Les perspectives de l’économie mondiale restent plombées par les vents contraires liés notamment au resserrement des conditions financières et au risque d’une intensification des tensions géopolitiques. Les dernières prévisions des services du FMI renseignent une croissance mondiale inférieure à 3,0 %. Cette croissance sera en grande partie constituée de l’activité des marchés émergents, tandis que la croissance des économies avancées reste timide. En outre, les perspectives économiques soulignent que les tensions géopolitiques ont contribué fortement à la fragmentation géoéconomique dans le monde, occasionnant les perturbations dans l’approvisionnement. Cette situation serait de nature à peser sur la croissance du volume des échanges mondiaux. Ce qui appelle les gouvernements à renforcer la coopération internationale, afin de résoudre les défis communs, notamment ceux liés au climat, à la paix et la sécurité, ainsi qu’à la santé.
Au plan interne, la troisième semaine du mois de janvier 2024 a été caractérisée par le ralentissement prononcé de l’inflation hebdomadaire après des fortes pressions enregistrées la semaine précédente. L’inflation hebdomadaire est passée de 0,75 % à 0,16 % d’une semaine à l’autre. Sur le marché des changes, la monnaie s’est appréciée de 1,8 % au segment parallèle après une dépréciation de 1,8 % une semaine plus tôt. Cependant, à l’indicatif, il s’observe un phénomène de rattrapage du cours indicatif sur le cours parallèle, attesté par une dépréciation de 1,4 % au cours de la semaine sous examen.
I. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT EXTÉRIEUR
La conjoncture économique mondiale reste en proie aux incertitudes croissantes, en raison notamment de la persistance des vents contraires liés au resserrement des conditions financières et aux tensions géopolitiques. Ces facteurs assombrissent les perspectives économiques à court terme, en dépit des signes d’optimisme prudent, avec notamment le ralentissement de l’inflation et les gains de productivité obtenus grâce à l’intelligence artificiel.
Ainsi, la croissance mondiale devrait rester inférieure à la moyenne de la décennie d’avant les crises, soit 2,9 % en 2024. Cette croissance faible de l’activité économique mondiale est également expliquée par le ralentissement du rythme de croissance des échanges commerciaux, facilité par la fragmentation géoéconomique. Toutefois, une grande partie de cette croissance est constituée de l’activité des marchés émergents, tandis que la croissance des économies avancées reste timide.
S’agissant particulièrement de la fragmentation économique, les résultats de l’enquête des services du FMI auprès des économistes renseignent qu’elle devrait s’accélérer en 2024. Cela serait de nature à occasionner les chaînes d’approvisionnement et peser sur le commerce internationale. Pour rappel, l’OCDE table sur la progression de 2,4 % du volume des échanges mondiaux en 2024, soit un niveau représentant la moitié de la moyenne enregistrée pendant les dix années ayant précédé la pandémie. Cependant, en dépit de la fragmentation croissante dans le monde, il s’observe des signes de coopération. Ainsi, en marge du Forum économique de DAVOS, les participants ont appelé les gouvernements au renforcement de la coopération, nécessaire à la résolution des conflits et des défis mondiaux, notamment ceux liés au climat, commerce, l’innovation et technologie, la santé ainsi que les défis liés à la paix et la sécurité.
II. ANALYSE DE L’ENVIRONNEMENT INTÉRIEUR
La croissance de l’économie congolaise demeure ferme, en dépit d’un environnement interne et externe difficile. Il est attendu une hausse du PIB réel de 4,8 % en 2024, soit un ralentissement de 1,4 point par rapport à l’estimation de 2023. Cette croissance serait soutenue par le secteur primaire, à travers le dynamisme des industries extractives (mines). Concernant l’inflation, elle devrait ralentir en 2024 à la faveur du maintien de l’orientation restrictive de la politique monétaire, conjugué à une politique budgétaire saine. A fin décembre 2024, l’inflation annualisée se situe à 7,2% contre une cible annuelle de 11,6%.
En rythme hebdomadaire, après une forte accélération au cours de la semaine passée, l’inflation a ralenti pour s’établir à 0,16 % au cours de la troisième semaine contre 0,75 %. En cumul annuel, l’inflation a atteint 1,05 % face à une cible annuelle de 11,6 % à fin décembre 2024.
Sur le marché des changes, la monnaie nationale s’est dépréciée de 1,4 % à l’indicatif de 0,65 % alors que sur le segment parallèle, elle a connu une appréciation de 1,8 % contre dépréciation de 1,8 % la semaine passée.
