Sur le marché des changes, les tensions sont toujours vives, suscitant une surchauffe sur les prix intérieurs. A la Banque Centrale du Congo (BCC), Mme la gouverneure Malangu Kabedi-Mbuyi reste confiante et assure avoir le contrôle de la situation. Avec des signes d’accalmie qui gagnent déjà les marchés, vendredi en Conseil des ministres, Mme la gouverneure a, « considérant les facteurs de risques externes liés à la conjoncture économique mondiale et internes relatifs à la guerre à l’Est de notre pays et l’inflation importée, encouragé le maintien de la coordination des actions au niveau des politiques budgétaire et monétaire et la poursuite de l’exécution des réformes structurelles retenues dans le cadre du programme avec le FMI».
Après une période de très fortes turbulences, le calme gagne finalement aussi bien le marché des changes que le marché des biens et services.
Conviée vendredi au Conseil des ministres, Mme la gouverneure de la Banque Centrale du Congo (BCC) a fait part de l’évolution de la situation récente sur le marché des changes ainsi que celui des biens et services.
Il en ressort, selon elle, que «les tensions sur les marchés des changes et la surchauffe sur des prix intérieurs des biens et services observées en début d’année tendent à s’inverser positivement depuis les deux premières semaines du mois d’avril en cours».
De l’avis de Mme la gouverneure de la BCC, «cette situation tient, sans préjudice, de la poursuite des efforts de stabilisation fournis par le Gouvernement et la Banque Centrale du Congo, au reflux cyclique de la liquidité dans le système bancaire expliqué de la grande échéance fiscale du mois d’avril. Ainsi, a insisté la Gouverneure, il s’observe un ralentissement de l’inflation en rythme hebdomadaire, situant le taux à 0,15% contre 0,28% de la semaine précédente».
Preuve que la BCC s’active pour ramener le calme sur le marché des changes, l’on note que «cette évolution est conjuguée à un processus de stabilisation sur le front du change : le taux de dépréciation de la monnaie nationale par rapport au dollar américain demeure très faible (0,02%), attestant une accalmie sur le marché depuis quelques semaines».
Cependant, on reste encore prudent, craignant un retournement brusque de la situation A ce propos, considérant les facteurs de risques externes liés à la conjoncture économique mondiale et internes relatifs à la guerre dans l’Est de notre pays et l’inflation importée, Mme la gouverneure a «encouragé le maintien de la coordination des actions au niveau des politiques budgétaire et monétaire et la poursuite de l’exécution des réformes structurelles retenues dans le cadre du programme avec le FMI».
Rationaliser les dépenses et poursuivre les réformes
Si la BCC tient la barque en s’assurant d’agir le plus efficacement possible dans la mise en œuvre de la politique, le Gouvernement s’attèle aussi à jouer sa partition.
A ce propos, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, qui revient des assemblées annuelles du FMI et de la Banque mondiale, a fait le point des discussions entamées à Washington.
Outre les séances de travail avec les responsables de haut niveau de ces institutions de Bretton Woods, la délégation congolaise a eu une série de réunions respectivement avec le Comité de Développement du Groupe de la Banque mondiale, le Fonds Monétaire International et, la dernière, avec conjointement la Banque mondiale et la Société Financière Internationale.
Il en ressort que l’économie de la RDC se montre plus résiliente aux chocs par rapport à d’autres pays de l’Afrique subsaharienne. Les performances macroéconomiques réalisées en 2022 au niveau de la croissance du PIB réel, des réserves internationales et de la mobilisation des recettes ont été félicitées aussi bien par le FMI que par la Banque mondiale, a fait part au Conseil le ministre Nicolas Kazadi.
A cet effet, le Gouvernement a été encouragé à «poursuivre les investissements dans le secteur des infrastructures et les réformes visant l’amélioration de l’environnement des affaires pour attirer davantage le secteur privé et réduire la dépendance de l’économie au secteur minier».
Au sujet des pressions sur le marché des changes et l’inflation, il a été recommandé au Gouvernement des politiques monétaire et budgétaire restrictives avec un accent particulier sur la réduction des dépenses des biens et services ainsi que de fonctionnement au profit des dépenses d’investissement.
Dans la même veine, une décision du Gouvernement a été sollicitée en ce qui concerne les inquiétudes soulevées par le FMI au sujet de l’augmentation de 30 milliards de CDF de l’état liquidatif de paie des fonctionnaires et agents de l’Etat entre janvier et avril 2023 pour atteindre 714 milliards de CDF avec possibilité d’atteindre 800 milliards de CDF à fin 2023. Ce qui est en déphasage total avec les engagements pris dans le cadre du Programme soutenu par le FMI.
Avec la mission du FMI qui séjourne à Kinshasa, les discussions se poursuivent sur toutes ces questions en vue de la conclusion de la quatrième revue du Programme Economique du Gouvernement. Il sera en outre question de s’accorder sur les déclencheurs du Fonds fiduciaire pour la résilience et la durabilité dont le montant total en faveur de notre pays pourrait atteindre un (1) milliard USD.
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