Le général commandant de la police de Kinshasa peut enfin boire du petit lait. Pour la première fois, Blaise Kilimbalimba a pris le taureau par les cornes et engagé carrément son autorité dans le dessein de mettre un frein aux redoutables miliciens des «Forces du progrès» de l’UDPS qui font la loi dans la commune de Ngaliema.
Certes les forces de l’ordre sont parvenues à déloger 137 personnes de cette organisation d’une concession appartenant à l’ancienne Première Dame Olive Lembe Kabila, dont celui présenté pour être leur «chef de bande et ses dépendants».
Mais les exactions des «Forces du Progrès» n’en restent pas moins une véritable plaie sur la vie quotidienne des riverains résignés et soumis au jour le jour aux exactions d’une organisation criminelle se réclamant de la protection sans condition du parti présidentiel.
La réaction du Secrétaire général de l’UDPS Augustin Kabuya se démarquant des pratiques de l’organisation est en contradiction avec la position contradictoire d’un autre haut cadre de l’UDPS. Peter Kazadi, alors Ministre de l’Intérieur déclarait en effet au cours d’un briefing de presse que les «Forces du progrès» étaient bel bien une structure de l’UDPS qu’il était hors de question d’envisager la dissolution.
D’ailleurs lors de ses apparitions publiques, telle cette séquence où il avait été vu réglant la circulation sur le boulevard du 30 Juin, il était entouré des membres des «Forces du progrès» en uniforme kaki et pataugas, dans la pure tradition des milices au service des pouvoirs totalitaires.
Il serait trop s’avancer en affirmant que les «Forces du progrès» de l’UDPS constituent des escadrons de la mort. Du moins pas à ce stade. En revanche, leur laisser trop de corde pour plaire au parti au pouvoir expose la police nationale et d’autres services de sécurité à une vindicte populaire dont les prémices sont déjà sensibles dans un environnement pollué par une insécurité urbaine chronique et une ambiance sociale des plus délétères.
L’opération policière contre les miliciens des «Forces du progrès», loin d’être une démonstration destinée à faire valoir une volonté temporaire de fermeté, doit être en revanche une mission permanente étalée sur l’ensemble du territoire national où sévissent des groupes criminels se réclamant du pouvoir.
La notion de « Famille présidentielle » dont se réclament des groupes dont les conducteurs de taxis-motos entrent de même dans la même optique.
Mwin Murub Fel