La gestion des finances publiques est caractérisée par une mobilisation des recettes de 1.194,0 milliards de CDF par les régies financières, dont 68,1 % des recettes proviennent de la DGI. Les dépenses publiques exécutées ont atteint 601,7 milliards de CDF.
Sur le plan monétaire, le dispositif instrumental de la politique monétaire demeure inchangé. Le taux directeur et les coefficients de la réserve obligatoire se maintiennent à leur niveau atteint depuis les mois de juin et août derniers.
Les fourchettes d’appels d’offres des Bons BCC continuent à connaitre des ajustements délibérés, guidés par la nécessité d’une modulation maximale de la liquidité.
2.1. Secteur réel
Au regard de la confiance des chefs d’entreprises quant aux perspectives à court terme, l’économie congolaise devrait demeurer sur le sentier d’une croissance forte. Sur le marché des biens et services, l’inflation hebdomadaire s’est accélérée d’une semaine à l’autre, dans un contexte des tensions sur le segment parallèle du marché des changes.
2.1.1. Croissance
Les dernières prévisions effectuées par les services du FMI renseignent une croissance de 6,2 % attendue en 2023 contre 6,8 % initialement prévue. Cette révision à la baisse des perspectives de croissance s’expliquerait par le léger recul de la demande des produits miniers exportés par la RDC.
L’analyse sectorielle renseigne que la croissance de l’activité économique resterait essentiellement impulsée par l’activité dans le secteur primaire, bien qu’en faible progression comparativement à 2022, suivie de celle des secteurs tertiaire et secondaire.
La croissance de la valeur ajoutée du secteur primaire passerait de 15,6 % en 2022 à 7,5 % en 2023. L’évolution de ce secteur, bien qu’en ralentissement par rapport à l’année précédente, serait consécutive aux activités de la branche « Extraction » qui augmenterait de 9,0% contre 22,0 % une année plus tôt, avec une contribution à la croissance de 3,1 points. La branche « Agriculture, foret, élevage, chasse et pêche » devrait, quant-à-elle, s’accroitre de 3,7 % contre 2,4% l’année précédente.
Le secteur tertiaire, dont la contribution à la croissance se situerait à 1,5 point de pourcentage en 2023, enregistrerait une croissance de 4,1 % contre 3,3 %, grâce notamment à sa branche «Transports et Télécommunication» et «Commerce».
Les activités des sous-branches «Transports et Télécommunication» indiqueraient des augmentations respectives de 3,1 % et 7,6 %, venant de 2,7 % et 6,5 %. Quant au commerce, sa valeur ajoutée afficherait une croissance de 3,5 % contre 2,7% une année auparavant.
Pour ce qui est du secteur secondaire, bien que classé au troisième rang au titre de contributeur à la croissance, il devrait enregistrer un bond. La croissance de sa valeur ajoutée s’établirait à 7,5 % contre 2,8 % en 2022, suite notamment à l’accélération de 18,3% de la branche «Bâtiment et travaux publics » venant de 3,5 % en 2022. Sa contribution à la croissance passerait de 0,2 point à 0,7 point de pourcentage.
Graphique 1. Évolution de la croissance du PIB réel, hors mines et la branche extraction (%)
La mise en œuvre du PDL-145T, l’organisation des 9èmes jeux de la francophonie par le pays, la réhabilitation des voies et moyens de communication couplée à l’amélioration des revenus des ménages avec un effet positif sur la consommation, devraient propulser les activités de commerce, de restauration ainsi que des services bancaires.
2.1.2. Baromètre de conjoncture
Au dernier mois de l’année 2023, les résultats de l’enquête effectuée auprès des chefs d’entreprises révèlent une consolidation de la confiance de ces derniers quant à l’évolution de la conjoncture économique à court terme. En effet, le solde global brut d’opinions s’est établi à +30,6 % venant +29,3 % le mois précédent.
Cette confiance se traduit par une nette amélioration observée dans toutes les branches d’activités échantillonnées.
Graphique 2. Évolution du solde global d’opinions de chefs d’entreprises (%)
2.1.3. Marché des biens et services
La troisième semaine du mois de janvier 2024 a été caractérisée par la décélération du rythme de formation des prix. En effet, l’inflation hebdomadaire s’est établie à 0,163% contre 0,747 % une semaine plus tôt. En cumul annuel, l’inflation est ressortie à 1,047% au contre 2,303% à la période correspondante de 2023. Pour rappel, la cible annuelle de l’inflation en 2024 est de 11,6 %.
