C’est un nouveau palier franchi dans la dénonciation des agissements d’Israël à Gaza par la communauté internationale. «L’ampleur des restrictions imposées par Israël à l’entrée de l’aide à Gaza, ainsi que la manière dont il continue de mener les hostilités, peuvent équivaloir à l’utilisation de la famine comme méthode de guerre, ce qui constitue un crime de guerre», a déclaré mardi Jeremy Laurence, un porte-parole du Haut-Commissariat des droits de l’homme, lors du briefing régulier de l’ONU à Genève.
Le Haut-Commissaire des droits de l’homme Volker Türk désigne clairement Israël comme responsable de la situation alimentaire dans la bande de Gaza, et particulièrement dans le nord du territoire palestinien.
«La situation de faim et de famine est le résultat des restrictions étendues imposées par Israël à l’entrée et à la distribution de l’aide humanitaire et des biens commerciaux, du déplacement de la majeure partie de la population, ainsi que de la destruction d’infrastructures civiles cruciales», souligne-t-il dans un communiqué lu par le porte-parole.
La population de Gaza en «insécurité alimentaire grave»
Un habitant sur deux dans la bande de Gaza connaît une situation alimentaire catastrophique, en particulier dans le nord où la famine sévira d’ici le mois de mai en l’absence de mesures «urgentes», ont prévenu lundi les agences spécialisées de l’ONU. «Israël, en tant que puissance occupante, a l’obligation d’assurer la fourniture de nourriture et de soins médicaux à la population en fonction de ses besoins et de faciliter le travail des organisations humanitaires pour fournir cette assistance», précise encore le Haut-Commissaire.
Le secrétaire d’État américain, Anthony Blinken, a estimé lors d’une visite aux Philippines que «100 % de la population est en insécurité alimentaire grave» dans l’enclave gazaouie. Plus de 1,1 million de Gazaouis sont confrontés à «une situation de faim catastrophique », proche de la famine, «le nombre le plus élevé jamais enregistré» par l’ONU, qui se base sur le rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publié lundi.
Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque dans le sud d’Israël qui a entraîné la mort de 1.200 personnes. Depuis, la réplique du gouvernement de Benjamin Netanyahou aurait tué plus de 31.000 Palestiniens, selon le ministère de la Santé du Hamas. Des chiffres invérifiables.
Avec AFP