La situation des droits de l’homme en République Démocratique du Congo (RDC) demeure préoccupante, malgré certains progrès réalisés ces dernières années. Le pays continue de faire face à des défis majeurs en matière de protection des droits civils et politiques, avec des violations régulières telles que les arrestations arbitraires, les détentions sans procès et les restrictions à la liberté d’expression et de presse. Les acteurs politiques, les journalistes et les défenseurs des droits humains sont souvent la cible de menaces, de violences physiques et d’intimidations. Par ailleurs, dans l’est du pays, les conflits armés persistants exacerbent les souffrances des civils, notamment les viols et les violences sexuelles utilisées comme armes de guerre. Cependant, sous le leadership du président Félix Tshisekedi, des réformes ont été mises en place, notamment la gratuité de l’enseignement primaire et la politique de gratuité des soins de maternité, contribuant ainsi à améliorer les conditions de vie des Congolais. Malgré ces avancées, les obstacles demeurent nombreux, et le pays doit encore faire face à des défis institutionnels, à l’impunité et à la faiblesse du système judiciaire pour garantir pleinement les droits fondamentaux de ses citoyens.
Ce mardi, la République Démocratique du Congo (RDC) passe l’examen de la situation des droits de l’homme lors de la 42e session de l’Examen Périodique Universel (EPU) à Genève, en Suisse. Ce mécanisme des Nations Unies, qui permet à chaque pays de passer en revue son respect des droits humains tous les quatre ans et demi, verra la participation de 102 États membres qui se sont inscrits pour examiner le bilan de la RDC en matière de droits humains.
La délégation congolaise, conduite par la ministre des Droits humains, Chantal Chambu, prend part à cette séance cruciale aux côtés du ministre de la Communication et des Médias, Patrick Muyaya, et de la vice-ministre des Affaires étrangères, Kazadi Yamba. La RDC est également représentée par Jean-Claude Tshilumbayi, premier vice-Premier ministre, qui défendra les positions du pays au sein de l’Assemblée nationale. Le chef de la Mission permanente de la RDC auprès des Nations Unies à Genève devrait souligner que la déléguée du Conseil supérieur de la magistrature siégerait également parmi les intervenants.
Le pays abordera, au cours de cette session de 3 heures et 10 minutes, l’examen des 236 recommandations acceptées sur les 266 proposées lors du dernier examen, il y a quatre ans. Cette séance a permettra de mettre en lumière les avancées réalisées par la RDC dans divers domaines des droits humains, notamment la protection des droits civils et politiques, l’éducation, ainsi que la santé maternelle.
Les Progrès Marquants en Matière de Droits Sociaux
Parmi les principales réussites qui devraient être mises en avant, la délégation congolaise soulignera les réformes dans le secteur de l’éducation. Le gouvernement du président Félix Tshisekedi a instauré la gratuité de l’enseignement primaire, une mesure qui a permis à près de 4 millions d’enfants de fréquenter l’école, en grande majorité des enfants issus de familles défavorisées qui n’avaient auparavant aucune possibilité d’accéder à l’éducation. Cette initiative s’inscrit dans un programme plus large de réformes sociales visant à améliorer les conditions de vie des Congolais.
Un autre progrès significatif a été réalisé dans le domaine de la santé, avec la mise en place de la gratuité des soins de maternité. Cette politique a permis de sauver des milliers de vies de femmes enceintes qui, jusqu’alors, étaient contraintes de recourir à des accouchements dans des conditions précaires et dangereuses, parfois au péril de leur vie. Selon les autorités congolaises, des milliers de femmes ont ainsi échappé à une mort prématurée, alors que chaque année, des centaines de femmes décédaient en tentant de donner la vie dans des conditions sanitaires déplorables.
Un engagement fort pour l’amélioration continue des droits de l’homme
La RDC mettra également en évidence ses efforts pour renforcer les droits politiques et civiques, en réponse aux critiques formulées lors des précédentes évaluations. La session permettra de faire un point d’étape sur l’implémentation des recommandations internationales et de répondre aux interrogations des pays membres du Conseil des droits de l’homme.
Les trois États en charge du secrétariat de cette session, à savoir le Burundi, la Chine et la République Dominicaine, assureront la coordination des interventions et des questions posées par les 102 pays inscrits à la séance. Ces pays seront également responsables de la production d’un rapport final, qui sera présenté vendredi lors de la conclusion des discussions.
Lors de cette réunion, la RDC prendra pris l’engagement de continuer à renforcer ses efforts pour améliorer la situation des droits de l’homme et de rendre compte des progrès réalisés lors de la prochaine session de l’EPU. Le pays insistera également sur la nécessité de soutenir les réformes internes tout en dialoguant de manière constructive avec la communauté internationale.
Les débats de cette journée seront suivis d’une séance de répliques où la délégation congolaise aura l’occasion de clarifier certains points soulevés et de répondre aux préoccupations exprimées par les États membres.
Vers un engagement renforcé pour les Droits de l’Homme en RDC
Cette séance à Genève représente une étape importante pour la République Démocratique du Congo dans son engagement à améliorer le respect des droits de l’homme. Les autorités congolaises semblent déterminées à poursuivre leurs réformes, tout en cherchant à renforcer la coopération internationale sur ces questions cruciales. Le pays, confronté à de nombreux défis internes, cherche à démontrer sa volonté de progresser tout en tenant compte des besoins et des attentes de la communauté internationale.
À l’issue de cette séance, la RDC devra rendre compte de ses actions concrètes et de ses engagements futurs pour continuer à avancer vers une meilleure situation des droits humains, en particulier pour les groupes les plus vulnérables du pays.
Tighana MASIALA