Pour remédier à la famine, la Namibie et le Zimbabwe abattent des centaines d’éléphants

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Les deux pays d’Afrique australe sont en proie à la famine à cause de l’une des pires sécheresses de leur histoire. Sans autre solution, les autorités se tournent vers la viande d’éléphant.

Ce sont des mesures radicales. Quelques semaines après la Namibie, le Zimbabwe va abattre à son tour des éléphants pour nourrir la population affamée avec leur viande. Les pays subissent la pire sécheresse depuis des décennies.

Interviewé par CNN, le porte-parole de l’Autorité des parcs et de la faune, Tinashe Farawo, a déclaré avoir «pour objectif d’abattre 200 éléphants», sur les plus de 84.000 que compte le pays. C’est presque deux fois plus que la capacité théorique du Zimbabwe, estimée par le porte-parole à 45.000 individus.

« Nous discutons avec Zim Parks (Zimbabwe Parks and Wildlife Authority) et certaines communautés pour faire comme la Namibie, compter les éléphants, mobiliser les femmes pour sécher la viande et l’emballer pour la faire parvenir à certaines communautés qui ont besoin de protéines », a expliqué le ministre de l’Environnement, Sithembo Nyoni. « Le Zimbabwe a plus d’éléphants que ce dont nous avons besoin et plus d’éléphants que ce que nos forêts peuvent accueillir», se justifie-t-il encore auprès de la télévision américaine.

Outre la viande, l’abattage d’éléphants présenterait un autre avantage. Étant eux-mêmes affamés, les éléphants sortent des réserves naturelles, à la recherche d’eau et de nourriture. Ils sont alors plus susceptibles de rencontrer des humains. «C’est là que les conflits commencent», confirme le ministre zimbabwéen. C’est pourquoi « l’abattage aura lieu dans les parcs et les zones où les autorités estiment que le nombre d’animaux dépasse les pâturages et les réserves d’eau disponibles ». 157 spécimens ont déjà été abattus.

Selon l’Organisation des Nations unies, 42 % des seize millions de Zimbabwéens vivent dans la pauvreté, et six millions d’entre eux ont besoin d’aide alimentaire de novembre à mars. En août, la Namibie – où 84 % des réserves alimentaires ont été épuisées en juillet – avait déjà autorisé l’abattage de 723 animaux pour donner leur viande aux victimes de la sécheresse. Parmi eux : 300 zèbres, 100 élands (des antilopes), 100 gnous bleus, 83 éléphants, 60 buffles, 50 impalas et 30 hippopotames.

Pour leur part, les défenseurs des droits des animaux sont inquiets de cette décision. «Anti animal abuse» a lancé une pétition pour demander l’arrêt du «plus grand abattage massif d’animaux sauvages de l’histoire de la Namibie».

Ces sécheresses en Afrique australe sont imputables au phénomène météorologique El Niño, qui participe au réchauffement planétaire.

Avec Le Point Afrique

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