Face-à-face Tshisekedi – FEC, ce jeudi à l’espace Kemesha : déballer des vérités qui fâchent

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Quatre ans après son accession à la magistrature suprême, le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, sera enfin, ce jeudi 16 février, face à la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la principale organisation patronale de la République Démocratique du Congo. Sans préjuger de l’ordre du jour de cette première du genre, il est notoire que les relations n’ont jamais été au beau fixe entre l’Etat congolais et ces acteurs majeurs de l’économie nationale, et partant créateurs d’emplois du secteur privé. Ce jeudi à l’espace Kemesha, de la commune de la Gombe, à Kinshasa, le Président de la République a décidé d’échanger directement avec les capitaines d’affaires de la RDC. Une occasion rarissime que la FEC entend capitaliser pour porter devant le premier citoyen de la République ses interminables revendications. Et c’est Albert Yuma, président de la FEC, qui aura la charge de porter haut la voix du patronat congolais. Un moment de partage censé jeter le pont d’une nouvelle forme de collaboration entre l’Etat congolais et le patronat congolais.
Après quatre ans d’exercice du pouvoir, c’est à la dernière année de son mandat que le Président de la République, Félix Tshisekedi, a décidé d’échanger directement avec les patrons réunis au sein de la Fédération des entreprises du Congo (FEC). La date est connue : le jeudi 16 février 2023 à l’espace Kemesha, dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. A la FEC, on se mobilise pour être présent à ce rendez-vous qui n’arrive pas tous les jours. C’est donc une cérémonie d’échange de vœux tout à fait exceptionnelle auquel s’est joint le Chef de l’Etat pour discuter de vive voix avec les créateurs des richesses en RDC, c’est-à-dire le patronat.
Il faut reconnaître qu’entre l’Etat congolais et la FEC, les rapports n’ont toujours pas été tendres. Et face du Chef de l’Etat, le patronat congolais aura donc l’occasion de vider son sac en soulevant des questions qui fâchent.
Des relations glaciales après l’épisode manqué de la mise à l’écart d’Albert Yuma de la tête de la FEC, réputé kabiliste, le feuilleton de la société d’import Egal, la controverse autour des «ports privés», sans omettre l’épineux et sempiternel dossier de la structure des prix des produits pétroliers, la rencontre risque de se révéler explosive.
Avec ses 2.500 membres, la FEC constitue en elle-même une force que le régime ne semble réaliser. Ce jeudi, le Président Félix Tshisekedi cherchera donc à jeter une nouvelle passerelle de collaboration pour des relations apaisées avec le patronat congolais.
Il n’est un secret pour personne que la FEC n’a jamais apprécié la politique du Gouvernement en matière d’incitation aux affaires. Dans le secteur minier, les opérateurs du secteur continuent à dénoncer une «fiscalité punitive » qui les empêche d’évoluer en toute quiétude. Bref, dans tous les secteurs de la vie nationale, les opérateurs économiques ne se sentent pas accompagner par l’Etat.
Quel est donc le discours que leur apportera ce jeudi le Chef de l’Etat pour rassurer le patronat ? C’est la grande inconnue.
On sait que, comme toujours, la FEC profite de la cérémonie d’échange de vœux pour établir, sans complaisance un sévère diagnostic de l’économie congolaise.

Les plaintes récurrentes de la FEC
Les plaintes récurrentes de la FEC portent généralement sur les missions récurrentes et désordonnées de contrôle de l’Administration, la structure des prix des biens de première nécessité, l’application de la suspension de TVA; le marquage des produits fabriqués localement, etc.
Ne se sentant pas protégé, le monde des affaires fustigent, chaque fois qu’il en a l’occasion, un environnement «peu attractif et peu transparent, dominé par la corruption, par une fiscalité confiscatoire, par l’insécurité juridique et judiciaire ainsi que par le coût très élevé des facteurs de production au point de dissuader les investisseurs désireux d’entreprendre en RDC ».
S’agissant des relations de la FEC avec les pouvoirs publics et autres partenaires, la FEC exprime souvent ses regrets par le fait que plusieurs préoccupations du monde des affaires soumises aux autorités gouvernementales restent sans suite. Tout comme, note-t-elle, plusieurs réformes proposées, notamment en matière du climat des affaires, sont transformées en assignation dont la mise en œuvre tarde encore à être lancée.
Au-delà de ses revendications, la FEC, comme l’a toujours rappelé son président, Albert Yuma, reste convaincue que la relance de l’économie congolaise passe par des actions telles que la diversification de la base de production par la transformation et la valorisation locale des ressources naturelles sur une chaîne de valeurs globale et intégrée. Qu’elles soient minières, agricoles ou environnementales; la mise en œuvre des recommandations issues du DRC –Africa Business Forum (tenu fin novembre 2021) et la matérialisation des accords conclus et signés à cette occasion et voir des industries s’installer dans notre pays; l’application de la Loi fixant les règles applicables à la sous-traitance dans le secteur privé en RDC; la participation du secteur privé dans la gestion du Fonds de Garantie pour l’Entre-preneuriat au Congo (FOGEC).
Ce jeudi 16 février 2023, ce sera l’occasion pour les deux parties, Etat congolais et FEC, en présence du Président de la République, de laver les linges sales en famille.

Econews

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