L’évidence à admettre est qu’aux yeux de la Belgique, la RDC n’est pas un État souverain (Omer Nsongo)

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Puisque Bruxelles l’a voulu ainsi, c’est que les puissances occidentales d’abord, orientales après considèrent le Congo pour ce qu’il est : un «supermarché» où chacun vient s’approvisionner. Quoi de plus normal que les filleuls des puissances occidentales comme le Rwanda de se servir à leur tour, eux aussi ! Surtout quand tout ce beau monde voit les Congolais s’y adonner à coeur joie ! Merci, Professeur.

Ainsi avons-nous réagi à l’observation d’un Professeur d’université, interpellé par la chronique «Si j’étais Félix Tshisekedi, voici ce que je ferais pour le 30 juin 2024».

DEUX CHIFFRES VIENNENT NOUS GIFLER

Dans cette chronique, la page de l’Histoire de l’accession du Congo Belge à la souveraineté le 30 juin 1960 nous rappelle deux faits importants, le premier pour l’indépendance politique, le second pour l’indépendance économique.

Au plan politique, il y a la Déclaration d’Indépendance. Rédigé sur un simple papier duplicateur, ce document ne porte aucun nom de chaque signataire.

Il y a juste la signature et la fonction exercée.

L’autre le qualifierait de chiffon que ça ne serait pas une injure.

Au plan économique, on découvre comment le débat avait été délaissé par les pères dits de l’indépendance, tous nageant autour de la trentaine. Entendez l’âge d’Anthony Tshisekedi et de Serge Bahati. Si bien que l’économie congolaise est non seulement restée extravertie, mais en plus livrée à ce qui s’apparente bien à un pillage organisé par les signataires de l’Acte général de Berlin sur le Bassin du Congo, chacun pouvant venir se servir.

64 ans après, deux chiffres viennent nous gifler comme nous réveiller : pour le FMI – qui nous félicite dans le sens du poil – la RDC fait partie des 10 pays ou États les plus pauvres du monde.

C’est si évident que ce pays est juste capable de débourser 150 FC l’an pour assister ses déplacés de guerre !

Or, au moment où l’on proclamait l’Indépendance, le Congo Belge avait un niveau de vie presque égal à celui du Canada (en Amérique) et de la Corée du Sud (en Asie). Il se dit même que les Sud-africains de race blanche venaient se faire soigner à l’actuel hôpital Jason Sendwe, à Lubumbashi (Elisabethville).

N’ayons alors ni gêne, ni peur de la sentence : en 64 ans d’indépendance, il y a eu descente continue aux enfers, malgré quelques «remontada» vivant, hélas !, le temps d’une rose…

AU PAYS DES ÉGOS

Que font les gens intelligents et sages lorsqu’ils constatent une situation pareille ?

Que ce soit dans nos familles ou dans les communautés que nous fréquentons (travail, église, club, parti etc.), ils battent le rappel des troupes. Ils se réunissent, ils débattent, ils conviennent des dispositions à prendre et veuillent sur leur application.

Malheureusement, au pays des égos, on raisonne plus en termes d’honneurs et d’espèces sonnantes et trébuchantes caractérisant la corruptibilité qu’en termes de solidarité.

Cette corruptibilité est si ténue que la simple évocation d’un dialogue hérisse les poils !

Avant même d’en confirmer la tenue, on le vide de son sens. Et même quand on parvient à l’organiser, il est déjà piégé pour le faire échouer. Comme une Transition en cache une autre, un Dialogue en cache un autre.

Au final, en 64 ans d’indépendance, la RDC aligne une bonne quinzaine de dialogues avec pour résultat les deux chiffres symboles (classement FMIGlobal et les 150 FC l’an de prise des déplacés de guerre.

Deux exemples sont édifiants.

Le premier est d’actualité : le bataille des chiffonniers suscitée par l’initiative de désignation du porte-parole de l’Opposition.

Depuis 17 ans, la classe politique refuse d’en appliquer la loi pendant qu’elle se réjouit de l’alternance démocratique C’est-à-dire la Majorité d’aujourd’hui qui peut devenir l’Opposition de demain.

Second exemple pouvant choquer d’aucuns : l’état d’abandon du jardin du théâtre de Verdure du Mont Ngaliema. Il y a moins de deux ans, énormément d’argent a été investi dans l’embellissement du site, côté INBPT.

Argent perdu puisque les herbes folles recouvrent le terrain. Leur terrain. Leçon à tirer : la pelouse est comme la démocratie. Soignée, elle suscite l’admiration des hommes. Abandonnée, elle devient l’herbe folle admirée des bestioles généralement nuisibles.

ON CONTINUE EN RÉFLÉ-CHISSANT ? ON S’ARRÊTE POUR RÉFLÉCHIR ?

Pour revenir à la réaction du Pr d’université, la vérité est que tout le monde (étranger et congolais) qui en a la possibilité pille ce pays parce que les Congolais ont pour sport national la bataille des chiffonniers. Bataille qui les éloigne de la démocratie détruite par des éléments nuisibles.

Lorsque les enfants du Congo se livrent eux aussi à la sale besogne, la seule question qu’on se pose est de savoir s’il n’y a pas quelque part des «initiés» qui savent que ce pays n’existe que de nom, c’est-à-dire condamné à disparaitre !

Depuis 1965, tous les compatriotes venus avec le discours du Changement semblent «coaliser» avec les Paul Kagame et les Apple pris comme symbolique, les uns accusés de piller les mines, les autres d’en racheter le produit après lequel nous courons tous tout en nous entre-tuant dans tous les sens du terme.

D’ailleurs, les Congolais (se) pillent si mal qu’en 64 ans d’indépendance, ils ne se préoccupent même pas de la défense des fondamentaux d’un État, à savoir la superficie et la démographie.

Déjà incapables de certifier les frontières nationales, ils viennent de commettre le pire des forfaits : trafiquer des fonds destinés au recensement général de la population, opération scientifique qu’ils ont d’ailleurs mal conçue en obligeant les citoyens de se rendre auprès des recenseurs alors que c’est l’inverse qui se fait !

Quand on a conscience de toutes ces évidences, on fait quoi ?

On continue en réfléchissant ? On s’arrête pour réfléchir ?

Le bon sens commande de s’arrêter pour réfléchir.

Ce temps d’arrêt, on peut lui donnez-lui le terme qui convient !

Mais la compétence de le faire est réservée exclusivement à l’Institution ayant dans ses attributions la charge de garantir la notion sacrée de continuité de l’État.

Elle prend le passif et l’actif de tous ses animateurs, du 30 juin 1960 au 30 juin 2024.

Si l’animateur en place n’est pas Félix Tshisekedi, que les frondeurs en citent un autre.

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