Regain de tension entre Israël et l’Iran après une «élimination ciblée»

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Razi Mousavi, un haut responsable des Gardiens de la révolution, l'épine dorsale du régime iranien, a été la victime d'une " liquidation ciblée " à son domicile dans la banlieue de Damas, en Syrie. (Tasnim News/WANA (West Asia News Agency)/Handout via REUTERS)

La mort d’un haut responsable iranien en Syrie, tué lors d’une attaque attribuée à Israël, provoque un regain de tension et des craintes de représailles.

L’heure est à l’escalade dans une guerre qui ne veut pas encore donner son nom entre Israël et l’Iran. Lundi, Razi Mousavi, un haut responsable des Gardiens de la révolution, l’épine dorsale du régime iranien, a été victime d’une «liquidation ciblée» à son domicile dans la banlieue de Damas, en Syrie.

Israël n’a pas revendiqué l’opération mais il ne fait aucun doute qu’elle porte la marque de Tsahal. Le président iranien, Ebrahim Raïssi, va dans ce sens : «Israël va certainement payer le prix de ce crime», a-t-il prévenu.

«Le compte à rebours est déclenché»

Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a été plus explicite et a agité la menace de représailles : « Le compte à rebours est déclenché pour Tel-Aviv. » De même, le Hezbollah libanais, allié de Téhéran, a promis une vengeance, alors que les affrontements se multiplient à la frontière du Liban.

Le coup porté est très dur pour l’Iran. Razi Mousavi avait un rang équivalent à un général. Installé depuis des années en Syrie, il était chargé d’une mission hautement sensible : le transfert des armes et des munitions d’Iran destinées au régime syrien de Bachar Al Assad, que Téhéran soutient à bout de bras, ainsi qu’au Hezbollah libanais et aux autres milices pro-iraniennes déployées en Syrie, notamment à proximité du plateau du Golan occupé par Israël.

Raids aériens

Ces dernières années, Israël a lancé des centaines de raids aériens et multiplié les tirs de missiles contre les convois de camions ou les dépôts de matériel militaire iranien en Syrie. L’Etat hébreu est d’autant plus décidé à entraver ce trafic et donner une leçon à l’Iran que les motifs d’hostilité se multiplient.

Selon les Etats-Unis, l’Iran est directement responsable d’une attaque de drones au début de la semaine, qui a endommagé un cargo détenu en partie par une compagnie israélienne au large des côtes de l’Inde. Depuis le déclenchement de la guerre à Gaza, la milice yéménite des Houthis soutenue par l’Iran, en signe de solidarité avec le Hamas, a tiré des missiles et des roquettes en direction de navires plus ou moins liés à Israël en mer Rouge, autour du port israélien d’Eilat notamment.

Escalade avec le Hezbollah

L’heure est également à l’escalade avec le Hezbollah. La milice chiite libanaise a perdu 150 de ses combattants lors de bombardements israéliens en réponse à des tirs de roquettes vers le nord d’Israël qui ont contraint plus de 80.000 habitants à fuir leur domicile situé près de la frontière avec le Liban.

Pour couronner le tout, l’Iran et Israël se livrent à une bataille sur le net. Des hackers iraniens se sont infiltrés récemment dans la banque de données d’un hôpital du nord d’Israël. Près des trois quarts des stations-service iraniennes ont été paralysées pendant une journée la semaine dernière après une attaque informatique israélienne.

Tirs en mer Rouge

Comme l’a proclamé en guise d’avertissement mardi Yoav Gallant, le ministre israélien de la Défense : «Tous ceux qui agissent contre nous deviennent une cible potentielle, personne ne peut prétendre bénéficier d’une immunité.»

Toute la question est de savoir comment les Iraniens vont réagir au meurtre de Razi Mousavi. Selon la radio militaire israélienne, les représailles pourraient se traduire par un durcissement des attaques du Hezbollah à partir du Liban et de la Syrie, sans compter de possibles tirs des Houthis en mer Rouge contre des bateaux, des attentats contre des cibles israéliennes ou juives dans le monde.

Méthode expéditive

La deuxième inconnue porte sur l’efficacité des éliminations ciblées. Israël a déjà eu recours à cette méthode expéditive dans le passé, y compris en tuant près de Téhéran celui qui était considéré comme le « père » du programme nucléaire iranien, Mohsen Fakhrizadeh, en 2020. L’Etat hébreu avait éliminé auparavant plusieurs des savants et responsables iraniens du développement de missiles à longue portée. Autant de faits d’armes qui n’ont pas entravé la poursuite du programme nucléaire iranien, considéré comme une menace existentielle pour Israël.

Avec Les Echos Afrique

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