Au Niger, l’uranium est une des grandes richesses du sous-sol. Le combustible nucléaire est un pilier de l’économie du pays qui a longtemps détenu le statut de premier producteur du continent. Pourtant, depuis 2016, il a perdu cette place au profit de la Namibie, selon les données d’Ecofin Pro.
Le Niger n’est plus le premier producteur d’uranium du continent africain depuis des années. Il a perdu sa place au profit de la Namibie en 2016, et ne l’a plus récupérée depuis, selon un nouveau rapport publié sur la plateforme Ecofin Pro qui cite comme source la World Nuclear Association (WNA).
D’après les données du WNA, la production d’uranium du Niger était de 4.667 tonnes en 2012, contre 4 495 tonnes pour la Namibie. Les deux pays ont ensuite été affectés par les décisions de fermeture de centrales nucléaires consécutives à l’accident de Fukushima et leurs répercussions sur le marché de l’uranium.
Cependant, la production d’uranium de la Namibie est ensuite repartie à la hausse en 2016, totalisant 3.654 tonnes, contre 3.479 tonnes pour le Niger. Depuis cette année-là, l’analyse des courbes d’évolution montre que les volumes produits au Niger sont sur une pente descendante, pendant que ceux de la Namibie sont sur une pente ascendante (voir graphique). En 2021, la Namibie est même devenue le 2ème producteur mondial, derrière le Kazakhstan avec 553 tonnes produites, contre 2.248 tonnes pour le Niger.
Une configuration appelée à changer ?
Le marché de l’uranium retrouve de plus en plus des couleurs. Selon les prévisions de Research And Markets, la production mondiale d’uranium devrait même atteindre 66.320 tonnes en 2026, contre 55.690 tonnes en 2022. Cette hausse sera soutenue par un certain nombre de facteurs, dont l’augmentation des capacités nucléaires à travers le monde. L’AIE s’attend par exemple à ce qu’environ 1,1 billion de dollars soient investis dans l’énergie nucléaire d’ici 2040, pour une augmentation de 46 % de la production d’énergie nucléaire.
Selon le rapport d’Ecofin Pro intitulé «l’uranium africain vers un nouvel âge d’or : les projets et enjeux », le retour en grâce de l’uranium se manifeste sur le continent par la relance d’anciens projets, le lancement de nouveaux projets et de façon plus générale par un afflux d’investisseurs vers les ressources du continent. Au Niger, on peut citer les projets Dasa (qui devrait entrer en production en 2023) et Madaouela (où l’entrée en service est prévue pour 2025). En Namibie, le nouveau projet le plus avancé est celui de Tumas, piloté par Deep Yellow.
S’il ne fait donc pas de doute qu’avec l’entrée en service des nouvelles mines, la production nigérienne d’uranium va augmenter, il est peu probable que ces volumes repassent à court ou moyen terme au-dessus de ceux de la Namibie. D’autant plus que cette dernière peut encore compter sur sa mine de Husab (troisième plus grande mine d’uranium au monde en 2021), alors que le Niger a vu l’une de ses plus grandes mines, celle d’Akouta (Cominak), fermée en 2021.
Avec Agence Ecofin