Le président burundais a accusé ouvertement, devant la jeunesse congolaise, les autorités rwandaises de tout faire pour saboter les pays de la sous-région. Pour lui, c’est de l’hypocrisie la façon dont le Rwanda qui ne nie pas la présence des terroristes sur son sol et ne pas les remettre à la justice Burundaise.
Dans une salle remplie de jeunes congolais, le président Evariste Ndayishimye n’a pas caché sa colère envers les autorités rwandaises, qui selon lui, fait tout pour agresser et saboter ses pays voisins.
Pour lui, les leaders Rwandais continuent d’alimenter les terroristes qui ont leur état-major sur son territoire.
Le Chef de l’Etat burundais s’est lancé dans une longue tirade contre le Rwanda : «(…)Tout le mal que nous avons dans notre pays, ce sont nos leaders. Si nous avons notre voisin qui nous agresse, qui fait tout ce qu’il peut faire pour saboter nos pays, je crois que ce n’est pas une décision qui vient des citoyens rwandais ».
Poursuivant son argumentaire, le numéro Un burundais a martelé : «J’ai vu quand nous avons entamé les négociations avec le Rwanda, j’ai pris plus de deux ans de négociations avec les autorités rwandaises. Les Rwandais étaient frustrés, les citoyens rwandais étaient frustrés de voir les frontières fermées. Quand nous avons ouvert sans condition, volontairement, les frontières pour montrer notre volonté de paix, les Rwandais se sont bousculés pour venir au lac Tanganyika. Ils se sont bousculés, ils étaient contents, alors que les leaders continuent à alimenter les criminels, les terroristes. L’état-major général de RED-Tabara se trouve bel et bien au Rwanda et les autorités ne le nient pas. Ils nous promettaient toujours de les remettre à la justice burundaise, ils l’ont dit pendant plus de deux ans. J’ai envoyé des émissaires, lui aussi a envoyé des émissaires au Burundi, mais c’était l’hypocrisie, c’était l’hypocrisie ».
Le président burundais a qualifié de menteur les autorités du Rwanda : «C’est après l’attaque perpétrée par les terroristes de Red-Tabara que j’ai constaté que ce sont des menteurs, et il faut accompagner le menteur jusqu’à la porte ». Et les jeunes Congolais d’acclamer.
Sur la même lancée, le président continu en disant que si on te ment une fois ou deux, c’est la faute du menteur, mais à la troisième fois et que tu acceptes, la faute te revient. Pour ce qu’il faut faire pour que le Rwanda se ressaisisse, le président Burundais dit aux jeunes devant lui : «C’est pour cela, quand vous dites qu’est-ce qu’il faut faire pour que le Rwanda se ressaisisse, moi je te dis aide toi-même et le monde t’aidera. Il ne faut pas compter sur les autres, nous les leaders nous sommes dans l’obligation de protéger nos citoyens ».
Il assure à l’assemblée de jeunes devant lui que les leaders sont là pour protéger les citoyens : «la mission régalienne de chaque état est de protéger ses citoyens ». C’est quand il dit qu’il faut poursuivre les criminelles que les jeunes le complètent en disant qu’il faut les poursuivre jusqu’à leurs derniers retranchements.
Il a terminé ses propos en invitant les jeunes Congolais à être unie pour pouvoir combattre l’ennemi ensemble. Pour lui, le peuple est innocent, il n’y a que les mauvais leaders qui ne savent pas leur mission d’unité. Il assure que la lutte doit continuer jusqu’à ce que le peuple Rwandais aussi puisse faire pression : «Les jeunes Rwandais ne peuvent pas accepter d’être des prisonniers dans la région ».
Kigali rompt le silence
La réaction de Kigali n’a pas tardé. Dans un communiqué daté du 22 janvier 2024, le gouvernement rwandais a déploré les déclarations incendiaires et anti-africaines prononcées à Kinshasa par le président burundais Evariste Ndayishimiye.
«Les Rwandais ont travaillé avec diligence pour renforcer l’unité et favoriser le développement du pays. Les jeunes Rwandais ont saisi cette opportunité, s’approprient la situation et contribuent activement à se construire un avenir meilleur », pouvait-on lire dans ce communiqué.
Selon le gouvernement rwandais, il est troublant de voir quiconque tenter de saper ces progrès en appelant les jeunes Rwandais à renverser leur gouvernement. « Mais le fait qu’un dirigeant d’un pays voisin agisse ainsi, à partir d’une plate-forme de l’Union africaine, est profondément irresponsable et constitue une violation flagrante de la Charte de l’Union africaine », indiquait le communiqué, avant d’appeler à l’apaisement dans la région : «Le Rwanda n’a aucun intérêt à créer un conflit avec ses voisins. Nous continuerons de travailler avec des partenaires de la région et au-delà pour favoriser la stabilité et le développement continu ».
Avec Iwacu