L’Union européenne et la guerre d’agression de la RDC : mi-ange, mi-démon

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L’Union européenne (UE) a finalement entraîné l’Union africaine (UA) dans sa logique de ne rien dire face à l’agression dont est victime la République Démocratique du Congo (RDC) de la part de son voisin, le Rwanda. Dans une déclaration, largement relayée dans la presse, le haut représentant de la politique étrangère de l’UE, Josep Borell, a parlé, effleurant la responsabilité de Kigali dans le mal qui s’abat, depuis une vingtaine d’années, sur la partie Est de la RDC. Si au Rwanda, on demande juste de rompre son soutien aux terroristes du M23, à la RDC, on impose une série de conditionnalités qui confirment, à n’en point douter, le complot international contre le pays de Lumumba. Et curieusement, l’Union africaine, construite sur le schéma de l’UE, a embouché le même discours lors de son conclave du 17 février à Addis-Abeba, consacré sur la crise sécuritaire dans l’Est congolais. Jusques à quand le Monde, dit civilisé, fermera-t-il les yeux sur les millions de morts de la RDC ? Jusques à quand le monde comprendra-t-il qu’on ne bâtit jamais la prospérité de l’Afrique en déstabilisant volontairement la RDC. Mi-ange, mi-démon ! C’est l’image que nous projette l’Union européenne face à la crise de l’Est de la RDC.
Le conclave d’Addis-Abeba, qui s’est attelé, le 17 février 2023, sur la crise qui ronge s’est terminé par une déclaration qui nomme le coupable, le Rwanda, sans pour autant le contraindre à être ce catalyseur de l’instabilité de la région des Grands Lacs. Comme toujours, lorsqu’il s’agit de condamner le Rwanda dans son soutien, plus qu’irréfutable, aux terroristes du M23, la communauté internationale s’arrange pour le caresser, entre-temps, dans le sens du poil. Hypocrisie !
Encore une fois, la communauté internationale a reconnu, sans coup férir, le soutien de Kigali au M23. Mais, parce que la logique veut qu’on n’épargne Kigali, on a, en même-temps, surchargé Kinshasa, l’Union européenne a rappelé l’argument qu’affectionne le président rwandais, Paul Kagame, c’est-à-dire contraindre la RDC a cessé tout soutien aux rebelles rwandais de FDLR. L’UE a curieusement oublié que c’est depuis une vingtaine d’année que le Rwanda traque sur le sol congolais ces FDLR, devenusfinalement un fonds de commerce pour Kigali pour justifier les multiples incursions de ses troupes en RDC. L’UE a tout aussi oublié qu’avec le Président Félix Tshisekedi, Kinshasa a tendu la main à Kigali pour s’nager dans une nouvelledynamique de paix. C’est injuste. On ne peut pas demander à Kinshasa de faire plus que ce qu’on réclamerait à Kigali.
Plus de vingt ans après, il est temps de changer de paradigme. Quoi que dotée d’immenses ressources, la RDC n’a jamais fermé la porte à une gestion mutuellement avantageuse de ses ressources naturelles dans la région des Grands Lacs. Tout dépend des termes de référence. C’est que Kigali tient maladroitement à imposer par la force.
Depuis la bataille de l’AFDL, qui s’est soldée par la chute du régime de feu président Mobutu en mai 1997, le bilan est macabre. Car, plus de 10 millions de Congolais sont morts, dans l’indifférence totale, pur une cause qui leur échappe. Il est temps de changer de logiciel.
Josep Borell et l’UE se trompent – sur toute la ligne d’ailleurs. La déstabilisation de la région des Grands Lacs a un coupable : le Rwanda. Pas la peine d’aller plus loin. Vouloir dénaturer les faits en cherchant à incriminer Kinshasa, c’est jouer le jeu de l’ennemi de la RDC, en l’occurrence Kigali. Tout comme, agiter, à chaque fois que la RDC se plaint de cette pseudo menace de FDLR sur la sécurité du Rwanda, c’est autrement faire le jeu de Paul Kagame.
A ce jour, toutes les analyses prouvent que les FDRL ne représentent aucunement une menace pour Kigali. A moins d’être amnésique.
Combien de fois les rebelles de FDLR ont-ils mené une incursion au Rwanda ? Combien de fois l’armée rwandaise n’a-t-elle pas collaborée avec les Forces armées congolaises pour neutraliser les éléments résiduels des FDLR ?
C’est dire que la cause de l’agression de la RDC par le Rwanda est ailleurs. Les FDLR ne servent que de paravent pour justifier une razzia sur les immenses ressources naturelles de l’Est congolais.
Et parce que l’UA ne doit obéir qu’aux ordres de son maitre, l’Union européenne, à Addis-Abeba, un conclave, consacré à la RDC, est presqu’arrivé à la même conclusion que l’UE. Tous ont appelé la RDC a collaborer avec le Rwanda pour neutraliser la menace FDLR qui indispose le pouvoir en place à Kigali. Quelle machination !
Présent à Addis-Abeba, le Président Félix Tshisekedi ne s’est pas retenu, condamnant cette hypocrisie de l’UA qui évite de citer le Rwanda comme élément déstabilisateur de la région des Grands Lacs.
Si le Conseil de paix et sécurité de l’UA s’est montré hésitant à nommer le coupable dans la déstabilisation de la région des Grands Lacs, le mini-Sommet d’Addis-Abeba qui s’est penché, le 17 février 2023, sur les tensions récurrentes dans la partie Est de la RDC a ouvertement chargé le Rwanda d’être nuisible dans la région. C’est déjà une avancée significative. De plus en plus, la cause de la RDC commence à porter.
Tout compte fait, Kinshasa doit se battre pour imposer sa souveraineté sur les frontières issues de l’indépendance et héritées de la conférence de Berlin de 1885. Et nul autre ne saura lui ravir, ne serait-ce qu’un centimètre de carré de son territoire. Le Président Félix Tshisekedi est inscrit dans ce schéma. Tout la Nation congolaise devait l’accompagner dans cette dure bataille.

