La mise en oeuvre de Matadi Corridor Terminaux à Conteneurs (MCTC) est pour bientôt. Plus rien ne bloque désormais ce projet porté des mains par le géant mondial de l’armement Mediterranean Shipping Company (MSC). Ainsi, le port maritime de Matadi, dans la province du Kongo Central, aura tous les atouts nécessaires pour rivaliser avec les grands ports du monde. Sa modernisation ne devrait plus tarder, le compromis ayant été dégagé entre toutes les parties, loin des oiseaux de mauvais augure qui véhiculent de fausses informations dans l’opinion publique. Porteur de la voix de l’ensemble du personnel de l’ONATRA (Office national des transports), les syndicalistes ont finalement adhérées aux grandes options levées par MSC, s’inspirant de l’exemple éloquent du port de Lomé qui avait bénéficié de la même cure de jouvence. La matérialisation de la vision du Chef de l’Etat pour doter la République Démocratique du Congo d’infrastructures dignes de son rêve de grandeur sera bientôt une réalité au port de Matadi. Avec les travaux prévus dans le cadre de MCTC, la réhabilitation et la modernisation du port de Matadi passent déjà la vitesse supérieure.
Les récents investissements réalisés par MSC et sa filiale TIL au Lomé Container Terminal (LCT) au Togo ont suscité l’admiration et la confiance des agents et syndicalistes de l’ONATRA, qui ont effectué une visite fructueuse.
Impressionnés par la modernisation rapide du port maritime de Lomé, ces acteurs ne jurent désormais que par une transformation similaire du port de Matadi en République Démocratique du Congo.
La modernisation du port de Matadi est perçue comme une opportunité majeure pour réduire de manière significative les coûts d’importation et d’exportation, ce qui aurait un impact positif sur la population congolaise. Les agents et syndicalistes de l’ONATRA ont reçu des assurances du nouveau concessionnaire, Matadi Corridor Terminaux à Conteneurs (MCTC) quant à la prise en compte de leurs revendications, notamment en ce qui concerne la résolution du passif social de l’ONATRA qui affecte durement les travailleurs et leurs familles.
La concession des activités conteneurs au port de Matadi, résultant d’un accord entre le gouvernement congolais et un consortium incluant le géant mondial de l’armement, Mediterranean Shipping Company (MSC), s’avère être une étape cruciale pour le développement économique du pays. La création de la société d’exploitation congolaise MCTC, avec la participation de l’ONATRA en tant qu’actionnaire, vise à dynamiser la manutention des conteneurs dans le port de Matadi.
La récente mission des agents et syndicalistes de l’ONATRA au Lomé Container Terminal (LCT) au Togo avait pour objectif de partager des expériences avec leurs homologues et de découvrir les capacités de MSC en matière de développement de terminaux portuaires en Afrique. Cette visite a renforcé la détermination des parties prenantes à poursuivre le projet du Terminal à Conteneurs du port de Matadi, en mettant l’accent sur l’échange d’expertise et la vision commune d’un avenir portuaire plus moderne et efficace pour la République Démocratique du Congo.
Projet ancré dans la vision du Chef de l’Etat
Les ambitions de MCTC sont alignées avec la vision du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo exprimée lors d’une visite de ce Terminal à Lomé au Togo en 2020. MCTC est fier et honoré de contribuer à la mise en œuvre du volet infrastructure du programme du chef de l’État. Cette collaboration reflète l’engagement de MCTC à soutenir le développement et la modernisation des infrastructures en République Démocratique du Congo, en accord avec les objectifs du gouvernement pour le progrès et la prospérité du pays.
Cette vision consiste à voir Matadi être doté d’un port moderne, mettre ainsi un terme à la prolifération des ports illégaux et combattre le coulage des recettes. Plus concrètement, la concession va permettre la réhabilitation et la modernisation du terminal à conteneurs du port de Matadi, portant ainsi le niveau de service aux meilleurs standards internationaux.
Les travaux de construction des nouvelles infrastructures et l’acquisition de nouveaux équipements vont générer des revenus importants pour l’État et l’ONATRA sous forme de redevances de concession, une première en RDC. De plus, la concession prévoit la formation et le renforcement des capacités des travailleurs ainsi que le transfert de technologie, ce qui permettra d’améliorer les compétences et l’efficacité des opérations portuaires.
La concession permettra de sécuriser et de pérenniser les emplois des travailleurs de l’ONATRA. En effet, la MCTC s’est engagée à recruter en priorité les travailleurs de l’ONATRA.
Dans le cadre de cette concession, l’État et MCTC ont prévu une structuration qui assurerait la mise en place par l’État d’un fonds social afin de régler durablement le passif social de l’ONATRA qui frappe durement les travailleurs et leurs familles.
