Une situation de détresse et de précarité s’est installée dans les quartiers du groupement Bambo en chefferie de Bwito, dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu, suite à l’ordre donné par la coalition M23/RDF (Mouvement du 23 Mars/Rassemblement des Forces Démocratiques) obligeant les habitants de plus de 500 ménages à quitter leurs maisons. Selon des sources locales, cette décision a été prise il y a trois jours et a entraîné un exode massif de la population locale vers d’autres localités.
La situation est particulièrement alarmante, avec des centaines de familles contraintes de partir sans aucune procédure légale ou assistance préalable. « Plus de 500 ménages ont été obligés de quitter leur maison sans préavis. Les victimes se sont dirigées vers la localité de Bugina, dans le groupement voisin de Tongo, et d’autres vers le sud de Bambo », a déclaré une source locale, soulignant le caractère soudain et désespéré de cette délocalisation forcée.
Ces événements ont suscité une vive indignation parmi les Congolais, qui expriment leur frustration face à une situation qu’ils estiment inacceptable. « Il ne manquait plus que ça, vous vous imaginez cette situation ? Vous êtes assis chez vous avec vos enfants, toute une famille mais un étranger vient et vous demande de prendre vos valises et de quitter la maison ! À qui appartient réellement le Congo ? Pourquoi cette situation chez nous ? Nous en avons assez, trop c’est trop » », a déclaré un habitant de Tongo, exprimant le sentiment d’injustice et d’impuissance ressenti par de nombreux habitants confrontés à cette tragédie.
La présence persistante de groupes armés et de milices dans la région continue de semer le chaos et la terreur parmi les populations civiles, les privant de leur droit fondamental à la sécurité et à la stabilité. Cette récente expulsion forcée met en évidence la vulnérabilité des communautés locales et souligne l’urgence d’une intervention rapide et efficace des autorités nationales et internationales pour protéger les droits humains et assurer la sécurité des civils dans la région du Nord-Kivu.
Face à cette crise humanitaire croissante, il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour répondre aux besoins urgents des personnes déplacées et pour mettre fin à l’impunité des groupes armés responsables de ces actes de violence et d’oppression. Seule une action coordonnée et déterminée permettra de restaurer la paix et la stabilité dans cette région meurtrie par les conflits et de garantir un avenir sûr et prospère pour tous les habitants du Nord-Kivu et de la République démocratique du Congo dans son ensemble.
Tighana MASIALA