une instruction visant à éclaircir ce dossier et ordonne à la Direction générale de la Migration (DGM) d’empêcher les ministres du Développement rural, François Rubota, son prédécesseur au moment de la conclusion du contrat, Guy Mikulu, ainsi que le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, de quitter le territoire.

Selon la correspondance émanant du Procureur Général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, l’objectif est d’empêcher que « les susnommés, accusés d’avoir commis l’infraction de détournement des deniers publics, ne puissent échapper aux poursuites judiciaires engagées contre eux. » Il ordonne ainsi d’instruire tous les services opérant aux postes frontaliers d’interdire à ces individus de quitter Kinshasa, où ils sont tenus de se présenter devant l’autorité judiciaire compétente de la République démocratique du Congo.

Effectivement, l’origine du dossier remonte à la signature d’un contrat entre le ministère du Développement rural et le consortium Stever Construct-Sotrad Water en avril 2021. Ce contrat visait l’installation de 1 000 forages ainsi que la construction de stations mobiles de traitement d’eau dans 1 000 localités à travers le territoire national, pour un montant global de 398 982 383,41 USD, soit une moyenne de 398 982 USD par station.

 

Aucun paiement n’avait été effectué jusqu’à ce que Nicolas Kazadi intervienne pour faire progresser le dossier, en demandant une réduction des coûts. Cette demande a abouti à une modification du contrat, élargissant le nombre de forages à 1 340, pour un coût unitaire de 297 000 USD, comme indiqué dans un document du ministère des Finances.

Alors que l’affaire est désormais entre les mains de la justice, Nicolas Kazadi clame son innocence parmi les personnalités publiques impliquées, soutenant qu’il se limitait à accomplir ses tâches en tant qu’ordonnateur.

À titre de rappel, lors d’un récent briefing de presse dédié à la restitution de la participation de la République démocratique du Congo aux Assemblées du Printemps du FMI et de la Banque mondiale, le ministre des Finances s’est exprimé sur la question. Il a souligné qu’il avait été le premier à solliciter une révision du coût initial moyen, évalué à environ 400 000 USD. Déjà à cette occasion, il avait exprimé son intention de saisir le Procureur général de la République pour lui demander d’incorporer au problème de livraison, tel qu’indiqué dans sa requête d’information, la question du coût, afin que l’affaire soit examinée de manière exhaustive.

Avec infos27

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