Après la présidentielle, remportée haut la main par Félix Tshisekedi, l’heure est à la publication des résultats des législatives nationales et provinciales ainsi que les municipales. Les enjeux autour des législatives nationales sont tels que l’Union sacrée de la nation tient à obtenir une majorité confortable pour avoir les mains libres dans la formation du Gouvernement. Sans surprise, il devait en être ainsi. Bien plus, l’USN devait, selon les grandes tendances, s’adjuger une majorité écrasante à l’Assemblée nationale avec plus de 400 députés nationaux. Dans cette belle moisson qui va surement réconforter le chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, dans la mise en œuvre de grandes réformes prévues à son second mandat, le parti présidentiel, l’UDPS, est bien parti pour prendre la tête des partis et regroupements politiques membres de l’USN.
Après le raz-de-marée électoral à la présidentielle du 20 décembre 2023 remportée haut-la-main par le président sortant Félix Tshisekedi avec plus de 73 % de suffrages, et dont l’investiture pour un second mandat est prévu le 20 janvier, les regards sont désormais tournés vers la proclamation des résultats des législatives nationales. D’ores et déjà, des tendances plus ou moins officieuses inondent la Toile, faisant état d’une victoire sans partage de l’UDPS et une partie de ses alliés de l’Union sacrée de la nation (USN) qui, ensemble, s’adjureraient une majorité absolue à l’Assemblée nationale.
Les mêmes sources officieuses annonçant dans la foulée l’imminence de l’annonce officielle attendue de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Des affirmations, frileusement démenties par la Centrale électorale, qui se réserve de communiquer la date de l’annonce officielle. Cette effervescence ininterrompue s’inscrit en marge de l’examen par la Conseil d’Etat des requêtes introduites par une partie des candidats aux législatives (ils sont une vingtaine sur 82) invalidés pour fraude, utilisation indue du matériel électoral, appels à la violence, corruption, etc.
Le temps reste suspendu et dans les états-majors des partis et regroupements politiques, c’est le branle-bas de combat non dénué d’une certaine inquiétude.
Ce sont des publications en forme de ballon d’essai qui inondent les réseaux sociaux trois jours après la confirmation de la réélection de Félix Tshisekedi et dans l’attente de son investiture pour un second mandat le 20 janvier prochain. Sous réserve d’une quelconque confirmation, ces publications donneraient l’UDPS et ses alliés, soit une ensemble d’une quarantaine de regroupements politiques qui auraient atteint, voire dépassé le seuil électoral et attribuant au parti présidentiel une majorité absolue, étant entendu que cette dernière est de 251 sièges à la Chambre basse.
Quelle que soit la suite à donner à ce flux d’informations contradictoires et passablement orientées, le doute n’est plus permis quant à la victoire de l’UDPS et ses alliés, la question restant posée quant au taux de participation après l’annulation des législatives dans deux circonscriptions électorales (Masi-manimba et Yakoma), mais aussi par l’invalidation d’une brochette de candidats députés parmi lesquels des figures et hauts cadres du parti au pouvoir.
GÉOPOLITIQUE ET TRIOMPHALISME
Dans l’attente de la publication prochaine de la future Assemblée nationale, un aspect sera particulièrement scruté : il s’agit de la configuration géopolitique de ses membres. Selon des sources proches de la société civile, plus du tiers des candidats députés seraient originaires d’une même aire géographique et pire, ils seraient dans leur ensemble des proches de la mouvance présidentielle.
Il existe dès lors le risque que la chambre basse donne l’image d’un déséquilibre géopolitique donnant lieu à un triomphalisme à outrance qui, rapidement, quitterait l’enceinte de l’hémicycle pour essaimer et gangrener les communautés, provoquant un réel traumatisme social.
L’invalidation récente des 82 candidats à la députation nationale, bien que s’étant pourvus au Conseil d’Etat ne doit pas non plus donner l’illusion d’un dossier définitivement tourné. Certains d’entre eux sont des leaders reconnus au sein de leurs communautés respectives. Les jeter au compte des pertes et profits serait aussi un facteur d’émergence de situations non enclin d’une nuisance dont le pays, déjà en butte à une agression étrangère, se passerait volontiers.
La victoire écrasante de l’Union sacrée de la nation aux législatives nationales souligne l’ampleur du soutien populaire dont bénéficient le Président Tshisekedi et son parti, l’UDPS. Cette majorité confortable de l’USN – plus que plausible – ouvre la voie à la mise en œuvre de réformes ambitieuses et à une gouvernance efficace, renforçant ainsi la position du chef de l’État dans la réalisation de son programme politique.
C’est dire que les résultats des législatives nationales et provinciales devraient marquer un tournant majeur dans le paysage politique de la République Démocratique du Congo, avec des implications significatives pour l’avenir du pays et la mise en œuvre de nouvelles perspectives de gouvernance.
Econews