En République Démocratique du Congo, la protection sociale est un chantier inachevé. Beaucoup reste à faire dans ce domaine. Pour donner un nouvel élan à ce secteur, le Gouvernement prévoit d’organiser, du 17 au 19 avril 2023 à Kinshasa, la première édition «Dialogue national sur la protection sociale en République Démocratique du Congo».
Vendredi en Conseil des ministres, le ministre des Affaires sociales, Actions humanitaires et Solidarité nationale, Modeste Mutinga Mutuishayi, a présenté le contour exact de ces assises. Selon lui, cette activité s’inscrit dans le cadre de l’évaluation à mi-parcours du Programme d’actions prioritaires 2019-2023, particulièrement dans le secteur social. Elle aura pour thème central «La protection sociale, un droit pour tous».
Par la même occasion, il a précisé que ces assises auront pour objectif de permettre aux parties prenantes de : «partager leurs expériences et les résultats clés des programmes et projets de protection sociale mis en œuvre; partager les expériences d’autres pays en matière de protection sociale; discuter le cadre juridique et formuler les grandes orientations du projet de loi-cadre sur la protection sociale; revisiter les grands axes de la politique et la stratégie nationales de protection sociale partant de la revue des documents stratégiques existants ; adopter une feuille de route fixant les actions prioritaires en vue d’accélérer l’extension de la couverture de la population en protection sociale et améliorer les prestations sociales; produire un avant-projet de Loi-Cadre portant protection sociale en République Démocratique du Congo ».
Associée à la tenue de ce forum, Mme la ministre de l’Emploi, Travail et Prévoyance sociale a évoqué les avantages de cette démarche multisectorielle en matière de protection sociale dont la mise en œuvre permettra à notre pays de mieux atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD). Elle a préconisé la redynamisation de la Task Force Protection Sociale qui doit demeurer le cadre permettant de réduire la fragmentation et de favoriser une grande efficacité administrative.
Pour rappel, la protection sociale en RDC n’est pas une préoccupation récente. Bien avant l’indépendance, toute une série d’initiatives et de dispositifs avaient été mis en œuvre par le colonisateur. Dès son accession à l’indépendance, la RDC est devenue membre de l’OIT. Plus de 80% de la population de la RDC ne bénéficie d’aucune couverture en matière de protection sociale. Pour y remédier, le Gouvernement congolais a mis en place le PNPS (Programme national d’appui à la protection sociale (PNPS) en novembre 2005, avec cinq missions : (i) étendre la couverture de la protection sociale; (ii) améliorer la qualité des prestations sociales ; (iii) mettre en place et gérer un système de couverture des soins de santé; (iv) concourir aux travaux de réforme avec la commission ad hoc; et (v) rendre effective la protection sociale pour tous. La formulation de la Politique nationale de protection sociale est l’une des missions confiées au Conseil du PNPS dont le ministre de la Prévoyance sociale est le président.
La Politique nationale de protection sociale de la RDC, adoptée par le Conseil du PNPS, vise une protection efficace des couches sociales les plus vulnérables et les plus démunies, à l’horizon 2030, en leur octroyant, notamment, des soins de santé de qualité, un revenu minimum, une alimentation saine et équilibrée, dans le cadre du Socle national de protection sociale.
Le Document de cette politique a été déposé au Conseil des ministres pour adoption.
Outre l’appui financier du gouvernement, sa formulation a bénéficié de l’appui technique et financier de plusieurs partenaires dont le BIT/RDC, la Banque mondiale, l’OMS, l’UNICEF, le PAM, Cordaid, etc.
Francis M.