Faustin K.

Communiqué final du mini-Sommet sur la paix et la sécurité dans la région Est de la RDC

1.Suite Mini-Sommet des Chefs d’Etat et de au Gouvernement, qui s’est tenu le 23 novembre 2022, à Luanda, en République d’Angola, le 20ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est tenu le 4 février 2023 à Bujumbura, en République du Burundi, et à l’invitation de Son Excellence João Manuel Gonçalves Lourenço, Président de la République d’Angola, Champion de l’Union Africaine pour la Paix et la Réconciliation en Afrique et Médiateur désigné pour maintenir le dialogue entre la République Démocratique du Congo (RDC) et la République du Rwanda et de Son Excellence Évariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi et Président en exercice de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), un Mini-Sommet sur la paix et la sécurité dans la région Est de la République Démocratique du Congo (RDC) s’est tenu le 17 février 2023 à Addis-Abeba, en République Fédérale Démocratique d’Éthiopie.

2.Ont participé au Mini-Sommet, Son Excellence Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président de la République Démocratique du Congo, Son Excellence Samia Suluhu Hassan, Présidente de la République Unie de Tanzanie, Son Excellence William Samoei Ruto, Président de la République du Kenya, Son Excellence Jessica Rose Alupo Epel, Vice-présidente de la République d’Ouganda représentant Son Excellence Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République d’Ouganda et Son Excellence Hussain Abdelbagi Akol, Vice-président de la République du Sud Soudan représentant Son Excellence Salva Kiir Mayardit, Président de la République du Sud Soudan.

3.L’Ambassadeur João Samuel Caholo, Secrétaire Exécutif de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), Monsieur Peter Mathuki, Secrétaire Général de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE), le Lieutenant Général Nassone João, Commandant du Mécanisme de Vérification Ad-hoc et Monsieur Julius Mbati, Directeur des Affaires Politiques, représentant du Général Jeff Nyangah, Commandant de la Force Régionale de la Communauté d’Afrique de l’Est ont également participé au Sommet en tant qu’invités.

