Et revoici Jean-Pierre Lacroix !

Le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des opérations de maintien de la paix séjourne à Kinshasa. Ainsi qu’il le fait au gré de ses visites dans la capitale congolaise, Jean-Pierre Lacroix a fait la ronde des chefs des institutions, en commençant par le Président de la République. Avec la Première ministre, le président de l’Assemblée nationale, etc. il a certainement été question des mécanismes à mettre en branle pour le retour de la paix dans les provinces orientales de la RDC, de la nécessaire collaboration entre les autorités gouvernementales et la MONUSCO ainsi que du désengagement constamment différé de la force onusienne. Il n’oubliera pas non plus de déclarer soutenir le Processus de Luanda, seule voie qui conduirait à la paix dans le Nord-Kivu.

Le SG adjoint de l’ONU est si fréquemment présent à Kinshasa qu’il en devient aisé d’anticiper son discours, le même qu’il sérine aux oreilles de ses interlocuteurs depuis quasiment une dizaine d’années. Sa visite intervenant à moins d’une semaine de l’assemblée générale de l’ONU, il n’est pas exclu que Jean-Pierre Lacroix soit porteur d’une recommandation du Conseil de sécurité balisant la voie aux futures tractations des coulisses à New York. Pas besoin non plus d’être grand devin pour envisager que lors du tête-à-tête avec le Président de la République, la rencontre devenue chimérique des dirigeants congolais et rwandais est plus que jamais à l’ordre du jour dans le chef de la « communauté internationale » qui entend concrétiser la démarche, là où le président français avait tenté un rapprochement infructueux lors de la 77ème session de l’assemblée générale de l’ONU il y douze mois.

Comme souvent, les visites régulières des ambassadeurs au Conseil de sécurité ou celles, individuelles, de plénipotentiaires des Nations Unies se limitent aux flonflons protocolaires sans jamais aboutir à la résolution d’un conflit en passe de s’enliser. Pour sa part, Kinshasa ne cessera d’exprimer son étonnement face à la mollesse des puissants de ce monde à décréter et à appliquer des sanctions contre les autorités civiles et militaires rwandaises.

Au moment où le principe de la création de deux sièges de membres permanents africains au Conseil de sécurité de l’ONU prend forme, Kinshasa est parfaitement fondé, comme d’ailleurs la quasi-totalité des Etats africains, à rêver positif, même si ses chances semblent encore minces face aux mastodontes que sont le Nigeria et l’Afrique du Sud. Du moment que ça ne coûte rien d’effleurer la question avec Jean-Pierre Lacroix car qui sait ? Il en sortira peut-être quelque chose.

Mwin Murub Fel

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