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Le Pape François est attendu dans la capitale congolaise ce 31 janvier. C’est archiconnu. Le lendemain 1er mars, il tiendra une giga-messe sur le site de l’aérodrome de Ndolo transformé en l’espace de trois jours en mini-Vatican ou Place Saint Pierre de Rome. Sauf qu’ici, sont attendus pas moins d’un million, voire d’un demi-million de « fidèles’’ ou autres spectateurs.
A une semaine de l’arrivée du successeur de Jean-Paul II qui, lui-même, avait effectué deux voyages au Zaire (le dernier en 1985), le gouvernement a mis les petits plats dans les grands.
Jamais en effet, de mémoire de Zairo-congolais lambda aujourd’hui quinquagénaire et au-delà, la venue d’un chef d’Etat ou des deux visites du Souverain Pontife ne bénéficièrent d’autant de publicité.
Ni la tournée des astronautes d’Apollo XI invités par le président Mobutu après avoir posé le pied sur la lune en 1969, ni les deux visites royales des monarques belges successivement en 2010 et 2020 ne connurent pareille effervescence des autorités. Albert II arrivait pour le cinquantenaire de l’indépendance dans un environnement certes vicié par l’affaire de l’assassinat de l’activiste des droits humains Floribert Chebeya; dix ans plus tard, son fils devenu le roi Philippe, faisait le déplacement après moult résistance dictée par une alternance au pouvoir au Congo dans des conditions électorales pour le moins rocambolesques.
Mais la visite de François est destinée à marquer les esprits – et l’Histoire – pour au moins deux génération. A la manœuvre, le ministre de la Communication du gouvernement central, Patrick Muyaya. La postérité retiendra sûrement le rôle capital joué par ce jeune membre de l’Exécutif qui a déployé des ressources intellectuelles inégalées dans l’organisation de la visite papale. Et sous les tropiques, ce déploiement de talents ne vous attire pas que des amis.
Il n’a pas encore foulé le sol congolais que d’ores et déjà, sa légende se tisse telle cette communauté des «mamans catholiques» qui invitent les chrétiens à inscrire leurs vœux sur des banderoles affichées sur le parcours qu’empruntera le Souverain Pontife. Son seul geste de bénédiction suffira, dit-on, à réaliser les souhaits exprimés.
Sacré François à qui l’on prête tant de vertus ! Au point que l’on en vient à oublier que le pape est également un chef d’Etat parmi les plus influents au monde. Il ne dispose pas d’une armée sur son territoire lilliputien du Vatican. Mais sa parole compte. Et Kinshasa attend qu’il s’exprime, et pas seulement à Ndolo.

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