Le 19e Sommet de la Francophonie, qui s’est tenu récemment à Paris, en France, a une fois de plus mis en lumière les défis persistants auxquels fait face la communauté francophone. Bien que les dirigeants des pays membres se soient réunis pour discuter de questions cruciales telles que la paix, la sécurité, et le développement durable, les résultats de cette rencontre laissent un goût amer d’insatisfaction. Le 19e Sommet de la Francophonie a été une occasion manquée de revitaliser l’engagement des pays membres envers des actions significatives. Ainsi, l’OIF a préféré le silence dans le conflit récurrent qui oppose la RDC au Rwanda. A Paris, la France a fait le choix d’épargner le Rwanda et d’ignorer la guerre dans l’Est de la RDC.
A l’issue du XIXe Sommet de la Francophonie, la Secrétaire générale de la Francophonie a salué le succès de l’événement et a remercié chaleureusement la France, pays hôte.
Trois enjeux majeurs ont marqué ce sommet :
La jeunesse francophone et l’emploi : Le thème du sommet, «Créer, innover et entreprendre en français», a placé la question de l’emploi des jeunes au centre des discussions, avec la volonté de créer des solutions concrètes tant au sein de l’OIF que dans les États membres pour offrir à la jeunesse des opportunités d’insertion professionnelle en langue française.
Nouvelles adhésions et changement de statut : Plusieurs États et gouvernements ont soumis des demandes d’adhésion ou de modification de leur statut à l’occasion de ce Sommet. Parmi les nouveaux observateurs figurent l’Angola, le Chili, la Nouvelle-Écosse (Canada), la Polynésie française (France) et la Sarre. De plus, des pays comme Chypre et le Ghana ont vu leur statut évoluer pour devenir membres de plein droit, témoignant de l’attractivité croissante de l’OIF.
Multilatéralisme et gestion des crises : Dans un contexte de fragilité du multilatéralisme, le sommet a été l’occasion de réfléchir à la plus-value de l’OIF dans la gestion des crises qui touchent l’espace francophone. Les travaux ont abouti à l’adoption de trois textes majeurs, notamment la Déclaration du Sommet, la Déclaration de solidarité avec le Liban, et la Résolution sur les crises dans l’espace francophone.
Ces décisions témoignent du rôle crucial de l’OIF dans la construction d’une Francophonie solidaire, innovante et engagée.
A tout prendre, comme les précédents sommets, la réunion de Paris est resté rituel. Deux jours de réunions qui n’ont pas apporté dans les relations parfois tumultueuses entre les Etats membres. Ce qui n’a pas empêché Kinshasa d’exprimer sa colère en boycottant samedi une rencontre à huis-clos.
L’IMPASSE
Jeune Afrique note que «le conflit entre la RDC et le Rwanda, qui était l’un des principaux points prévus aux discussions des deux jours de rencontre, s’est donc téléporté à Paris». En effet, la dernière réunion du processus de Luanda, le 14 septembre, s’est soldée par un échec. La ministre congolaise des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, a émis des observations sur le plan «harmonisé» proposé par la médiation angolaise, avant de s’y opposer.
«Nous nous sommes mis d’accord sur notre désaccord», résume l’une des sources diplomatiques, contactées par Jeune Afrique. Téte António, le chef de la diplomatie angolaise, a proposé une nouvelle réunion tripartite des experts fin septembre, sans succès. Si la prochaine conférence interministérielle est prévue pour le 12 octobre, à Luanda, aucune des deux parties ne semble vouloir bouger d’un pouce.
Quant à une éventuelle rencontre entre Paul Kagame et Félix Tshisekedi, l’hypothèse semble toujours improbable.
«Si c’est pour une photographie entre deux chefs d’État, cela n’a aucun intérêt, résume le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe. Lorsque la situation aura été débloquée, peut-être qu’il y aura un sommet dans le cadre du processus du Luanda pour avaliser l’accord trouvé, mais pour l’instant, cela ne fait aucun sens».
«Il n’a pas été souhaité une réunion à trois que j’appelais de mes vœux», a lui-même déclaré Emmanuel Macron, évoquant une situation «précaire» et «encore un peu trop tendue ».
«Ce n’est en tout cas pas auprès de l’OIF que le conflit trouvera son issue», conclut Jeune Afrique.
Econews