Droits humains, depuis Genève : le monde fait « marche arrière », déplore le chef de l’ONU qui zappe superbement la RDC

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La 52ème Conseil des droits de l’Homme de l’ONU s’est ouverte lundi à Genève, en Suisse, en présence du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. Les droits humains sont attaqués de toutes parts, a déploré le chef de l’ONU, appelant à leur donner un « nouveau souffle» dans un monde qui « fait marche arrière». Pas un mot cependant sur les graves violations des droits de l’Homme dont est victime, depuis une vingtaine d’années, la République Démocratique du Congo, ravivée ces derniers mois par le soutien du Rwanda aux «terroristes» du M23. Pour l’ONU, les morts de l’Ukraine comptent plus que ceux de la RDC. Une hypocrisie internationale éhontée.
Lundi à Genève, à l’ouverture de la 52ème Session du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, Antonio Guterres, patron de l’ONU, a fait part de la «marche arrière» que connaît le monde dans ce domaine. Si le chef de l’ONU se montre compatissant sur la situation qui prévaut en Ukraine, il a superbement ignoré le cas de la RDC qui fait face aux graves violations des droits de l’Homme commis par le Rwanda par l’instrumentalisation du groupe terroriste de M23.
A ses côtés pour l’ouverture de la 52e session du Conseil des droits de l’homme (CDH) à Genève, le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Volker Türk a également dénoncé le retour du «vieil autoritarisme» et des «guerres d’agression destructrices, datant d’une époque révolue et aux conséquences mondiales, comme nous l’avons à nouveau constaté en Europe avec l’invasion insensée de l’Ukraine par la Russie ».
«L’invasion de l’Ukraine par la Russie a déclenché la violation la plus massive des droits humains que nous connaissons aujourd’hui », a insisté M. Guterres.
La session a démarré par une minute de silence en mémoire des victimes des séismes en Turquie et Syrie.
Jamais le CDH n’a siégé aussi longtemps – près de six semaines, signe, selon certains, de son importance au moment où la Déclaration universelle des droits de l’homme célèbre ses 75 ans d’existence. Mais pour certains pays peu réputés pour leur respect des droits humains et qui mènent la charge pour mettre fin aux mandats d’enquêteurs onusiens, ce calendrier à rallonge est le fruit d’une trop grande ingérence de l’institution onusienne dans les affaires des Etats.
Guerre en Ukraine, pauvreté, racisme, etc. Le chef de l’ONU a pris la défense de la Déclaration universelle «attaquée de toutes parts» et dénoncé les gouvernements qui «en rognent les fondations» ou «les torpillent».
«Nous avons fait marche arrière», a-t-il déploré, en demandant de «donner un nouveau souffle» aux droits humains qui sont la solution à de nombreux problèmes du monde, tels que l’urgence climatique ou l’utilisation néfaste des nouvelles technologies.

Crimes de guerre en Ukraine
Près de 150 hauts dirigeants, dont les ministres des Affaires étrangères de France, d’Iran et de Chine, participent au segment de haut niveau du CDH, jusqu’à jeudi. Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’exprimera lundi en visioconférence.
Le vice-ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Riabkov est attendu jeudi à Genève. Malgré les appels des ONG, il n’est pas sûr que les diplomates quittent la salle au moment de son discours comme ils l’avaient fait l’an dernier pour son chef Sergueï Lavrov, qui était intervenu en visioconférence.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie est au cœur des discussions à Genève. A l’issue de la session, un vote aura lieu sur la poursuite des travaux des enquêteurs onusiens sur l’Ukraine, qui présenteront leur premier rapport écrit le 20 mars après avoir déjà fait état en septembre des crimes de guerre.

Francis M.

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