Les autorités sud-africaines sont dans l’embarras depuis l’émission par la CPI d’un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine. En tant que membre de la juridiction pénale internationale, Pretoria est censée arrêter le dirigeant russe s’il entrait sur son territoire.
La présidence sud-africaine a assuré, dans la soirée du mardi 25 avril, que le pays ne quitterait pas la Cour pénale internationale (CPI), quelques heures seulement après l’annonce d’une demande de retrait de la juridiction internationale permanente formulée par le Congrès national africain (ANC, parti au pouvoir).
«La présidence souhaite clarifier le fait que l’Afrique du Sud reste signataire du statut de Rome [qui a institué la CPI, Ndlr]. Cette clarification fait suite à un commentaire erroné lors d’une conférence de presse de l’ANC», a annoncé la présidence dans un communiqué.
Quelques heures plus tôt, le président Cyril Ramaphosa (photo) avait pourtant annoncé que l’ANC avait demandé que l’Afrique du Sud quitte la CPI.
«Le parti au pouvoir a tranché, estimant prudent que l’Afrique du Sud se retire de la CPI », avait déclaré M. Ramaphosa lors d’une conférence de presse tenue à l’issue d’une visite du président finlandais Sauli Niinistö.
Ce rétropédalage intervient alors que les autorités sud-africaines sont dans l’embarras depuis l’émission, en mars dernier, d’un mandat d’arrêt contre le président russe, Vladimir Poutine, pour le crime de guerre de «déportation d’enfants ukrainiens».
En tant que membre de la CPI, Pretoria est censée arrêter le dirigeant russe lors de son éventuelle participation au Sommet des dirigeants des pays membres du groupe des BRICS, prévu en août prochain en Afrique du Sud.
Depuis l’émission du mandat d’arrêt contre Poutine, la CPI fait l’objet de critiques de l’ANC.
«Le président Poutine peut venir à tout moment dans ce pays. La CPI ne sert pas les intérêts de tous, mais ceux de quelques-uns », a déclaré le secrétaire général de l’ANC, Fikile Mbalula, lors d’une conférence de presse tenue mardi.
Signataire du Statut de Rome depuis 1998, l’Afrique du Sud avait déjà présenté une demande de retrait de la CPI en 2016 à la suite de la polémique causée par son refus d’arrêter le président soudanais Omar el-Béchir, qui était également visé par un mandat d’arrêt de la cour. Mais cette tentative de retrait a été invalidée par la justice sud-africaine, qui avait estimé qu’une telle décision est «inconstitutionnelle».
Avec Agence Ecofin