Le constat est certes triste, mais il traduit néanmoins l’état dans lequel se trouve aujourd’hui la plateforme Lamuka. Lamuka devra donc fonctionner avec deux ailes, ses deux leaders, à savoir Adolphe Muzito et Martin Fayulu, n’ayant pas parvenu à harmoniser leurs points de vue totalement divergents.
De son côté, Fayulu a cabré sur sa position, en intronisant, samedi dernier, le prof Kalele Ka-Bila à la coordination de Lamuka.
La réplique de Nouvel Elan d’Adolphe Muzito n’a pas tardé. Mardi, à l’expiration de l’ultimatum qu’il a accordé à l’ECIDé de Martin Fayulu, le Nouvel Elan de Muzito a, de son côté, installé son leader à la coordination de Lamuka, après avoir, dit-il, constaté « l’auto-exclusion » de Fayulu qui est entré en rébellion avec les textes fondateurs de la plateforme.
Dans une déclaration faite mardi à Kinshasa, Nouvel Elan a rappelé que la motivation de Martin Fayulu et de son parti, l’ECIDé, de rompre l’alliance et le partenariat avec le Nouvel Élan et Adolphe Muzito, relève d’un plan qui date de l’époque du «Bloc patriotique».
Après avoir constaté l’échec de toutes les tentatives de conciliation avec le camp de Fayulu, Nouvel Elan note qu’en nommant le prof Kalele à la coordination de Lamuka, en violation des textes régissant la plateforme, «l’acte de Monsieur Martin Fayulu est la suite logique de son communiqué du 31 mars passé, selon lequel, lui et son parti avaient pris acte du retrait, soit disant de monsieur Adolphe Muzito et de son parti Nouvel Élan, de la plateforme Lamuka sur base d’une correspondance que lui aurait adressée Monsieur Adolphe Muzito le 22 décembre 2022… A l’occasion, le Nouvel Élan a exigé à Monsieur Martin Fayulu les preuves matérielles dudit courrier ayant servi de fondement à sa décision s’exclure Nouvel Élan et son leader Adolphe Muzito, neuf jours après, Monsieur Martin Fayulu n’avait toujours pas présenté à l’opinion la preuve du retrait de Monsieur Adolphe Muzito ».
Aussi, Nouvel Elan prend-t-il «acte de l’auto-exclusion de la plateforme Lamuka de Monsieur Martin Fayulu et de l’ECIDé », soulignant, à l’occasion, que «la plateforme Lamuka n’étant ni un parti politique, ni un regroupement politique, encore moins une plateforme électorale, mais plutôt une alliance pour la résistance et la pression populaire sur les dirigeants ».
Tighana M.