Résurgence de violences meurtrières dans le Grand Bandundu : la milice «Mobondo» nargue Kinshasa

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Après une période relativement calme, la milice connue sous le nom de «Mobondo» a de nouveau ensanglanté le Grand Bandundu avec des tueries massives. Le week-end dernier, une attaque des miliciens «Mobondo» a entraîné la mort d’une quarantaine de personnes, y compris des militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (RDC), dans la cité de Kwamouth, située dans la province du Mai-Ndombe.

Cette résurgence de violence a semé la terreur au sein de la population locale et a suscité l’inquiétude du gouvernement. En réponse à cette escalade meurtrière, le vice-Premier ministre en charge de la Défense nationale a été dépêché dans le Grand Bandundu afin d’évaluer la situation sur le terrain.

Parti de la ville de Kenge, dans la province du Kwango, le responsable de la Défense nationale avait pour mission de visiter les principales agglomérations du Grand Bandundu pour se tenir informé de la situation sécuritaire. Une fois informé, il était prévu que des mesures soient prises pour renforcer la présence des troupes des FARDC dans la région et mettre un terme aux exactions des miliciens «Mobondo».

Selon radio Okapi, plus de cinquante personnes ont été tuées lors d’une incursion de la milice «Mobondo», le samedi 13 juillet 2024, au village Kinsele dans le territoire de Kwamouth (Maï-Ndombe).
D’après le député provincial élu de Kwamouth, David Bisaka, et le chef du village voisin de Kimomo contactés par radio Okapi, plus de 40 miliciens ont été tués, et certains hommes en uniforme sont tombés sur le champ de cette bataille.

«Le bilan est de 41 miliciens neutralisés, 9 militaires tombés et une épouse d’un militaire également tombée», a rapporté le chef du village Kimomo, Stanys Liby, déplorant le non-respect de l’acte d’engagement signé par les autorités traditionnelles Teke et Yaka devant le Chef de l’État pour la cessation de ces hostilités.

Aussi a-t-il lancé son appel en ces termes : «On demande au Chef de l’État, qui lutte pour que la paix revienne, de prendre cette histoire en main. Parce que la hache de guerre a été enterrée, qu’est-ce qui explique que les miliciens se lèvent pour prendre des armes et attaquer les FARDC, une force gouvernementale ? C’est quelque part aberrant».

Dans la cité de Kwamouth, épicentre de la milice «Mobondo», la situation sécuritaire reste préoccupante à Kwamouth depuis cette nouvelle incursion du week-end.

Pour rappel, mi-mars 2024, le président Félix Tshisekedi a mené des négociations de paix entre les chefs coutumiers Teke et Yaka et les membres de la milice «Mobondo», qui ont abouti à un accord de cessez-le-feu. Cependant, la viabilité du processus de paix a été remise en question lorsque les milices «Mobondo» ont tué plusieurs civils le lendemain de la signature de l’accord. Plusieurs chefs Teke ont contesté l’initiative de paix, estimant qu’elle n’était pas suffisamment inclusive ou équitable, selon un rapport d’un groupe d’experts des Nations Unies rendu public le 9 juillet courant.

Cette nouvelle vague de violences dans le Grand Bandundu rappelle la fragilité de la situation sécuritaire dans certaines régions de la RDC, malgré les efforts déployés pour maintenir la paix et la stabilité. La population locale, déjà éprouvée par des années de conflits et d’instabilité, espère que l’itinérance du VPM de la Défense sera, cette fois-ci, suivie d’actions de grande envergure sur le terrain des opérations.

Francis N.

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