La 10ème Rue Limete tourne le dos à Augustin Kabuya, désormais persona non grata

Le Secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti au pouvoir en République Démocratique du Congo, traverse une période de turbulences qui semble loin de s’apaiser. Augustin Kabuya est confronté à un désaveu croissant de la part d’une importante faction de la base politique du parti. Après le désaveu des fédérations de la diaspora, de Kinshasa et de nombreux cadres du parti, c’est maintenant sa propre cellule qui lui tourne le dos de manière publique, lors d’un vote organisé.

Depuis quelque temps, une lutte interne agite l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), le parti au pouvoir en République Démocratique du Congo. Cette guerre larvée a pris une tournure publique récemment avec le désaveu de plusieurs fédérations envers leur Secrétaire général, Augustin Kabuya, notamment celles de Benelux et des USA. Cette désapprobation s’est accentuée lors d’une réunion au Centre culturel Boboto à Kinshasa, où même des figures fondatrices du parti se sont exprimées.

L’événement le plus récent et le plus marquant a été le désaveu de la cellule de Limete, à laquelle appartient Augustin Kabuya lui-même. Lors d’une réunion présidée par Me Patrick Malic, le président cellulaire de Limete, la majorité des membres présents a voté en faveur du départ de Kabuya. Sur les 109 membres, 67 ont soutenu cette motion, tandis que seulement 2 ont voté contre et 16 se sont abstenus. Le reste n’a pas exprimé de position claire.

Face à cette avalanche de désaveux, Augustin Kabuya ne cache pas sa déception et son regret. Lors d’une rencontre avec des partisans voués à cause, il a exprimé son désarroi devant une assistance nombreuse : «J’ai mal au cœur. Aujourd’hui, ce que la population attendait de l’UDPS, un parti au pouvoir, ce n’est pas ce que nous présentons comme spectacle», s’est-il plaint.

Il a également lancé un appel à ses camarades du parti pour qu’ils reviennent à la raison et mettent fin à cette division publique qui ternit l’image de l’UDPS : «Je demande aux uns et aux autres de revenir à la raison, puisque ça n’honore pas un parti au pouvoir.» Il a ajouté que les récentes tensions ont même porté atteinte à la mémoire de leur père fondateur, Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Si certains observateurs pensaient que Kabuya pourrait maintenir sa position malgré les critiques internes, les événements sur le terrain semblent indiquer le contraire. L’avenir du Secrétaire général au sein de l’UDPS semble désormais suspendu au verdict final des factions en conflit au sein du parti.

LA FIN D’UNE IDYLLE

La décision de faire d’Augustin Kabuya une personne non grata dans le quartier de Limete a été actée lors d’une réunion publique qui a rassemblé des milliers de citoyens.

Avec cette mise au ban par la «Base» du parti, l’avenir politique d’Augustin Kabuya semble incertain. Les prochains mois seront cruciaux pour déterminer s’il peut rebondir et regagner la confiance de ses partisans. Au siège de l’UDPS, il ne jouit plus d’une réelle confiance de combattants. La 10ème Rue Limete s’est clairement positionnée pour dessiner un nouveau chapitre politique du parti présidentiel. Cette crise interne intervient à un moment crucial pour l’UDPS, alors que le pays traverse des défis économiques et politiques majeurs. L’issue de cette lutte pourrait non seulement affecter la stabilité du parti, mais aussi avoir des répercussions sur la scène politique nationale.

Reste à voir comment Augustin Kabuya et ses opposants au sein de l’UDPS trouveront une issue à cette crise, qui semble loin d’être résolue.

Francis N.

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