Congo Challenge a réalisé une étude sur l’impact de la guerre en Ukraine et les stratégies de résilience en RDC. Cette étude a été présentée, vendredi 26 janvier à Kinshasa lors d’un atelier présidé par le vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, Vital Kamerhe. En 2023, l’économie mondiale a connu une croissance moins résiliente en raison du resserrement des conditions de financement et de la prolongation de la guerre en Ukraine, ce qui a impacté la croissance de l’économie congolaise, conclut l’étude.
Le vice-Premier ministre en charge de l’Economie nationale, Vital Kamerhe, a présidé, le vendredi 26 janvier 2024 à l’hôtel Béatrice à Kinshasa, un atelier consacré à la présentation officielle de l’étude sur l’impact socio-économique de la guerre en Ukraine et le développement des stratégies énergétiques et alimentaires résilientes aux chocs en République Démocratique du Congo.
L’étude comporte trois volets. Le premier porte sur une étude robuste d’impacts de la guerre sur l’économie de la RDC, le deuxième est basé sur le développement d’une stratégie alimentaire résiliente aux chocs, alors que le troisième et volet est consacré au développement d’une stratégie énergétique résiliente aux chocs.
Dans son discours, le vice-Premier ministre (VPM) en charge de l’Economie nationale, Vital Kamerhe, a rappelé le contexte de cette étude réalisée par le Cabinet Indépendant Congo Challenge sur commande du gouvernement congolais qui tient à la matérialisation de la vision du chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, notamment la revanche du sol sur le sous-sol, la protection du pouvoir d’achat des congolais, l’accroissement de la production locale et la diversification de l’économie nationale.
Vital Kamerhe a parlé de la grave distorsion causée après la pandémie de la COVID-19 et le choc de la guerre russo-ukrainienne qui a affecté de manière différenciée les pays africains.
«Les pays exportateurs des matières premières ont mieux résisté à ce choc et le surplus de leurs recettes publiques résultant de l’envolée des prix des matières premières ayant permis d’amortir ses impacts. Les pays non exportateurs des matières premières par-contre ont connu de gros problèmes macroéconomiques, reflétés par d’importants déficits budgétaires et extérieurs qui ont alimenté l’inflation, réduit le pouvoir d’achat, et accru les risques de surendettement », a révélé le VPM Vital Kamerhe.
Une résilience relative
Concernant la République Démocratique du Congo, le VPM Vital Kamerhe a affirmé que l’économie congolaise a résisté beaucoup mieux à ce choc qu’on ne pouvait l’imaginer, portée tant par la remontée fulgurante des cours des matières premières et le dynamisme du secteur des services en pleine expansion que par l’approfondissement des réformes économiques engagées depuis 2019.
«Mais, ces bonnes performances économiques et le surcoût des recettes fiscales n’ont pas suffi à compenser les effets négatifs de ce choc sur l’économie et le bien-être des populations. Cette crise a soumis le cadre macroéconomique de la RDC à de fortes tensions inflationnistes et de change, tirées par les prix des produits alimentaires et énergétiques, et exposé le pays à des risques majeurs d’une triple crise : énergétique, alimentaire et financière », a déploré le patron de l’économie nationale.
L’étude présente non seulement les impacts de la crise russo-ukrainienne sur l’économie nationale mais aussi des pistes de solutions pour prévenir ce genre de situation à l’avenir. Un accent a été mis sur le secteur agricole.
«Considérant le fait que le secteur agricole concentre la plus grande partie de la population active et représente la principale activité des populations rurales, ce déploiement permettra, en plus de la question de la sécurité alimentaire, d’agir positivement sur l’emploi, d’accroître les opportunités économiques des milieux ruraux et d’assurer un meilleur ruissellement du produit de la croissance économique », a martelé le vice-Premier ministre Vital Kamerhe.
Il a promis de soumettre au gouvernement les différentes recommandations formulées dans le cadre de cette étude pour qu’elles soient traduites en politiques publiques adaptées aux réalités économiques de la RDC.
Dans le même ordre d’idées, le Secrétaire Général à l’Économie Nationale, Célestin Twite, a émis le vœu de voir les éléments pertinents et recommandations contenus dans les trois livrables permettre au Gouvernement de la République, à travers les ministères sectoriels concernés, de disposer des référentiels pertinents permettant la conduite des politiques publiques adéquates en matière économique, énergétique et agricole ainsi que des stratégies de résiliences appropriées afin de faire face aux défis identifiés.
Le coordonnateur résident du système des Nations-Unies en RDC, Bruno Lemarquis, a salué non seulement les efforts du gouvernement mais aussi l’appui technique des agences des Nations-Unies dont: PNUD, ONUFEMMES et FAO dans ce processus.
«Je renouvelle encore une fois notre disponibilité à accompagner le gouvernement dans la formulation et l’opérationnalisation des stratégies alimentaires et énergétiques résilientes qui découleront de cette étude», a-t-il affirmé.
Bruno Lemarquis a encouragé le gouvernement congolais à mettre en œuvre les recommandations de cette étude.
Avec Celcom/Economie