Quand le Zimbabwe gèle les permis d’extraction de ses minéraux stratégiques

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Selon le quotidien africain « The Herald», l’industrie minière du Zimbabwe abonde 19 % des recettes publiques du pays. (Godfrey Marawanyika/Bloomberg)

Une décision stratégique pour l’industrie minière, et plus largement l’économie du Zimbabwe. Selon le quotidien zimbabwéen «The Herald» (distinct de son homologue écossais), les autorités du pays ont décidé de geler l’octroi de nouveaux permis d’extraction de cinq minéraux stratégiques : diamant, cuivre, lithium, nickel et terres rares. La décision a été prise avec effet immédiat le 19 décembre par le ministre des Mines du pays. Cette décision vise à lutter contre le trafic illégal de minéraux-clefs comme le cuivre, le diamant, le lithium et les terres rares. Une industrie qui tient une place substantielle dans l’économie de ce pays du sud de l’Afrique.
Mesure complémentaire à celle-ci, les exploitants miniers devront désormais soumettre une déclaration de la quantité de travail effectuée sur les concessions, ainsi qu’une déclaration portant sur l’évaluation des minéraux contenus dans le gisement exploité.

Lutter contre la contrebande des minéraux non déclarés
D’après «The Herald », la hausse croissante des non-déclarations de certains minéraux découverts a obligé les autorités à agir. Chaque année, des pierres précieuses et semi-précieuses non enregistrées sont en effet vendues à des revendeurs actifs dans la contrebande.
Pour le ministère en charge du secteur, cette pratique nuirait à la croissance du secteur minier et plus globalement à celle de l’économie du pays. «Ce phénomène de non-déclaration a mené à un préjudice important pour le développement du secteur minier», confirme le gouvernement au média africain, sans préciser le montant du manque à gagner.
Pour lutter contre cette fraude, les inspections seront renforcées par les administrations territoriales et des rapports mensuels devront désormais être envoyés au ministère des Mines du Zimbabwe.

Tripler les revenus des exportations minières
Et le quotidien africain de rappeler que «l’industrie extractive est l’un des secteurs économiques clés du pays, puisqu’elle représente 73 % des investissements directs de l’étranger, 83 % des exportations, 19 % des recettes publiques, 2 % de l’emploi formel et 11 % des revenus individuels».
Cette attention particulière du gouvernement zimbabwéen pour ce secteur stratégique ne date pas d’aujourd’hui. Le journal rappelle qu’en 2019, le gouvernement a adopté un plan pluriannuel destiné à faire du secteur minier local une industrie d’exportation de 12 milliards de dollars américains d’ici fin 2023.
En 2018, les ventes étrangères des minerais du pays étaient d’environ 2,7 milliards de dollars. Et le pari a des chances d’être gagné puisque selon les informations de «The Herald», en 2022 l’industrie minière devrait apporter 8 milliards d’euros de revenus au Zimbabwe. Pour y arriver, l’une des pistes privilégiées par l’exécutif est de développer la transformation des minéraux à la source plutôt que leur simple exportation sous forme brute.
Avec Les Echos Afrique

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