«La formation du Gouvernement Suminwa : l’arbitre a perdu son sifflet ! » (Jean-Claude Katende)

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Le Gouvernement Suminwa se fait attendre. Si Mme la Premier ministre désignée a déjà bouclé ses consultations, il reste qu’elle ne sait pas avancer dans la formation de son gouvernement. Qu’est-ce qui bloque ? Qui a le dernière clé de verrouillage ? Sur son compte X, Jean-Claude Katende, président de l’ASADHO, tente de pénétrer cette énigme. Tribune.

L’article 69 de la Constitution confie au Président de la République plusieurs rôles dont celui de «veiller par son arbitrage au bon fonctionnement des institutions ».

Pour assurer ce rôle important, surtout dans notre pays où les gens sont souvent opposés les uns et les autres (majorité-opposition, majorité-majorité, opposition-opposition…), il est présumé que l’arbitre maitrise les règles du jeu, il connaît les joueurs et il a la capacité de décider/ trancher pour départager les joueurs qui sont en conflit.

Dans le contexte de la RDC, j’ai l’impression que l’arbitre a perdu son sifflet. Dans beaucoup de cas, on ne sent pas l’arbitre.

La mise en place du Gouvernement prend du retard

Les situations urgentes qui nécessitent la présence d’un gouvernement, avec pleins pouvoirs, sont de plus en plus nombreuses (l’insécurité à l’Est, la crise sociale, la hausse du dollar, la pauvreté, les détournements de l’argent public…).

Mais les membres de l’Union Sacrée de la Nation bloquent la mise en place du Gouvernement, notamment à cause des rivalités internes, personne ne veut céder la place à l’autre, tout le monde veut avoir les plus de postes ministériels possibles.

Et tout se complique. Cette situation exige que l’arbitre intervienne pour trancher, mais il n’intervient pas. Il a perdu son sifflet.

C’était aussi le cas lors de la désignation du candidat de l’UNS pour le poste de Président de l’Assemblée Nationale.

Trois candidats sont en compétition (Vital Kamerhe, Christophe Mboso et Modeste Bahati).

Tous trois reconnaissent à l’arbitre le pouvoir de trancher en choisissant un des trois.

Monsieur Modeste Bahati avait même déclaré que si le Président choisit l’un d’entre nous, nous allons nous plier.

Malgré tout ça, l’arbitre n’a pas eu le courage de choisir un des trois.

Pour s’échapper, on invente les primaires qui ne sont pas prévues dans les textes de gouvernance de l’UNS et on les qualifie de «symbole de démocratie», alors que c’était «une véritable fuite de responsabilité de la part de l’arbitre ».

Une fois élu, Monsieur Kamerhe déclara que c’est lui qui était le choix du Président. Cette déclaration n’a jamais été démentie par l’arbitre.

Pourquoi l’arbitre n’a pas imposé son choix directement ? Je m’imagine qu’il ne voulait pas frustrer les autres candidats.

Mais un arbitre doit être capable de décider, même si sa décision fait du mal à un des joueurs.

S’assumer, c’est aussi une qualité pour un meilleur arbitre.

Récemment, deux joueurs importants ont des problèmes dans la surface de réparation (Jules Alingete et Nicolas Kazadi).

Tous les deux attendent qu’un penalty soit accordé à l’un d’entre eux, mais l’arbitre n’a pas de sifflet.

Il n’accorde pas de penalty. Les deux continuent à se quereller, le match est à l’arrêt, mais l’arbitre n’intervient pas.

Quand le peuple (le juge de touche) crie : Eeh, l’arbitre a perdu son sifflet, il faut faire quelque chose (Le peuple le fait de bonne foi pour que le match reprenne et que la joie revienne).

Il y a toujours le Président du groupe de soutien de l’arbitre qui fait une sortie pour contredire le peuple.

Eeeh, l’arbitre n’a pas perdu son sifflet. Il se repose un peu. Vous le critiquez par haine et par jalousie. Bientôt, il va arbitrer. Soyez patients.

Entre-temps, le pays va très mal. Entre-temps, le pays n’a pas de gouvernement.

Les cris de détournement de deniers publics sont entendus de partout. Les joueurs infiltrés et étrangers sont entrés dans le match et continuent à occuper des territoires de l’Est du pays.

Pour sortir de cette situation grave, j’appelle tous les congolais et toutes les congolaises à se mobiliser pour soit réveiller l’arbitre soit pour lui remettre un nouveau sifflet pour qu’il joue pleinement son rôle lui confié par la Constitution.

Si l’arbitre continue comme ça, l’avenir du pays est compris !

Que celui qui a l’intelligence pour comprendre qu’il comprenne.

Fait à Kinshasa, le 12 mai 2024.

Me Jean-Claude KATENDE

Président de l’ASADHO

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