Le football congolais est malade. Ou pour le dire crûment, ses dirigeants ne sont pas à la hauteur. Pire, l’organe faîtier du sport-roi est gangrené par l’incompétence et une corruption rampante. La FECOFA, semble un club d’amis inconscient du préjudice dont les maladresses rejaillissent sur la nation.
La Fédération congolaise de football Association, en signifiant à la CAF le forfait de l’équipe junior des Léopards U-17, dorénavant sevrés du Championnet d’Afrique organisé à Limbé au Cameroun, est venu confirmer la légèreté maladive d’une fédération peu convaincante dans l’organisation de quasiment toutes les compétitions au niveau continental. Départs de Kinshasa dans des conditions rocambolesques, sélection monnayée des joueurs et séjours à l’étranger hasardeux, détournements des primes des athlètes… Bref, la FECOFA est loin d’être un modèle d’organisation. Cette réalité semble même inscrite dans son ADN, depuis les deux décennies de la direction de Constant Omari.
Dans sa correspondance à la CAF, les responsables du football congolais évoquent le retard dans la délivrance des passeports à la quinzaine de joueurs éligibles, sur la quarantaine initialement retenus, et qui auraient falsifié leur âge véritable. Se pose alors la question qui enflamme les réseaux sociaux : pourquoi la FECOFA a-t-elle attendu la veille de la compétition pour enfin recourir à la technologie de l’IRM (Imagerie par résonnance magnétique) censée déterminer avec précision l’âge des athlètes ? Plus grave, à quels procédés la Fédération a-t-elle eu recours lors du recrutement de jeunes joueurs à l’âge notoirement dépassé ?
Le forfait de la sélection U17 des Léopards vient assombrir non seulement l’image du sport congolais, mais elle conforte par la même occasion l’opinion selon laquelle confier une fédération aussi stratégique à un club d’amis, dont les intérêts particuliers l’emportent sur l’aura et le prestige national conduit immanquablement au désastre. Blottis sous le parapluie d’une FIFA qui brandit la menace d’exclusion des fédérations à la moindre intervention politique, les bonzes de la FECOFA bombent malgré tout le torse et se croient intouchables.
Sous d’autres cieux, une enquête sans complaisance aurait été ouverte en vue d’établir des responsabilités, étant entendu que des fonds publics avaient été décaissés en vue des préparatifs de la compétition.
Mais cela se passant au Congo, on passe l’éponge et on n’en parle plus. Après tout, la RDC n’est pas un pays comme les autres.
Econews