Entre les Emirats Arabes Unis (EAU) et le Qatar, le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a fait le choix de privilégier la piste qui mène à Abu Dhabi, tournant le dos à Doha. Dans cette décision, les bonnes relations que le Qatar entretient avec le Rwanda, pays agresseur de la République Démocratique du Congo, ont certainement motivé le choix de Kinshasa.
Selon Africa Intelligence, Tshisekedi est prêt à ouvrir le secteur minier congolais aux EAU pour assouvir les grands desseins d’Abu Dhabi.
A ce propos, Afrique Intelligence rapporte que «le cabinet du Président Félix Tshisekedi, qui opère une refonte en profondeur du secteur minier congolais, met actuellement la dernière main à un rapprochement inédit avec les Emirats arabes unis. Ce partenariat devrait déboucher sur l’exploration d’une douzaine de permis miniers par des groupes émiratis ».
En effet, Abu Dhabi, dont l’une des entreprises, en l’occurrence DP World, a gagné le contrat de construction du port en eaux profondes de Banana, veut accroître son influence en RDC, profitant de la mise à l’écart de son concurrent direct, le Qatar. Ainsi, après le secteur des infrastructures, Abu Dhabi lorgne vers les mines congolaises.
C’est en janvier dernier que les autorités congolaises avaient décidé de s’allier aux Émirats arabes unis pour la commercialisation de l’or. Les deux pays avaient mis en place une entreprise, appelée Primera Gold DRC. Cette jeune structure se spécialise dans l’exportation de l’or issu de l’exploitation artisanale dans la province du Sud-Kivu. Pour Kinshasa, cet accord ouvrait une opportunité permettant de lutter contre la contrebande qui nourrit les conflits dans les provinces de l’Est de la RDC.
A Kinshasa, il s’agit d’un changement de paradigme qui ouvre la voie à une bonne maîtrise de la traçabilité de l’or exploité artisanalement dans l’Est de la RDC et exporté frauduleusement via le Rwanda et l’Ouganda.
Cette cérémonie de signature de l’accord entre la RDC et les EAU était donc une occasion pour Félix Tshisekedi d’évoquer le type de coopération qu’il avait jadis proposé à Paul Kagame : «C’est exactement ce genre de partenariat que j’avais recherché avec nos voisins pour mettre fin au trafic, cette contrebande de nos minerais et pouvoir faire profiter à nos populations respectives, en créant cette chaîne de valeur qui va apporter beaucoup de bénéfices à nos pays et peuples respectifs», regrettant de n’avoir pas été entendu, puisque le protocole de coopération qui devrait permettre à la société rwandaise Dither Ltd de raffiner l’or extrait par la compagnie congolaise Sakima a été suspendu l’année dernière, à la suite de l’agression de la RDC par le Rwanda.
Francis N.