Il aura tenu pendant plus de deux ans, avant de capituler en présentant finalement sa démission, le 10 janvier 2023, au vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et Sécurité. Il s’agit du gouverneur non en fonction, mais non révoqué et non démissionnaire jusqu’à la date précitée de la riche province du Lualaba, Richard Muyej Mangez Mans.
Son erreur est d’avoir minimisé le pouvoir du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, si bien que, depuis sa convocation, il y a environ deux ans à Kinshasa, il n’a jamais repris son poste de gouverneur de province, exercé depuis lors par Mme Fifi Masuka Saïdi.
Dans la lettre de démission qu’il adresse au VPM de l’Intérieur, largement relayée sur les réseaux sociaux, Richard Muyej Mangez le prie juste de «transmettre à son excellence Monsieur le Président de la République ma lettre de démission ».
Joint par la radio Top Congo Fm, Richard Muyej a confirmé sa démission de l’exécutif provincial de Lualaba, estimant vouloir donner la chance à la province du Lualaba de «retrouver la légitimité à travers les élections libres et transparentes pour qu’enfin les bases de relance soient consolidées».
«Je confirme ma démission ce mardi 10 janvier 2023. Pour ceux qui suivent de près mon dossier, ils se rappelleront qu’il y a deux ans exactement, depuis le 10 janvier 2021, j’étais évacué en Afrique du Sud pour raison de santé. Deux ans déjà que je suis loin de ma province, deux ans que ma province tâtonne, deux ans que ma province peine à soutenir l’élan de relance. Je dis qu’il était temps que j’arrête, je ne peux pas exercer les fonctions à deux mille kilomètres de ma province, je donne la chance à la gouvernance de la province de retrouver la légitimité à travers les élections libres et transparentes pour qu’enfin les bases de relance soient consolidées. Je ne voudrais pas être l’obstacle du développement d’une province que j’aime beaucoup » a-t-il déclaré à Top Congo Fm.
Suite à la démission de Richard Muyej, des experts pensent qu’en vertu de l’article 160 de la loi électorale, le gouvernement provincial du Lualaba est réputé démissionnaire. Par conséquent, la Céni (Commission électorale nationale indépendante) est dans l’obligation, pensent-ils, d’organiser les élections dans un délai de 15 jours. Quelle sera la réaction de la Céni ? Suspense !
Tighana M.