Jeudi 19 septembre, l’Assemblée nationale a été le théâtre d’un acte de défi inscrit dans le registre des tensions politiques qui désespèrent la population congolaise. Les députés nationaux des provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont refusé de se présenter à la plénière pour discuter de la prorogation de l’état de siège. En invoquant la nécessité de discussions basées sur «les réalités du terrain », ces élus expriment un profond mécontentement face aux mesures d’urgence qui, selon eux, ont atteint leurs limites.
Cette fronde des députés résonne comme un cri du cœur d’un peuple en proie à l’insécurité et aux violences persistantes. L’état de siège, instauré pour répondre à une situation chaotique, est désormais perçu comme un palliatif inefficace, incapable d’apporter des solutions durables. Les populations de ces régions, déjà accablées par des conflits armés et des crises humanitaires, voient leurs espoirs de paix et de normalité s’effriter sous le poids d’un régime d’exception qui semble s’éterniser sans résultats probants.
La question que l’on peut légitimement poser est : jusqu’où ira cette fronde au sein de la chambre basse du Parlement ?
Le geste des députés n’est pas seulement un acte de désobéissance; il est révélateur d’un ras-le-bol généralisé et d’une volonté de retrouver un espace de dialogue véritable, qui prenne en compte les aspirations légitimes des populations qu’ils représentent. Les élus doivent, plus que jamais, s’affirmer comme des voix de la nation, capables d’alerter et d’orienter les décisions politiques vers des alternatives plus constructives.
Le Président de la République se retrouve désormais face à un dilemme. Sa capacité à gérer cette fronde parlementaire sera déterminante. Choisira-t-il de continuer à camper sur ses positions, risquant ainsi de voir se creuser un fossé entre le pouvoir et des élus devenus frondeurs ? Ou optera-t-il pour une ouverture au dialogue, une révision des mesures en vigueur, et une prise en compte des défis réels auxquels sont confrontées les populations de l’Est ?
Ce tournant dans la dynamique parlementaire congolais pourrait être l’opportunité pour une véritable redistribution des cartes à l’Assemblée nationale.
Félin, Modeste Bahati Lukwebo, autorité morale de l’AFDC-A, a senti le vent prendre une autre direction au Parlement en envoyant un message clair à l’Union sacrée de la nation sur sa part dans la majorité présidentielle.
Les jours qui viennent seront cruciaux pour apprécier la capacité du régime Tshisekedi à s’autocorriger et à répondre aux aspirations d’un peuple de l’Est à bout de nerfs, mais toujours prêt à espérer un avenir meilleur.
Mwin Murub Fel