France : fortement penché à droite, le gouvernement de Michel Barnier ne fait pas l’unanimité

Plus de deux semaines après sa nomination au poste de Premier ministre, Michel Barnier a dévoilé samedi la composition de son gouvernement. Une équipe de 39 ministres où le camp présidentiel emporte l’avantage face à la droite, qui s’assure toutefois des portefeuilles de premier plan. Les premiers pas officiels de cette nouvelle équipe auront lieu lundi, avec notamment un Conseil des ministres prévu à l’Élysée autour du président Emmanuel Macron. Dans la classe politique française, ce gouvernement ne fait pas l’unanimité. 

L’Elysée a dévoilé samedi la composition du nouveau gouverne ment, une formation de 34 ministres et cinq secrétaires d’Etat où le camp présidentiel emporte l’avantage face à la Droite républicaine qui s’assure toutefois des portefeuilles de premier plan.

Parmi les 17 ministres de plein exercice, sept sont issus du parti présidentiel Ensemble pour la République (EPR), trois des Républicains (LR), deux du MoDem, un du parti d’Edouard Philippe Horizons et un autre du groupe centriste LIOT. Seule «prise» à gauche, celle du divers gauche Didier Migaud, nommé à la Justice.

FRANÇOIS HOLLANDE : «IL FAUT CENSURER LE GOUVERNEMENT BARNIER»

L’ancien président de la République, François Hollande, député NFP de Corrèze, estime qu’une motion de censure socialiste est «la bonne solution» pour censurer le nouveau gouvernement.

«Le gouvernement de Michel Barnier est un gouvernement fragile », estime dimanche 22 septembre François Hollande sur France Bleu Limousin, alors que la composition du gouvernement vient d’être dévoilée. Il est « fragile » à plusieurs titres, détaille l’ancien président. D’abord parce qu’il est «le fruit d’une composition, d’un attelage qui paraît déjà brinquebalant», mais aussi parce qu’il est «lourd », avec 39 membres, et pourtant «il n’y a pas de poids lourds», et enfin parce «qu’il tient sa survie au Rassemblement national».

«Je me suis posé une seule question ces derniers mois », explique l’ex-président, devenu député de Corrèze, «pourquoi y a-t-il eu une dissolution ? J’ai maintenant la réponse : pour faire exactement la même chose que par le passé, mais avec une droite encore plus présente dans le gouvernement, et pour prendre des mesures douloureuses pour nos concitoyens », notamment vis-à-vis du budget 2025 qui doit être discuté prochainement.

«Il faut censurer [le gouvernement Barnier], et une motion de censure socialiste me paraît la bonne solution pour avoir un maximum de parlementaires qui s’y retrouvent»

Le député NFP de Corrèze veut cependant «être utile et préparer la suite, avoir une solution à proposer» si le gouvernement Barnier tombe.

Interrogé sur la présence du divers-gauche et ancien socialiste Didier Migaud, «ce n’est plus une personnalité qu’on peut considérer de gauche », balaie François Hollande. «Il a depuis longtemps abandonné toute affiliation avec le parti socialiste et la gauche », explique-t-il. Il salue un « homme d’expérience » mais rappelle sa nomination par Nicolas Sarkozy à la Cour des Comptes et par Emmanuel Macron à la Haute Autorité pour la Transparence de la vie publique.

LA CLASSE POLITIQUE SE DECHAINE

Jordan Bardella, président du Rassemblement National sur X : «Ce ‘nouveau’ gouvernement signe le retour du macronisme par une porte dérobée. Ce que les Français ont démocratiquement sanctionné, à deux reprises, ne peut revenir par de lamentables jeux d’appareils et calculs politiciens. C’est donc un gouvernement qui n’a aucun avenir».

Eric CiottI, député des Alpes maritimes Union des droites sur X : Le gouvernement Barnier, c’est la victoire du macronisme qui absorbe de nouveaux ralliés issus des Républicains et de la gauche pour poursuivre la même politique mère de la même faillite nationale. «Désavoué trois fois par les Français dans les urnes, le ‘en même temps’ immobile et impuissant gagne du temps et s’offre une survie de façade sans levier politique et parlementaire».

Jean-Luc Melechon, chef de file de La France Insoumise sur X : «Le casting du nouveau film catastrophe macroniste est connu. Le gouvernement des perdants des élections législatives est dans la main de l’inquiétant ministre de l’Intérieur, président du groupe dominant du Sénat où se décidera donc désormais le contenu des textes supportés par LR. Cette combinaison n’a ni légitimité ni futur. Il faudra s’en débarrasser aussitôt que possible».

Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste sur X : «Un gouvernement réactionnaire en forme de bras d’honneur à la démocratie. RV pour le débat de censure».

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes (EELV) sur X : «Un gouvernement contre nature et contre la nature…. Qui aurait pu prédire ?»

Lucie Castets, ancienne candidate du Nouveau Front populaire à Matignon sur X : «On nous promettait un gouvernement de concorde, on a un gouvernement de droite dure. C’est la démocratie qui est humiliée ce soir avec la fin de ce suspense de papier».

Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, sur X : «Ce n’est pas un nouveau gouvernement. C’est un remaniement. Ce n’est pas une cohabitation. C’est une collaboration. Vite, tournons la page ».

Arnaud Rousseau, président du syndicat agricole FNSEA : «Je tiens à féliciter Annie Genevard pour sa nomination. Elle sait combien les attentes sont fortes. Dès sa prise de fonction, elle devra marquer son arrivée avec un signal fort pour redonner de l’espoir au monde agricole et regagner la confiance perdue après la désillusion d’avoir vu s’envoler une large partie des mesures promises par le précédent gouvernement ».

Syndicat enseignant SNES-FSU sur X : « Après plusieurs revirements, c’est Anne Genetet – experte de la gestion du personnel de maison – qui gagne le chifoumi pour être ministre de l’Éducation. Un spectacle affligeant au regard de la crise que traverse l’École. Il faut un changement profond de politique et de méthode !»

Econews

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