4.Le principal objectif du Mini-Sommet d’Addis-Abeba était d’évaluer le niveau de mise en œuvre des Décisions prises lors du Mini-Sommet de Luanda, qui s’est tenu le 23 novembre 2022, de la réunion de haut niveau, qui s’est tenue le 12 décembre 2022, en marge du Sommet États- Unis d’Amérique – Afrique, qui a eu lieu à Washington DC, du 13 au 15 décembre 2022 et du 20me Sommet Extraordinaire des Chefs d’État de la Communauté d’Afrique de l’Est qui s’est tenu le 4 février 2023 à Bujumbura, en République du Burundi; Et surtout de décider des correctifs indispensables pour en assurer la pleine exécution. Il s’agissait également d’harmoniser et d’asseoir la coordination régulière des Processus de Luanda et de Nairobi.

5.Les Chefs d’État ont salué les rapports présentés par le Commandant du Mécanisme de Vérification Ad-Hoc et le Représentant du Commandant de la Force Régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est.

6.Le Mini-Sommet a réitéré la nécessité de mettre en œuvre le Plan Conjoint pour la Résolution de la Crise Sécuritaire dans la Région Est de la RDC, en tant que principal instrument pour la désescalade des tensions et la normalisation des relations politico-diplomatiques entre la RDC et le Rwanda, et a souligné ce qui suit:
a) La cessation des hostilités en général, et en particulier des attaques du M23 contre les FARDC et la MONUSCO, dans le respect des dates établies par la réunion de Chefs d’Etat Major de la CAE, réalisée à Nairobi, le 09 février 2023;
b) Le déploiement complet de la Force Régionale de la CAE et la mise en œuvre rapide de son mandat, conformément aux Décisions des différents Mini- Sommets;
c) Le cantonnement et le désarmement du M23 sur le territoire congolais sous le contrôle des autorités congolaises, de la Force Régionale et du Mécanisme de Vérification Ad-Hoc, avec la collaboration de la MONUSCO;
d) Le retour des personnes déplacées dans leur région d’origine;
e) Le retour en RDC des réfugiés congolais qui se trouvent au Rwanda, tel que mentionné dans la Feuille de Route de Luanda;
f) Décourager la multiplication des initiatives dans ce dossier en donnant la priorité à la reprise et à la mise en œuvre rapides du Plan Conjoint pour la Résolution de la Crise Sécuritaire dans la Région Est de la RDC, résultant de l’harmonisation des Processus de Luanda et de Nairobi et encourager les partenaires internationaux pour appuyer financièrement ces derniers

7.Les Chefs d’État et de Gouvernement ont mandaté la République d’Angola, en collaboration avec Son Excellence Uhuru Muigai Kenyatta, Facilitateur désigné par la CAE à contacter le commandement du M23, afin de transmettre les Décisions du Mini-sommet de Addis Ababa.

8.Les Chefs d’État et de Gouvernement se sont engagé à mettre en place dans les plus brefs délais un cadre de coordination des mécanismes de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre du cessez-le-feu et du désengagement/retrait du M23, sous les auspices de Son Excellence Évariste Ndayishimiye, Président de la République du Burundi et Président en exercice de la CAE.

9.Les Chefs d’État et de Gouvernement ont recommandé d’accélérer la mise en œuvre du programme de Communautaire et Stabilisation (DDR-CS) en cours en RDC.

Désarmement, Démobilisation, Réintégration

10.Enfin, Les Chefs d’État et de Gouvernement ont réitéré la nécessité de promouvoir le dialogue politique et diplomatique pour trouver une solution durable à la crise sécuritaire dans toute la région Est de la RDC.
Fait à Addis-Abeba, le 17 de Février 2023.

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