Journée mondiale de l’eau : Prof Raphaël Tshimanga : «La RDC, c’est une puissance hydrologique. Il faut que cette puissance devienne une réalité »

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La célébration, le 22 mars 2024 à l’Université de Kinshasa, de la Journée mondiale de l’eau a été marquée par l’organisation d’une conférence scientifique axée sur le thème : «Promouvoir l’investissement et l’entrepreneuriat dans le secteur de l’eau en République Démocratique du Congo ». A l’occasion, le professeur Raphaël Tshimanga, Directeur de l’École régionale de l’eau et du Centre de recherche en ressources en eau du Bassin du Congo (CRREBaC), a appelé une réelle prise en charge des enjeux autour de l’eau en RDC. « La RDC doit investir dans toutes les opportunités d’affaires qu’offre son potentiel en eau », a-t-il dit, rappelant que « La RDC, c’est une puissance hydrologique. Il faut que cette puissance devienne une réalité ».

La situation de l’eau est assez préoccupante dans presque toutes les régions de la planète, que ce soit en raison de la dégradation de sa qualité comme en Europe, ou de sa rareté et de la difficulté d’y accéder comme en Afrique. C’est pourquoi le problème de l’eau a fait l’objet d’une attention particulière au cours des années récentes tant au niveau international et régional où divers forums ont été organisés en vue de dégager des principes de base pour une gestion rationnelle de cette ressource limitée.

A l’occasion de la célébration, le 22 mars 2024, de la Journée mondiale de l’eau, l’Université de Kinshasa, en partenariat avec l’École régionale de l’eau et du Centre de recherche en ressources en eau du Bassin du Congo (CRREBaC), a consacré une matinée scientifique autour du thème : «Promouvoir l’investissement et l’entreprenariat dans le secteur de l’eau en République Démocratique du Congo ».

Sous la conduite du professeur Raphaël Tshimanga Mwamba, Directeur de l’Ecole régionale de l’eau et du CRREBaC, des experts du secteur se sont penchés sur les enjeux qui se jouent autour de l’accès à l’eau aussi bien en Afrique qu’à travers le monde.

Compte tenu de son important potentiel hydrographique, le professeur Tshimanga note que la RDC doit exploiter cette position de force en investissant dans toutes les opportunités d’affaires qu’offre son potentiel en eau.

«La RDC, c’est une puissance hydrologique. Il faut que cette puissance devienne une réalité. Pour cela, nous devons investir dans la formation, dans le renforcement de capacités, dans les opportunités économiques. L’eau douce a une valeur économique et doit être traitée comme un bien économique. Le besoin de boisson, le besoin d’irrigation et de navigation, le besoin d’hydroélectricité : voilà les opportunités qui nous sont offertes et qui, jusque-là, ne sont pas encore une réalité », a indiqué le professeur, soulignant que «s’il n’y a pas un accès équitable aux ressources en eau, aux opportunités offertes par les ressources en eau, il y a risque de conflit parce que il n’y a pas une justice distributive ».

Revenant sur les opportunités d’affaires qu’offre le secteur de l’eau, Gabriel Makongo, apprenant à l’Ecole régionale de l’eau, a fait la promotion du transport fluvial urbain pour fluidifier le déplacement dans la ville de Kinshasa et lutter en même temps contre les embouteillages dans la capitale.

«Il faut penser à compléter le transport routier par le transport fluvial. Quand vous êtes à l’Est et que vous allez à Ndjoku et terre jaune, vous voyez il y a des populations. Il faut penser maintenant  un type de trafic fluvial urbain pour décongestionner la ville de Kinshasa en termes de bouchons que vous voyez aujourd’hui. Il faut voir quelle rivière il faut utiliser, par exemple N’Djili, qu’il faut entretenir sur une centaine de kilomètres comme ça les gens qui font les pieds peuvent facilement se déplacer», pense-t-il.

La RDC est l’un des rares pays au monde qui dispose d’un immense potentiel des ressources en eau. Outre les eaux de l’Atlantique, qui la bordent à l’Ouest sur environ 40 kilomètres (km), ses eaux de surface représentent environ 52% des réserves en eau de l’Afrique et 23% des ressources hydriques renouve-lables du continent. Avec un débit moyen de 41.000 m3/s (1.260 km3/an) et deuxième au monde après l’Amazone, le Fleuve Congo est le plus puissant d’Afrique. Son bassin avec une superficie de 3,7 millions de km2 est le plus grand d’Afrique. S’étirant sur près de 4.700 km, c’est également le plus long fleuve du continent après le Nil. Bien qu’il s’étende sur neuf pays, la prédominance du bassin du Fleuve Congo est écrasante, soit 98% de la superficie de la RDC et seuls 2% du pays se situent dans le Bassin du Nil.

Le pays est également pourvu d’un vaste réseau hydrographique très dense, les plus étendus au monde, bien réparti sur tout son territoire totalisant plus de 20.000 kilomètres de rives. Couvrant environ 86.080 km2, les lacs et les rivières comptent pour 3,5% de la superficie du pays. Les formations souterraines aquifères sont également nombreuses de même que le Fleuve Congo et disposent aussi de 37 km de littoral sur l’océan Atlantique.

Ces immenses réserves des ressources en eaux douces font de la RDC, un important réservoir d’Afrique disposant d’une richesse inestimable des ressources hydriques. De fait, le Pays devient dans le contexte actuel où l’eau est devenue une denrée rare et précieuse, un acteur stratégique indispensable dans les enjeux mondiaux. Tout l’enjeu que constitue cette indispensable ressource vitale dans le monde et en Afrique en particulier, replace le Pays au centre des débats sur sa vocation africaine à impulser le développement de l’Afrique. Cependant, malgré les immenses ressources dont le pays regorge, seuls 26% de la population congolaise ont accès à une eau potable salubre, alors que la moyenne pour l’ensemble de l’Afrique subsaharienne est de 60%.

FAQ sur la Journée mondiale de l’eau

Quel est l’objectif de la Journée mondiale de l’eau 2024 ? 

La Journée mondiale de l’eau 2024, célébrée le 22 mars, est axée sur le thème «L’eau pour la paix ». Elle vise à sensibiliser sur l’importance de l’eau en tant que ressource essentielle et sur son rôle dans la prévention des conflits.

Pourquoi l’accès à l’eau potable est-il crucial? L’accès à l’eau potable est vital pour la santé, la dignité et le développement. Malgré les progrès, plus de 2 milliards de personnes manquent d’accès à une eau sûre, ce qui expose à des risques sanitaires et augmente les tensions liées à l’eau.

Quelles sont les conséquences des conflits liés à l’eau ?  

Les conflits pour l’accès à l’eau se multiplient, exacerbés par le changement climatique et la croissance démographique. Ces tensions peuvent entraîner des affrontements entre nations et communautés, impactant la paix et la sécurité globales.

Quel est le lien entre l’assainissement et la journée mondiale de l’eau ?

L’objectif est que chacun ait accès à des services d’assainissement d’ici 2030 pour prévenir les maladies hydriques, qui sont une cause majeure de mortalité, en particulier chez les enfants.

Comment peut-on contribuer à la gestion durable de l’eau ? 

Chaque individu peut agir en utilisant l’eau de manière responsable, en soutenant des projets d’accès à l’eau et en sensibilisant à l’importance de cette ressource, contribuant ainsi aux efforts mondiaux pour la paix et le développement durable.

 

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