La République Démocratique du Congo (RDC) a obtenu des signaux très positifs de la part de la Banque mondiale, qui a réaffirmé son engagement à soutenir financièrement et techniquement les chantiers économiques majeurs du pays, notamment le méga-projet Inga 3, l’épineuse réforme des entreprises publiques et le développement stratégique du Corridor de Lobito.
Ces assurances ont été données lors d’une série d’entretiens tenus à Washington en marge des Assemblées annuelles du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Banque mondiale. Le Ministre des Finances, Doudou Fwamba Lukunde Li-Botayi, s’est entretenu avec des experts de haut niveau du département Afrique de la Banque mondiale pour faire le point sur l’état d’avancement du programme économique du gouvernement.
Trois dossiers cruciaux au cœur des discussions
Les échanges se sont focalisés sur trois initiatives à fort impact pour l’avenir économique de la RDC :
Le Projet Inga 3 : L’ambition hydroélectrique en attente. Le projet Inga 3, pilier de l’ambition énergétique nationale et régionale, est resté au centre des préoccupations. Malgré l’intérêt manifeste, ce méga-projet est toujours en veilleuse. Le Ministre Fwamba a cherché à obtenir des éclaircissements et des garanties quant au soutien de la Banque mondiale pour relancer et sécuriser le financement de cette infrastructure vitale, essentielle pour répondre aux besoins énergétiques domestiques et de l’industrie minière.
La Réforme des entreprises publiques : Un déblocage attendu. Le dossier de la réforme des entreprises publiques a été abordé avec une lucidité sur l’inertie persistante. Les discussions ont rappelé que cette réforme bat de l’aile malgré l’allocation, il y a près de deux décennies, de 180 millions de dollars américains dans le cadre du Projet Compétitivité et Développement du Secteur Privé (PCDSP). Le défi majeur reste la transformation de ces entités pour en faire des leviers de croissance plutôt que des fardeaux pour le budget national. La Banque mondiale a souligné la nécessité d’accélérer les efforts de bonne gouvernance et de performance dans ce secteur.
Le Corridor de Lobito : Un moteur d’intégration régionale. Le développement du Corridor de Lobito, qui relie l’Angola, la RDC et la Zambie, a été mis en exergue comme un instrument stratégique de désenclavement et de diversification économique. Les experts ont reconnu le rôle central de cet axe de transport pour l’exportation des minerais congolais (cuivre, cobalt, etc.) et pour stimuler le commerce intrarégional. La Banque mondiale voit dans ce corridor un véritable « moteur régional » susceptible d’attirer des investissements privés massifs.
Confiance renforcée et appui budgétaire promis
La Banque mondiale, dont le portefeuille d’investissement en RDC est l’un des plus importants en Afrique, chiffré en milliards de dollars, a tenu à exprimer sa confiance totale dans les perspectives économiques du pays et a réaffirmé son accompagnement inconditionnel des réformes.
Plus concrètement, l’institution a promis d’apporter un nouvel appui budgétaire direct au gouvernement de Kinshasa, qui sera intégré dans le cadre de la loi des finances 2026. Cette aide financière, qui s’ajoute au vaste portefeuille de projets existant, témoigne de la volonté du bailleur de fonds d’épauler la RDC dans la stabilisation de son cadre macroéconomique et la réalisation de ses ambitions de développement.
L’issue positive de ces rencontres à Washington consolide le partenariat stratégique entre la RDC et la Banque mondiale, et envoie un signal fort aux investisseurs internationaux sur la détermination du pays à avancer sur des réformes longtemps différées.
Benny L.

