On le disait mort musicalement, et voilà que le chanteur Donatien Sabuela, alias Dona Mobeti, fait un retour sensationnel sur la scène musicale. Il vient de lancer un nouveau single « Si je savais ça », en téléchargement sur les plateformes musicales. Cette chanson porte-bonheur, pour paraphraser son auteur, est dédiée à Sylvie Tshika wa Tshienda, gérante du bar-restaurant « Le Virunga », à Liège en Belgique.
La sortie de ce single prouve, en tout cas, que le « commandant » ou le « maréchal », comme on le surnomme affectueusement, est l’un des artistes congolais qui ne baissent pas les bras. Il se bat pour montrer qu’il est et demeure l’un des représentants incontestables et incontestés de la musique congolaise moderne. Ce faisant, il entend rappeler à ses nombreux détracteurs qu’il est toujours présent et que sa patte s’est encore plus affirmée.
À n’en pas douter, « Si je savais ça » est une chanson à la hauteur de l’artiste qui manie avec une dextérité d’orfèvre la rumba et le soukous, deux styles musicaux originaires du Congo. La musique est remarquablement arrangée, les voix sont bien posées, l’animation est bien rythmée au tempo du soukous… Une œuvre musicale à écouter, comme en témoignent les internautes, amoureux de la bonne musique congolaise.
« Le travail d’un grand de la musique congolaise » ; « De la rumba et du soukous, ouah ! » ; « Un single à la hauteur du talent de son auteur… C’est du lourd » ; « Des belles voix, des guitares pêchues, une belle animation », peut-on lire sur les réseaux sociaux. Les « Like » (J’aime) sur les comptes Facebook de l’artiste se multiplient davantage.
Tout le monde applaudit le travail abattu par Dona Mobeti. Lui-même n’a de cesse de remercier les individualités qui ont participé à la réalisation de ce single : le chanteur Luciana Demingongo, le guitariste Diblo Dibala, l’animateur Kleyven Sabuela…
« Ils ont fait du bon travail », se réjouit le Vairois, émerveillé par les qualités artistiques de son petit-fils, Kleyven Sabuela, qui prend de l’épaisseur dans l’animation musicale.
« Le clip de cette chanson est en préparation », assure-t-il. Il compte, là-aussi, réaliser une œuvre artistique savamment travaillée. Et d’ajouter : « Si je savais ça est loin d’être une chanson ordinaire, elle est faite pour durer et marquera les esprits ».
Courageux et ambitieux
Le chanteur Dona Mobeti a à cœur de se renouveler sans cesse au fil des ans. Il croit à l’inspiration comme Napoléon à son étoile, il croit à sa voix, à son instinct, à sa grâce.
Depuis plus de 50 ans, il connait une célébrité particulière – malgré des hauts et des bas circonstanciels – liée à son talent et son courage. Inventif et créatif, il n’y a pas de fébrilité chez lui. Qualités que lui envient certains de ses collègues et rendent parfois jaloux.
Au cours de sa carrière qui, force est de noter, a pris son envol avec la création de son groupe musical baptisé « Cavacha », en 1973, « le commandant de la base missile du village Molokaï de Papa Wemba » (Nom de sa résidence dans le quartier Matonge, commune de Kalamu, à Kinshasa en RDC) a su se dévoiler comme un excellent chanteur et surtout un grand auteur-compositeur. Des chansons telles que « Chérie Kadetti », « Ekila », « Mayi Mongala »… sont des œuvres éminentes qui ont marqué la jeunesse congolaise des années 70-80.
L’infatigable Dona Mobeti, « Muana akende sango », n’a plus rien à prouver. Courageux et ambitieux, il poursuit bonnement son chemin avec encore plus de détermination. Son nouveau single confirme davantage le talent de cet ancien compagnon de Mopero wa Maloba d’heureuse mémoire. Le résultat est une fois de plus à la hauteur. Vocalement et musicalement, « Si je savais ça » est un petit bijou.
Robert Kongo, correspondant en France
