Nord-Kivu : la société civile qualifie l’attitude de la communauté internationale de mutisme face à la guerre

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Lors de son déplacement le lundi 5 février 2024 à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, le secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix, a échangé avec les membres de la société civile, forces vives de la province du Nord-Kivu.

Au cours de cet entretien, les membres de cette société civile n’ont pas hésité à dénoncer une seule fois l’attitude de la communauté internationale face à la persistance de tueries dans la partie orientale de la République démocratique du Congo. Ils qualifient son attitude de « mutisme et de laxisme » face au Rwanda, pays agresseur, soutenant le mouvement terroriste de M23, qui sème la désolation à l’Est de la RDC.

Son président John Banyene a clairement déclaré devant Jean-Pierre Lacroix et nombre de participants, qui sont venus prendre part à cet échange, que la société civile est exaspérée de voir l’indulgence accordée au Rwanda, malgré plusieurs rapports, notamment onusiens, qui ont affirmé que c’est le gouvernement rwandais qui soutient les rebelles de M23.

Tout en s’interrogeant sur la dernière déclaration de l’organisation des Nations-Unies, exigeant au Rwanda de retirer ses troupes de la RDC, John Banyene a toutefois exprimé sa désolation de ne pas voir cette déclaration être accompagnée d’actions concrètes. Il a ainsi fait savoir clairement que la RDC est victime d’une complicité, qui s’est illustrée par le mutisme de la communauté internationale.

« Le Rwanda doit être soutenu quelque part », a-t-il déclaré face au Secrétaire général adjoint des Nations-Unies en charge des opérations de maintien de la paix.

En réaction, Jean-Pierre Lacroix a souligné que la prise de décision des sanctions n’est pas de la compétence des Nations-Unies, mais des États membres.

« Il y a beaucoup d’acteurs qui travaillent, qui s’engagent pour faire prévaloir la paix dans la région des Grands lacs. Nous sommes en contact avec ces pays. Vous connaissez le processus de Luanda avec à l’initiative l’Angola, vous connaissez le processus de Nairobi visant le désarmement des groupes armés. Les Nations unies, en commençant par le Secrétariat général, ne sont pas ceux qui décident des sanctions. Ce sont des États membres. C’est une question à adresser aux États », a-t-il expliqué.

Jean-Pierre Lacroix a profité de son séjour à Goma pour rencontrer le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, où ils ont ensuite passé en revue la question relative à la coopération entre la MONUSCO et les autorités congolaises.

Il est à rappeler que le gouvernement congolais, à travers son ministère des affaires étrangères, avait annoncé la fin de sa coopération avec la mission de Nations-Unies pour la stabilisation de RDC (Monusco) cette année, pour son inefficacité à faire face aux rebelles de M23.

Avec Jean-Baptiste Leni

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