Indice de perception de la corruption dans le monde : la RDC dans le Top 12 des pays les plus corrompus

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Transparency International a publié le rapport de l’indice de perception de la corruption pour l’année 2023, un rapport selon lequel la corruption reste à la base des multiples crises dans le monde et affecte la sécurité de plusieurs nations. 

Malgré toute la volonté politique exprimée par le Président de la République, Félix Tshisekedi, la République Démocratique du Congo est toujours classée parmi les 15 pays les plus corrompus au monde en termes de l’Indice de perception de la corruption, publié par Transparency international.

Dans un communiqué daté du 18 janvier 2024, la Ligue Congolaise de Lutte Contre la Corruption (Licoco)  constate que «la corruption continue à ronger tous les secteurs de la vie nationale en RDC. Elle est devenue non seulement systémique, mais aussi institutionnelle, structurelle et organisationnelle du fait que sa fréquence constitue toute une culture acquise par la majorité des citoyens au sein de la communauté congolaise. Elle met en danger la démocratie, la sécurité et le développement de la RDC ».

Elle s’indigne que «la République Démocratique du Congo, comme en 2022, figure parmi les 15 pays les plus corrompus au monde en 2023 avec un score de 20%. La RDC ne parvient toujours pas à faire face aux problèmes de la corruption dans le milieu de santé, de l’éducation et surtout dans la politique. Selon l’Indice de Perception de la Corruption pour l’année 2023, la RDC est placée à la 162ème sur 184 pays évalués ».

Les élections ratées du 20 décembre 2023

La Licoco constate qu’ «il y a plus d’une décennie que la République Démocratique du Congo ne parvient pas à faire face aux problèmes sécuritaires dans la partie Est du pays à cause de la corruption profondément ancrée dans le secteur de la défense avec toutes les conséquences que nous connaissons actuellement ». Aussi, rappelle-t-il qu’ «en dépit de l’engagement politique du Président Tshisekedi de lutter contre la corruption et d’atteindre des niveaux plus élevés d’intégrité, de transparence et de redevabilité notamment par la création de la Coordination pour le Changement de Mentalité (CCM), l’Agence de Prévention et de Lutte Contre la Corruption (APLC), le renforcement de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et la réhabilitation de la Cour des Comptes, aucune amélioration significative ne se fait sentir dans la lutte contre la corruption. Plusieurs cas de corruption ont été dénoncé ces cinq dernières années mais les personnes impliquées ont tous été relâchées après un bref séjour en prison ».

La Licoco prend pour preuve les élections générales du 2023 où la corruption a été étalée au grand jour : «Les élections présidentielle, législatives, provinciales et municipales du 20 décembre 2023 en démontrent plus; les candidats députés se sont livrés et continuent à se livrer à la corruption, à la fraude et à la tricherie pour qu’ils soient élus à tel point que la Commission Electorale Nationale Indépendante a pris la mesure d’invalider plus de 80 candidats. Normalement la RDC ne doit pas se limiter à l’invalidation de ces candidats, la justice doit s’en saisir pour poursuivre les présumés auteurs de ces actes afin que l’Etat de Droit prôné par le Chef de l’Etat soit réel ».

Parmi les éléments qui ont favorisé la fraude et la corruption aux élections générales du 20 décembre 2023, la Licoco mentionne, notamment : «la prolongation illégale des jours de vote allant du 20 décembre au 21 décembre, soit de 2 à 3 jours; plusieurs bureaux de vote ont fonctionné jusqu’à des heures tardives;  le vote à domicile; la détention des machines à voter ainsi que autres matériels électoraux entre les  mains des particuliers, etc. »

Et de souligner : «Comme on peut facilement s’en a percevoir tous ces désordres ont été occasionné par la CENI elle-même; de sorte que la fraude apparaisse comme le mode opératoire pour ces scrutins ».

Pour toutes ces raisons, la LICOCO estime que «ces élections devraient être annulées parce que la fraude, associée aux irrégularités décriées, rend les scrutins peu transparents et peu crédibles avec une incidence directe sur les résultats des élections actuelles, en vertu du principe général de droit qui dit que ‘la fraude corrompt tout’ ».

Une Justice à deux vitesses

En rapport avec les dysfonctionnements de l’appareil judiciaire congolais, la LICOCO constate qu’ «il y a un groupe de personnes qui n’ont pas accès à la justice, faute de moyens; ces personnes sont même privées d’information et subissent beaucoup d’injustices étant même dans leurs droits. Alors que la loi congolaise prône l’égalité de Tous devant la Justice ».

Quoi qu’il en soitn, la LICOCO félicite le peuple congolais pour «son engouement  pendant les jours de vote et malgré les irrégularités et l’ouverture de certains bureaux de vote au-delà des heures conventuelles, le peuple a bravé toute sorte de danger et d’insécurité », estimant que «la République Démocratique du Congo ne peut se développer qu’avec l’implication de tous les acteurs politiques, toutes tendances confondues dans la lutte contre l’impunité et la corruption ».

A cet effet, la LICOCO lance un appel national pour que les autorités politiques, administratives et judiciaires puissent «donner priorité à la lutte contre la corruption et les autres antivaleurs car l’avenir du pays  en dépend ».

Tighana M.

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