Reprise des combats dans le Nord-Kivu : consternation à Luanda

Médiateur désigné dans le processus de paix mené dans la région des Grands Lacs, Luanda n’a pas caché sa déception à la suite de la reprise des combats sur la ligne de front du territoire de Walikale où la localité de Kalembe est passée ce week-end sous le contrôle de la coalition M23-RDF (armée rwandaise). Selon une dépêche d’Angop, agence de presse officielle angolaise, qui cite les autorités locales, Luanda «rejette et condamne vigoureusement cet acte hostile, qui met en péril les efforts en cours pour rechercher une solution durable au conflit dans l’Est de la RDC, exhortant les parties au conflit à respecter le cessez-le-feu, comme l’a réitéré la réunion ministérielle du 14 septembre». Entre-temps, entre Kinshasa et Kigali, c’est déjà le langage des sourds autour d’un prétendu retrait de 4.000 soldats rwandais du sol congolais dont le gouvernement du Rwanda dit ne pas être au courant.

Les rebelles du M23 ont lancé une nouvelle offensive en direction de la zone minière de Walikale, riche en coltan et en étain, dans la province du Nord-Kivu. Sur le terrain, la situation reste toutefois confuse. L’Alliance fleuve Congo et ses alliés du M23 revendiquent la conquête de cette zone, tandis que des sources locales précisent que la localité de Kalembe, dans le territoire de Walikale, serait à nouveau passée entre les mains de l’armée congolaise.

Luanda rompt le silence

Luanda, désigné comme médiateur dans le processus de paix mené dans la région des Grands Lacs, exprime sa déception face à la reprise des combats dans la localité de Kalembe, située dans le territoire de Walikale. Ce week-end, la coalition M23 et les forces rwandaises (RDF) ont pris le contrôle de cette zone stratégique, une escalade qui met gravement en péril les efforts actuellement déployés pour instaurer une paix durable dans l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC).

Dans une communication officielle relayée par l’agence de presse angolaise Angop, Luanda a «rejeté et condamné vigoureusement cet acte hostile». Les autorités angolaises soulignent la nécessité de respecter le cessez-le-feu établi lors de la réunion ministérielle du14 septembre, un appel qui semble tomber dans l’oreille d’un sourd.

En effet, les récents affrontements témoignent d’une situation de plus en plus volatile, où les promesses de paix sont régulièrement battues en brèche par la réalité du terrain.

Le Gouvernement angolais a appris avec inquiétude l’occupation de la ville de Kalembe, dans le territoire de Walikale, province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, par les Forces du Mouvement 23 (M23), qui a eu lieu dimanche.

Selon un communiqué de presse auquel l’ANGOP a eu accès mardi, le Gouvernement angolais comprend que cette action représente une violation flagrante des principes et de l’esprit des recommandations et décisions de la réunion ministérielle du 30 juillet dernier et du cessez-le-feu convenu, qui est entrée en vigueur le 4 août à minuit.

Il recommande d’éviter les actes hostiles qui conduisent à une escalade du conflit, aggravant davantage la situation humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo.

Il réitère son engagement dans la recherche d’une solution pacifique dans le cadre du processus de Luanda, dirigé par le Président de la République, João Lourenço, champion de la paix et de la réconciliation en Afrique et médiateur nommé par l’Union africaine.

Dialogue des sourds

Les tensions entre Kinshasa et Kigali s’aggravent aussi autour d’un prétendu retrait de 4.000 soldats rwandais du sol congolais, une affirmation à laquelle le gouvernement du Rwanda a tout simplement refusé d’accorder foi.

Sur son compte X, le chef de la diplomatie a vivement réagi – en anglais – aux récentes déclarations tenues à Bruxelles (Belgique) par Mme la Première ministre, Judith Suminwa : «Avec tout le respect que je dois à S.E. Mme la Première ministre, Suminwa Judith, ses ministres lui ont fourni une information incorrecte. Le Rwanda n’a jamais, à Luanda ou ailleurs, +accepté de présenter un plan de retrait pour plus de 4.000 militaires+. Et pour cause, ceci est une accusation sans fondement, et cet +engagement+ du Rwanda ne figure nulle part dans le compte-rendu de la 5ème réunion ministérielle, tenue à Luanda le 12 octobre 2024».

On est donc en face d’un dialogue de sourds qui met en lumière la complexité des relations bilatérales, marquées par l’incompréhension et la méfiance mutuelle entre Kinshasa et Kigali. Ce qui met totalement mal à l’aise qui remue ciel et terre pour réconcilier les deux frères ennemis.

La situation précaire à Walikale pourrait avoir des implications bien plus larges pour la stabilité de l’ensemble de la région des Grands Lacs. Les violences armées continuent de frapper des populations civiles déjà éprouvées, aggravant ainsi la crise humanitaire qui sévit dans l’Est de la RDC depuis plusieurs années.

Econews

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