Graphique 3. Évolution du taux d’inflation hebdomadaire
En outre, en ce qui concerne les contributions de fonctions de consommation à l’inflation hebdomadaire, il y a lieu de relever principalement la contribution de la fonction «Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» soit 63,0%, «Articles d’habillement et chaussures» soit 14,3%, «Logement, eau, électricités, gaz, et autres combustibles» ainsi que les «Restaurants et hôtels», soit 6,9 % de la variation globale de l’indice.
2.2. Finances Publiques
Le budget de l’Etat pour l’exercice 2024 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à 40.463,6 milliards de CDF, soit un taux d’accroissement de 24,7% par rapport au budget 2023 chiffré à 32.456,8 milliards.
Les recettes sont constituées de celles du budget général chiffrées à 36.469,5 milliards de CDF, des budgets annexes de 705,4 milliards ainsi que des recettes des comptes spéciaux de 3.288,7 milliards, représentant respectivement 90,13%, 1,74% et 8,13% du total.
2.2.1. Exécution des Opérations Financières de l’Etat
Le tableau de suivi de la situation financière de l’Etat produit par la Banque Centrale du Congo indique qu’au 19 janvier 2024 les recettes de l’Etat ont atteint 1.346,3 milliards de CDF.
Les recettes mobilisées par les régies se sont chiffrées à 1.194,0 milliards de CDF. Il convient de souligner qu’en ce qui concerne l’effort de service, la DGI a mobilisé 813,2 milliards de CDF. La DGDA et la DGRAD ont mobilisé chacune en ce qui le concerne 265,3 milliards de CDF et 115,5 milliards.
Quant aux dépenses publiques, les décaissements ont été effectués à hauteur de 601,7 milliards de CDF, essentiellement en faveur des rubriques suivantes : frais de fonctionnement, remboursement bons et obligations du trésor, rétrocessions et frais financiers.
– Situation des Bons et Obligations du Trésor
Au cours de la semaine sous examen, le Trésor n’a levé aucune ressource sur le marché intérieur au titre des Bons et Obligations de Trésor. La dernière adjudication a été effectuée le 09 janvier 2024. Concernant les remboursements, au 19 janvier 2024, le Trésor a décaissé 97,0 milliards de CDF au titre des Bons et Obligations du Trésor échus.
Par ailleurs, le Trésor entend lever, au premier trimestre, 105,25 milliards de CDF au titre des obligations en faveur de la Banque Centrale du Congo, et ce conformément au calendrier annuel 2024 publié le 15 janvier courant. Les émissions annuelles des obligations du Trésor en faveur de la BCC devraient se chiffre à 471,0 milliards de CDF.
2.3. Secteur extérieur
Au cours de la semaine examen, le marché des changes a été caractérisé par la dépréciation du franc congolais dans son segment officiel. Le niveau des réserves internationales équivaut à 2,8 mois d’importations. Les cours mondiaux des principaux produits de base intéressant l’économie de la RDC se sont inscrits en baisse.
2.3.1. Marché des changes, Budget en devises et réserves internationales
Au 19 janvier 2024, la monnaie nationale a enregistré une dépréciation de 1,43 % à l’indicatif, situant le taux à 2.690,97 CDF le dollar américain. Au parallèle, le taux de change parallèle s’est établi à 2.690,00 CDF, soit une appréciation hebdomadaire de 1,77 %.
Dans les grandes villes des provinces, le taux de change moyen s’est situé à 2.704,0 CDF, soit un taux de dépréciation hebdomadaire de 0,67 %.
Au 18 janvier 2024, l’exécution du budget en devises s’est soldée par un excédent mensuel de 50,6 millions de USD, découlant des recettes de 103,9 millions et des dépenses de 53,8 millions.
Les réserves internationales se sont établies à 5.111,35 millions de USD au 18 janvier 2024, correspondant à 2,8 mois d’importations des biens et services. 2.3.2. Évolution des cours des produits de base
Au 18 janvier 2024, le prix du baril s’est globalement maintenu à son niveau de la semaine passée, soit à 79,15 USD. Toutefois, ces derniers jours, il s’observe une tendance à la baisse sur fond des perspectives d’un ralentissement de la demande mondiale en 2024 sous l’effet (i) des difficultés économiques, (ii) des progrès de l’efficacité Energétique et (iii) de la hausse du nombre des véhicules électriques dans le monde.
