Mon avis personnel est le suivant. Ils débattent des affaires de l’État dans une totale confusion et ignorance conceptuelle; dans une démarche inquisitoriale et populiste; dans un climat d’antagonismes partisans et des polémiques stériles à la sauce Wenge, Ferre et Fally.
On observe avec étonnement que le Ministre de la Justice, ainsi que certains participants préalablement formatés profitent de ces assises pour matérialiser le débat controversé sur le changement de la Constitution.
Bref, un tohu-bohu comme les politiciens congolais en ont l’habitude depuis 1959. Rien ne se fait calmement, avec lucidité, rigueur, sérieux et respect mutuel, dans la profonde réflexion en vue de rechercher des solutions structurelles fondamentales et pérennes.
Par ailleurs, avec ces États Généraux de la Justice congolaise, on fait croire réinventer la roue, alors que la problématique de la Justice congolaise a été abordée en profondeur lors de la Conférence nationale souveraine en 1992, lors du Dialogue inter-congolais à Sun City en 2002, et lors des États généraux de la Justice en RDC en 2015.
Le ministre de la Justice, ainsi que le Gouvernement de M. Tshisekedi, ont-ils été incapables de faire la synthèse de ces documents et de prendre des décisions idoines qui relèvent de leurs responsabilités ?
J’estime que rien de substantiel ne sortira de ces assises organisées par le régime de M. Félix Tshisekedi.
Car au fond, rien ne changera :
1. Ni les conditions sociales et matérielles des Magistrats
2. Ni l’instrumentalisation systématique et à outrance du Pouvoir judiciaire par M. Tshisekedi et ses collaborateurs
3. Ni le manque criant d’infrastructures des Cours et Tribunaux
4. Ni l’état des prisons du pays, ainsi que les conditions carcérales des détenus
5. Ni le mauvais fonctionnement du ministère de la Justice dont, par ailleurs, le responsable actuel, le Ministre Constant Mutamba, fait la confusion entre :
– D’une part, le « Pouvoir Judiciaire », dévolu aux Cours et Tribunaux, qui est une Institution de la République, indépendante de trois autres Institutions de la République au regard du principe élémentaire de la séparation des pouvoirs, et seul garant des libertés individuelles et des droits fondamentaux des citoyens (art. 68, 149 & 150 C°). L’indépendance du Pouvoir Judiciaire est intangible (art 220 C°); elle ne peut faire donc l’objet d’aucune révision constitutionnelle.
– D’autre part, les compétences du Ministre de la Justice, limitées à : la gestion et le suivi de la politique gouvernementale en matière de justice sociale, pénale et civile, la gestion administrative des services et organismes placés sous sa tutelle.
En définitive, je comprends le Gouvernement et le Ministre de la Justice, concepteurs de ces États Généraux de la Justice, lesquels s’avèrent pourtant inutiles et dispendieux au regard de nombreuses urgences nationales, éminemment existentielles pour la RDC et le peuple congolais.
En réalité, le vrai objectif principal de ces assises, c’est amener l’opinion publique à accepter le changement de la Constitution.
C’est encore un énième stratagème pour manipuler le peuple congolais, ainsi que ses élites et politiciens que M. Tshisekedi et ses séides croient être tous naïfs et serviles.
Frédéric BOLA (CP)