Chapeau bas au Gouvernement qui a réalisé l’exploit d’organiser sans accroc toutes les cérémonies prévues pendant les quatre jours de visite apostolique du Pape François à Kinshasa. Depuis son arrivée mardi par l’aéroport internationale de Ndjili, le Pape François a bénéficié d’une attention soutenue du Gouvernement, au four et au moulin avec une équipe managée par le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge. Que dire du ministre de la Communication et Medias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Mauyaya Katembwe, qui a associé la presse à toutes les étapes de l’organisation, il avait rassuré l’opinion nationale et internationale de la parfaite prise en charge que Kinshasa réservait au Souverain pontife. A tout prendre, le Gouvernement a gagné. Avec, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, qui a eu le privilège d’accueillir, 38 ans après le Maréchal Mobutu, l’évêque de Rome sur le sol congolais.
Une fois n’est pas coutume. Le séjour du Pape François en République Démocratique du Congo aura été un modèle parfait d’organisation. Sur son parcours de l’aéroport international de Ndjili jusqu’au Palais de la Nation où l’attendait le Président de la République, Félix Tshisekedi, une ferveur sans précédent a accompagné la «Papamobile». Et si quelques débordements sans conséquence ont été enregistrés lors du franchissement des sauts de mouton dans le district de la Tshangu, ils sont à mettre au compte de l’émotion des jeunes qui n’étaient pas nés lors de la dernière visite de Jean-Paul II en 1985.
Le clou du séjour de François aura été bien évidemment la messe qu’il a présidée sur le site aménagé de l’aérodrome de Ndolo. Un challenge qu’a merveilleusement relevé le Gouvernement avec une messe qui a accueilli plus d’un million de fidèles. Le défi logistique était immense. Au finish, tout s’est passé sans accrochages.
Plus d’un million de fidèles et de simples spectateurs ont afflué dans les zones dédiées de l’aérodrome de Ndolo, le tout dans la discipline et un ordre inattendu de la part des Kinois généralement frondeurs. Ici, pas de mouvements de foules, ni d’anarchie. La preuve, s’il en fallait : aucune grenade lacrymogène n’a été lancée; la police, discrète mais bien présente, n’a pas chargé des masses d’indisciplinés.
Coup de chapeau à Muyaya
A l’aérodrome de Ndolo, les medias ont été bien servis avec un Centre de presse où aucun détail n’a été négligé. Les 80 journalistes internationaux qui se trouvaient dans la délégation du Pape et plus de 200 journalistes locaux et correspondants accrédités à partir de Kinshasa n’ont pas été déçus du cadre du travail leur offert par le ministre Patrick Muyaya.
Les médias eux-mêmes ont été particulièrement gâtés. Sous la houlette du ministre de la Communication et médias, ils ont bénéficié des facilités de travail jamais vécues au pays. Patrick Muyaya était au four et au moulin, se dépensant sans compter pour fournir à la presse, dans la plus grande transparence, l’information sur l’évolution des travaux. Lors de briefings réguliers tant à la RTNC que sur les sites, parfois jusqu’à des heures tardives de la nuit, le jeune ministre a certainement été la cheville ouvrière de la réussite de la visite pontificale en terre congolaise.
Les professionnels des médias ont été agréablement surpris de l’aménagement sur le site de Ndolo d’une salle des médias aux standards internationaux, où journalistes nationaux et correspondants étrangers ont travaillé dans une ambiance jamais vécue auparavant. Sans doute l’une des plus grandes réussites de Patrick Muyaya.
On pensait que la rencontre, mercredi au stade des Martyrs de la Pentecôte, allait gater la fête. Il n’en a pas été le cas. Avec plus de 65.000 jeunes catholiques et catéchistes qui ont pris d’assaut ce temple de football, tout s’est passé dans l’ordre, oubliant les incidents qui ont émaille des manifestations populaires en ce lieu.
Il est vrai que le Gouvernement n’a pas lésiné sur les moyens afin de réserver un accueil digne à François. Pour l’image et l’honneur de la RDC, premier pays catholique en Afrique, le Gouvernement a cassé la tirelire offrant à l’évêque de Rome un séjour impeccable. Une visite apostolique qui, assurément, restera longtemps dans les mémoires.
La visite du pape François restera dans la mémoire collective comme une étape de franchie dans la capacité organisationnelle des autorités congolaises. Et les gouvernements successifs seront bien chanceux de compter dans leurs rangs des ministres de la trempe de Patrick Muyaya. Et pouvoir compter sur l’expertise d’ingénieurs dans la lignée du bien-nommé Jésus-Noel Sheke.
Econews