L’année 2023 finit comme elle n’a certainement pas commencé. Les communautés congolaises auront connu des fortunes diverses et terminent l’année dans l’incertitude et l’attente angoissée des résultats d’une élection présidentielle hors normes. Placées sous état de siège depuis plus de deux ans, les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri sont toujours en butte aux exactions d’une constellation de groupes armés dont l’emblématique M23 soutenu par le Rwanda qui occupe de larges pans des territoires de Rutshuru et de Masisi.
La reconversion en alliés de certains mouvements armés hier encore opposés au pouvoir de Kinshasa en «Wazalendo» (Patriotes) combattant aux côtés des FARDC donne certes du fil à retordre aux velléités expansionnistes du Rwanda, sans pour autant dévoiler leurs réelles motivations.
La conséquence est plus que tragique : le pays compterait, selon les chiffres de l’Organisation internationale de migration, pas moins de 7 millions de déplacés internes dont la grande majorité est massée dans des camps de fortune autour de Goma et de Bunia.
Au Sud-Kivu, nul ne sait informer avec certitude de la situation sécuritaire sur les Hauts plateaux de Minembwe malgré la présence des soldats alliés burundais qui traquent sans succès les FNI et autres Red Tabara, ces opposants armés au pouvoir de Gitega.
A l’ouest, les luttes communautaires persistent sous la houlette des milices «Mobondo». Comme dans le Rutshuru et le Masisi, les violences ont privé le territoire de Kwamouth d’élections générales du 20 décembre 2023, sans que l’on sache leur motivation, encore moins les commanditaires de la quasi-insurrection jusqu’aux portes de la capitale Kinshasa.
L’ex-Katanga s’est débattu au cours de l’année finissant contre une étrange pénurie de farine de maïs, occasionnant un déplacement massif des membres du gouvernement central dans quelques pays d’Afrique australe.
Pendant cette période de douze mois dans la capitale Kinshasa, l’opinion était tiraillée entre des réjouissances musico-sportives, dont la tenue des IXèmes Jeux de la Francophonie qui avaient été précédés des visites du pape François et du président français Emmanuel Macron.
Puis vinrent les élections générales du 20 décembre 2023 avec leur suite d’incohérences et d’appels à leur annulation par des oppositions désabusées. Comme on aime à le dire dans certains milieux, « il y aura un avant et un après élections ». Plaise au Ciel qu’un jour nouveau se lève sur le Congo en 2024.
Joyeuses fêtes !
Econews