Lors de son séjour à Doha, au Qatar, du 4 au 5 mars 2024, le président de la République a confirmé sa volonté de voir le contrat de concession du port de Matadi aboutir. Christophe Lutundula, Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, a exprimé son optimisme quant au début des travaux de construction du port de Matadi d’ici la fin du mois de juin 2024.
Une fois au Togo, les agents et syndicalistes de l’ONATRA avaient hâte d’en savoir un peu plus sur les avantages à tirer de la mise en concession du port de Matadi. Ici, il était question de dissiper les doutes et rencontrer les préoccupations légitimes de cette délégation. Et ce, lorsqu’on sait que c’est depuis 2016 que l’ONATRA a perdu plus de 75% de ses volumes de conteneurs traités au profit des ports privés. Cette baisse d’activité a entraîné une diminution importante de ses revenus, ce qui a entraîné un manque d’investissements dans les infrastructures et les équipements, affectant considérablement la productivité et les performances du terminal à conteneur de Matadi.
C’est dans ce sens que LCT, une société anonyme créée en décembre 2008 suite à la signature du contrat de concession entre le groupement d’entreprises Terminal Investment Limited Sarl (TIL) et China Merchants Port Holdings Company Limited (CMPH), filiale de MSC et l’Etat Togolais, leur a ouvert les portes. Opérationnel depuis 2014, LCT est un modèle de succès non seulement pour le Togo, mais aussi pour toute l’Afrique de l’Ouest.
Les agents et syndicalistes de l’ONATRA ont été surpris après la visite, car ils ont constaté que le port de LCT fonctionne efficacement, sans les désordres présents à Matadi. Thibault Chaudet-Filmont, Manager Terminal Investments, a souligné l’impression positive laissée par LCT et les investissements réalisés par le groupe au Togo. Cela a réveillé leur motivation et remis Matadi au centre du projet, avec l’espoir que le groupe MSC investisse au Congo pour développer le port dans les prochains jours.
Les syndicalistes de l’ONATRA en immersion au LCT
La cordialité était palpable lors de la rencontre tant attendue entre les délégations syndicales de l’ONATRA et du LCT. Les représentants syndicaux de l’ONATRA, confrontés aux défis récurrents des arriérés de salaire et des grèves perturbatrices, étaient désireux de comprendre la politique mise en place par LCT pour favoriser un climat social harmonieux, un dialogue ouvert avec les représentants du personnel, et pour garantir la préservation des emplois lors de la concession du port.
La révélation du directeur général adjoint de LCT a surpris l’auditoire en affirmant que l’entreprise était une véritable success story, jouissant aujourd’hui d’une solide réputation dans la sous-région africaine et au sein du groupe Terminal Investment Limited (TIL).
Parti d’une croissance remarquable, LCT est désormais comparé aux plus grands terminaux portuaires mondiaux. Selon le directeur général de LCT, l’entreprise a instauré une culture organisationnelle basée sur des valeurs et le respect mutuel, favorisant un dialogue social constructif et une productivité accrue. Des relations «gagnant-gagnant» ont été établies avec les actionnaires, les employeurs et les employés, permettant ainsi de faire passer le nombre d’employés de 300 à 1 600 depuis le début des opérations.
Au fil des années, les salaires des travailleurs de LCT ont connu une augmentation significative, triplant au cours de la dernière décennie. LCT va même plus loin en veillant à ce que les sous-traitants rémunèrent équitablement et convenablement leurs employés. Cette approche globale de gestion des ressources humaines témoigne de l’engagement de LCT envers le bien-être de ses employés et de sa volonté de maintenir des relations harmonieuses avec l’ensemble des parties prenantes.
LCT), un modèle de formation et de performance pour les ports africains
Lomé Container Terminal (LCT) au Togo a attiré l’attention et l’admiration de la délégation venue de Kinshasa, en mettant en place une initiative novatrice : un centre de formation dédié à la préparation des opérateurs et des pointeurs avant leur déploiement dans le port. Ce centre assure un suivi rigoureux des performances des opérateurs, garantissant ainsi une efficacité optimale du travail, et visant à offrir une qualité de service irréprochable à l’armateur Mediterranean Shipping Company (MSC).
Lors de la visite, M. Kokou Edem Tengue, ministre togolais de l’Économie maritime, de la Pêche et de la Protection côtière, a partagé son expérience avec la délégation congolaise, soulignant que LCT figure aujourd’hui parmi les cent premiers ports à conteneurs du monde, et se positionne parmi les quatre premiers ports à conteneurs du continent africain, juste derrière le Maroc, l’Égypte et l’Afrique du Sud.
Ces révélations ont grandement rassuré l’ensemble de la délégation de l’ONATRA quant à la mise en concession du Terminal à conteneurs de Matadi. De plus, cela a encouragé les membres de la délégation à accélérer le démarrage du projet dans les plus brefs délais.
Econews