Le prix du cuivre a reculé de 0,82 %, se situant à 8 352,00 USD, sur fond de l’appréciation du dollar américain, alors que celui de la tonne du cobalt se maintient à son niveau de depuis fin 2023, soit 32.750,38 USD. Le cours de l’or a diminué de 1,20 %, s’établissant à 2.008,03 USD.
Les prix du blé et du maïs ont connu des baisses respectives de 2,76 % et 2,90 %, se situant à 216,21 USD et 163,46 USD la tonne, impulsés par une offre abondante en provenance des Etats-Unis et de la République Populaire de Chine.
2.3.3. Balance des biens
Pour l’année 2023, le volume des échanges entre la RDC et le reste du monde a régressé de 4,26 % par rapport à 2022, en raison de la baisse de la demande mondiale, attestée par le ralentissement de la croissance et la chute des cours des matières premières.
La Balance commerciale a affiché un excédent de 1.006,70 millions de USD contre celui de 1.013,77 millions enregistré en 2022. Rapproché au PIB, cet excédent représente 1,47 % contre 1,54 % en 2022.
2.4. Secteur Monétaire
Au 19 janvier 2024, le dispositif instrumental de la politique monétaire demeure inchangé par rapport à fin décembre 2023. En effet, l’état des instruments de la politique monétaire se présente comme suit : le taux directeur à 25 %, et le coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en franc congolais à 10 %. En outre, les autres coefficients de la réserve obligatoire ont été maintenus inchangés par rapport à leurs niveaux de 2022, à savoir : 0,0 % pour les dépôts en monnaie nationale à terme, 13,0 % et 12,0 % respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères.
Quant aux fourchettes d’appels d’offres des Bons BCC, elles continuent à faire preuve de flexibilité au regard de la nécessité d’une modulation optimale de la liquidité.
2.4.1. Comportement des agrégats monétaires
L’offre de monnaie centrale a enregistré une baisse hebdomadaire de 68,5 milliards de CDF pour s’établir à 8.271,1 milliards de CDF à la date du 19 janvier 2024. Cette diminution fait suite aux baisses tant des actifs intérieurs nets que des actifs extérieurs nets respectivement de 64,7 milliards de CDF et 3,8 milliards.
S’agissant des composantes, le recul de la monnaie centrale découle essentiellement du recul de la circulation fiduciaire à hauteur de 104,6 milliards de CDF alors que les engagements envers les autres institutions de dépôts ont augmenté de 36,1 milliards.
A contrario, les passifs monétaires au sens large ont enregistré une croissance hebdomadaire de 3,1 %, soit 1.071,1 milliards de CDF pour se situer à 36.128,0 milliards de CDF.
Cette situation est consécutive aux hausses enregistré tant par les actifs intérieurs nets que les actifs extérieurs net respectivement de 1.060,3 milliards de CDF et 10,8 milliards de CDF.
Pour ce qui est des composantes, la hausse de l’offre de monnaie est attribuable aux dépôts transférables et autres dépôts.
2.4.2. Marché monétaire
Le guichet des prêts à court terme n’a enregistré aucune opération depuis le début de l’année 2024. Pour rappel, en 2023, le volume d’opérations y enregistré s’est chiffré à 3.474,0 milliards.
Pour ce qui est du guichet des facilités permanentes, le volume des transactions hebdomadaire a atteint 549,0 milliards de CDF. En cumul mensuel, ce guichet affiche un volume d’opérations de 1.365,0 milliards de CDF. L’année écoulée avait connu un volume d’opérations exceptionnel de 21.569,7 de CDF.
Quant au marché interbancaire, il n’a enregistré aucune transaction au cours de la période sous analyse. En cumul mensuel, ce guichet affiche un volume d’opérations de 20,0 milliards de CDF. En 2023, le volume des transactions y enregistré s’est fixé à 373,0 milliards.
Les taux d’intérêt appliqués sur les différents guichets se sont situés entre 25,0 % et 26,0 %, sur le marché interbancaire, des prêts à court terme et celui des facilités permanentes.
