Depuis trois décennies, la République Démocratique du Congo (RDC) est en proie à une crise qui menace son existence même en tant que nation souveraine. Le point de bascule remonte à 1994, année où le génocide rwandais a jeté les bases d’une instabilité qui gangrène encore sa partie Est. Sous l’égide d’une communauté internationale complice ou impuissante, des populations rwandaises rejetées par le nouveau régime de Kigali ont été refoulées en territoire congolais. Ce déferlement a déclenché une succession de conflits meurtriers, plongeant la RDC dans un cycle infernal de violence.
Le bilan humain est accablant : plus de 10 millions de Congolais ont perdu la vie, victimes d’un conflit qui mêle luttes géopolitiques, pillages des ressources naturelles, et ingérences étrangères. Ce chiffre, pourtant alarmant, n’émeut guère la communauté internationale, figée dans une posture de passivité honteuse. La litanie des rapports produits par des organismes internationaux, y compris les Nations Unies, en atteste. Chaque document s’ajoute à une pile de preuves accablantes sans qu’aucune action décisive ne soit entreprise.
Le dernier rapport de l’ONU, daté du 27 décembre 2024, pointe une fois de plus du doigt le rôle déstabilisateur du Rwanda dans la région des Grands lacs. Ce n’est pas une révélation, mais une confirmation de ce que les Congolais clament depuis des décennies : leur pays est la victime d’un projet systématique de déstabilisation orchestré par des forces extérieures, sous le regard complaisant du reste du monde.
Cette complicité internationale ne se limite pas à l’inaction. Les grandes puissances, tout en prêchant la paix et les droits de l’homme, ferment les yeux sur les réseaux mafieux qui exploitent les minerais du sang congolais. Le coltan, l’or, et d’autres richesses naturelles continuent d’alimenter les économies mondiales, tandis que les Congolais en paient le prix ultime. Ce pillage économique, soutenu par des acteurs locaux et étrangers, est la véritable toile de fond d’un conflit qui se nourrit de l’indifférence mondiale.
Face à cette tragédie, la RDC se bat seule. Seule pour défendre son intégrité territoriale, seule pour préserver sa souveraineté, seule face à une machine internationale qui préfère détourner le regard. Pourtant, la vérité est connue depuis longtemps. Les preuves sont là, à portée de main, dans des rapports empilés dans les tiroirs des institutions internationales. Alors pourquoi ce silence ? Pourquoi cette inertie ?
Le combat de la RDC n’est pas seulement celui d’un pays en quête de paix. Il est aussi un appel à l’éveil de la conscience collective mondiale. Le silence face à l’injustice est une forme d’acceptation. Chaque Congolais qui tombe est une victime de plus dans l’histoire d’un monde qui a choisi de privilégier ses intérêts économiques au détriment de la dignité humaine.
L’heure n’est plus aux discours, ni aux promesses vides. L’heure est à l’action. La RDC mérite le soutien effectif de la communauté internationale pour mettre fin à cette tragédie. Car, à défaut d’une prise de conscience globale, le silence coupable qui entoure ce drame continuera de résonner comme un échec moral collectif. Et ce, au prix de millions de vies innocentes.
Econews