Sake, point de départ de la reconquête de l’Est

La bataille de Sake, dans la province du Nord-Kivu, perdure. En l’espace d’une semaine, le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba, a fait deux fois le voyage de Goma, chef-lieu de la province, pour remonter le moral des troupes. La cité de Sake est le dernier verrou qui mène vers Goma. Et Kinshasa a concentré toutes ses forces sur cet axe pour éviter tout effet de surprise. A son arrivée, mardi à Goma, le VPM Bemba s’est voulu confiant : «Tout est mis en œuvre pour récupérer intégralement Sake et protéger la population civile ». Est-ce à dire qu’une partie de Sake échappe aux forces loyalistes ? Difficile à dire. Pour l’instant, les FARDC, appuyées par la MONUSCO et les troupes de la SADC, font bloc pour contrer les terroristes du M23.  C’est dire qu’à Sake, Kinshasa consolide le verrou sur Goma, avant de s’engager dans la reconquête de l’Est.

La cité de Sake, au Nord-Kivu, est au centre de sévères affrontements entre les FARDC et les M23/RDF depuis plusieurs semaines. Mais depuis ce lundi, les choses sont en passe de prendre une nouvelle tournure et les forces loyalistes appuyées par les «jeunes patriotes Wazalendo», ont nettement pris l’avantage, repoussant les forces d’agression qui se sont dispersées sur les collines surplombant la cité. Des sources proches de la société civile de cette partie du pays affirmant que l’ennemi aurait décroché vers Malehe et Kimoka.

Dans leur retraite, les M23/RDF ne s’empêchent pas cependant de tirer de manière indiscriminée des obus sur la cité, faisant des victimes civiles, et causant les départs massifs des habitants vers Goma.

Les mêmes sources indiquent par ailleurs que les FARDC bénéficient d’un appui aérien conséquent devant lequel les M23/RDF reste impuissants, se contentant d’attaques surprises vite annihilées au prix de lourdes pertes. Leur gain territorial qui l’aurait conduit lundi à environ 2 kilomètres de Sake a été anéanti ce mardi, des dispositions étant prises désormais pour le contenir sur ses anciennes positions, préalables à une reprise en mains, et la reconquête des zones occupées en dépit des renforts régulièrement envoyés par Kigali et la présence non encore vérifiée dans leurs rangs de mercenaires occidentaux.

La visite il y a une semaine du ministre de la Défense et du chef d’état-major des FARDC à Goma, suivie quelques jours plus tard de celle de fortes unités commandos et de matériel lourd ne sont certainement pas étrangers à cette montée en puissance de l’armée nationale d’une part. A cette occasion, Jean-Pierre Bemba avait clairement assuré que «ni Goma ni Sake ne tomberaient aux mains de l’ennemi. La population ne devrait avoir aucune inquiétude».

D’autre part, la venue progressive de la force régionale de la SADC, quoique non encore opérationnelle et en phase de déploiement, n’est pas étrangère au renversement du rapport des forces sur le terrain des opérations. Les contingents sud-africain, tanzanien, malawite et angolais constituent déjà un facteur psychologique diversement accueilli par les belligérants.

A ceci s’ajoutent la nouvelle des manifestations dans la capitale visant certaines chancelleries occidentales accusées de garder un silence complice, et les réactions des capitales des pays concernés, auxquelles la MONUSCO s’est jointe pour condamner les violences contre ses installations et son personnels, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU appelait de son côté, et pour la énième fois le Rwanda à cesser son appui au M23 et à retirer ses troupes présentes en RD Congo.

Tous ces facteurs, ajoutés à la déclaration du ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula selon laquelle Kinshasa serait prête à négocier à condition que des conditions en soient prédéfinies est le signe que les hostilités prennent une nouvelle tournure et que Kigali aura fini par réaliser que son entreprise est sans issue.

Sake reste sous contrôle des FARDC

Quoi qu’il en soit, la cité de Sake, dernier verrou sur la route de Goma, reste sous contrôle des forces loyalistes, appuyées autant par les troupes de la MONUSCO que celles de la SADC, confirment les sources locales.

Selon radio Okapi, des combats qui se sont poursuivis, mardi dans la zone de Sake, entre les groupes armés locaux et les rebelles du M23, ont provoqué une nouvelle fois des déplacements massifs des habitants de cette cité vers la ville de Goma.

Citant des sources proches de l’armée, radio Okapi rapporte que des violents affrontements à l’arme et l’artillerie lourde sont toujours signalés entre les rebelles du M23 et les combattants locaux, appelés Wazalendo, depuis tôt mardi matin aux environs de la cité de Sake, à 27 km au sud-ouest de la ville de Goma.

Ces sources affirment que malgré plusieurs tentatives toutes soldées par des échecs, les rebelles du M23 continuent leurs manœuvres pour le contrôle de la cité de Sake.

De son côté, l’armée congolaise a organisé promptement la riposte pour freiner l’avancée des rebelles qui voulaient investir la cité, précisent les mêmes sources.

C’est ce qui explique la reprise des hostilités, dont l’épicentre se situe dans les collines de Murambi et environs, surplombants la cité de Sake.

Les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyés par une artillerie lourde, sont toujours visibles et maintiennent la pression sur les rebelles dans leurs positions initiales à Sake et ses environs, font savoir les sources proches de l’armée. L’objectif, dit-on, est de barrer la route aux agresseurs qui veulent à tout prix contourner les positions des FARDC et investir la cité, soutiennent ces sources.

A en croire radio Okapi, la Société civile indique cependant que la situation reste fragile et imprévisible car tous les belligérants maintiennent toujours leurs positions dans les secteurs de Kibati pour l’armée, Buhumba et Ki-bumba pour les rebelles.

Econews

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