Patrick Muyaya sur Télé 50 (Photo d’archives)
Le deuxième mandat de Félix Tshisekedi sera essentiellement celui de grandes réformes. Et pour y arriver, le ministre de la Communication et Médias, Patrick Muyaya, n’exclut pas la révision de certaines dispositions de la Constitution. Pour éviter tout malentendu, il a tenu à préciser, sur les antennes de Télé 50, que toute médication de la Constitution sera dictée par les réformes à mettre en œuvre.
Le prochain mandat du Président Félix Tshisekedi sera marqué par la mise en œuvre de grandes réformes qui vont nécessiter la révision de certaines dispositions de la Constitution.
Interrogé à ce sujet sur les antennes de Télé 50, Patrick Muyaya Katembwe, porte-parole du Gouvernement, confirme cette option, estimant qu’un groupe d’experts, genre brainstorming, devrait se pencher sur cette question
« Est-ce que vous allez changer la Constitution ? » A cette question, Patrick Muyaya n’est pas allé par des chemins détournés : « Ce qui est évident, c’est que durant ce mandat (Ndlr : le deuxième de Félix Tshisekedi), nous ferons beaucoup de réformes. Et si ces réformes doivent toucher à la Constitution, la Constitution sera touchée ».
A Jean-Marie Kasamba de Télé 50 de relancer : « Mais vous ne répondez pas directement à la question. Est-ce que vous allez changer la Constitution pour changer le nombre de mandat, la durée du mandat, la nomination des gouverneurs ? »
Sans battre en retraite, Patrick Muyaya remet les pendules à l’heure : « Ne regardez pas la Constitution, s’il vous plaît, que sous les prismes de ce qui est verrouillé. Encore que ce qui est verrouillé, si, pour des impératifs qui nous concernent… Vous allez déverrouiller. Mais je vous donne un exemple. Je lisais, j’ai reçu plusieurs réactions de plusieurs compatriotes. Pourquoi on ne ferait pas, nous, par exemple, c’est une réflexion, une élection du président comme en Afrique du Sud ? Non, je réfléchis. On ne peut pas mystifier, on va élire le président de la République par le Parlement, parce que l’Angola le fait, l’Afrique du Sud aussi. Ce n’est pas que le modèle démocratique n’y se passe pas. Aux États-Unis, même s’il y a le vote populaire, mais le vote s’est fait au niveau du Congrès, etc. Ça veut dire que nous ne devons pas avoir peur ».
Patrick Muyaya fixe le timing : « Le moment venu, le Président de la République, évidemment avec un tableau de bord, on va faire un brainstorming, des réflexions, sur les questions qui nécessitent des réformes (…) Et donc, si nous, nous faisons ce tableau de bord, sur base du degré d’application de notre Constitution depuis 2006, et qu’il se dégage une volonté de dire que nous devons reformer, si nous devons reformer, y compris toucher à la Constitution, on la touchera. Mais ça se fera dans un processus ouvert et transparent. Et le peuple sera pleinement au courant de ce qui sera fait ».
Pour le porte-parole du Gouvernement, il y a des questions qui nécessitent un vrai débat national. C’est le cas, pense-t-il, de la période d’organisation des élections.
« Convenez avec moi que les élections, nos élections, ne peuvent plus s’étendre en décembre… Parce que, suivant les cinq dernières années, en décembre, les gens étaient non seulement traumatisés, mais c’est un mois de forte pluviométrie. Et avec nos besoins en logistique, nos lacunes en infrastructures, lorsque vous faites des élections en décembre, avec les pluies, c’est compliqué. Et donc, on peut convenir, nous tous, cinq ans avant les prochaines élections, pour dire, écoutez, on fera les élections en juin, en août ou en juillet. On fera par exemple l’élection en saison sèche où les conditions sont plus ou moins bonnes en termes de logistique », lance Patrick Muyaya.
La réplique de Jean-Marie Kasamba n’a pas tardé : « Le combat qu’il (Ndlr : le Président Félix Tshisekedi) avait, c’est qu’il y ait 73%. Avec cette fois-ci, une Assemblée nationale majoritaire, c’est pour que vous puissiez faire tout ce que vous voulez avec la Constitution ».
Rien ne fera sans l’avis du peuple
Le recadrage de Patrick Muyaya n’a pas non plus tardé : « Vous faites exprès de ne pas me comprendre. Ne dites pas faire tout ce que vous voulez (…) Nous parlons de l’avenir d’un pays. Si vous connaissez le Président de la République, vous savez qu’il se soumet toujours dans une discussion. Je vous ai dit tout à l’heure que le Président fera évidemment une consultation. On réfléchit, parce que les choix qu’il fera n’est pas un blanc-seing. Ça veut dire qu’il n’y a rien que nous ne puissions faire que le peuple ne sera pas préalablement informé et avisé ».
A tout prendre, le deuxième mandat de Félix Tshisekedi sera rythmé par les grandes réformes dont certaines seront conditionnées par la révision de certaines dispositions de la Constitution du 18 février 2006. Ce n’est plus un mystère !
Econews