Graphique 4. Évolution mensuelle du marché monétaire (En milliards de CDF)
2.4.3. Évolution de la position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales en compte courant à la BCC
Au 19 janvier 2024, les avoirs des banques commerciales en monnaie nationale en compte courant à la Banque Centrale du Congo ont enregistré une hausse hebdomadaire de 37,4 milliards de CDF pour se situer à 2.888,2 milliards.
La réserve obligatoire en monnaie nationale notifiée étant de 2.454,7 milliards de CDF, il se dégage une position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales de 435,4 milliards de CDF contre un niveau de 396,1 milliards une semaine auparavant.
Par ailleurs, la réserve obligatoire en devises se situe à 968,8 milliards de CDF.
Graphique 5. Évolution de la position nette des avoirs en monnaie nationale des banques commerciales en compte courant à la BCC (En milliards de CDF)
2.4.4. Dynamisme de l’activité bancaire
A fin décembre 2023, le bilan consolidé du secteur bancaire affiche une hausse mensuelle de 2,12 % des dépôts de la clientèle, pour s’établir à 12.034,36 millions de USD. La structure de dépôts a été principalement dominée par les dépôts des ménages, des entreprises privées et ceux des entreprises publiques qui ont représenté respectivement 33,4 % ; 32,9 % et 11,2 % du total, suivis de ceux des petites et moyennes entreprises, des ISBLM et de l’Administration publique.
Quant aux crédits bruts, ils ont enregistré une régression mensuelle de 0,858 %, s’établissant à 7.278,7 millions de USD contre un niveau de 7.341,6 millions à fin novembre 2023. Cette situation découle principalement des crédits octroyés aux entreprises privées, ménages et aux petites et moyennes entreprises. Quant à la ventilation par monnaie, les crédits restent dominés par ceux en devises.
2.4.5. Évolution de l’émission monétaire
Au 19 janvier 2024, l’émission monétaire nette cumulée s’est établie à 10,2 milliards de CDF, tenant d’une mise en circulation des billets de 60,1 milliards et des destructions de 49,9 milliards de CDF. Les billets recyclés se sont établis à 227,3 milliards dont 65,8 % en provinces.
2.5. Etat des instruments de la politique monétaire
2.5.1. Le taux directeur
Le taux directeur est resté inchangé à 25 % l’an depuis la date du 08 août 2023. Ce dernier réajustement avait permis de relever l’attractivité des bons BCC à l’effet de permettre des arbitrages judicieux avec d’autres actifs notamment les devises.
Il a aussi renforcé les anticipations à la baisse de l’inflation en tant que signal de lutter contre ce phénomène. Il a induit aussi l’actualisation des coûts des créances en monnaie nationale à l’effet de limiter les recours subséquents avec effets sur la consommation l’investissement.
2.5.2. Les coefficients de la réserve obligatoire
En date du 19 juin 2023, le Comité de Politique Monétaire a décidé de l’augmentation du coefficient de la réserve obligatoire sur les dépôts à vue en monnaie nationale, passant de 0,0 % à 10,0 %. Les niveaux des autres coefficients de la réserve obligatoire ont été maintenus inchangés par rapport à leurs niveaux de 2022, à savoir : 0,0 % pour les dépôts en monnaie nationale à terme, 13,0 % et 12,0 % respectivement pour les dépôts à vue et à terme en monnaies étrangères.
Graphique 6. Évolution de l’encours des Bons BCC (en milliards de CDF)
2.5.3. Les fourchettes d’appels d’offres des bons BCC
Lors de la séance d’adjudication du 18 janvier 2024, les souscriptions des banques se sont établies à 107,0 milliards de CDF dont 102,0 milliards portant sur les titres à 7 jours et 5,0 milliards pour ceux à 28 jours.
Toutefois, la Banque Centrale avait lancé un appel d’offre de 700,0 milliards de CDF, répartis à travers les bornes supérieures des fourchettes des titres suivants : Bon BCC à 7 jours : 400,0 milliards de CDF, Bon BCC à 28 jours : 200,0 milliards de CDF et Bon BCC à 84 jours : 100,0 milliards de CDF.
Ainsi, l’encours des Bons BCC est passé de 265,0 milliards de CDF à 177,0 milliards, soit une injection hebdomadaire de 88,0 milliards de CDF. Cet encours est réparti de la manière suivante : 102,0 milliards de CDF pour la maturité à 7 jours, 60,0 milliards pour celle à 28 jours et 15,0 milliards pour celle à 84 jours. Pour rappel, en 2023, les charges des Bons BCC ont atteint 3.181,41 millions de CDF.