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Le projet de « Camp de la patrie » de Martin Fayulu semble faire l’effet d’une onde de choc dans les couloirs du pouvoir. Ce qui aurait pu être une opportunité historique de rassemblement national se transforme en révélateur des petits calculs politiques qui minent la République Démocratique du Congo. La réaction violente de certains ténors de l’Union sacrée, culminant avec la sortie médiatique de Jean-Pierre Bemba contre les Eglises, particulièrement la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo), en dit long sur les priorités réelles de notre classe politique.

La résistance acharnée à ce projet de rassemblement national ne s’explique que par une chose : la peur viscérale de certains acteurs politiques de voir leur influence diminuer. Dans cette logique de cour, où chaque proximité avec le Président de la République se monnaie en postes et avantages, l’arrivée potentielle de Fayulu dans le cercle du Chef de l’État est perçue comme une menace existentielle. Plutôt que de servir le pays, on préfère jouer aux équilibristes pour garder ses prébendes.

L’attaque en règle contre la CENCO n’est pas le fruit du hasard. En sapant la crédibilité de cette institution respectée, Bemba s’attaque indirectement à Fayulu dont le projet s’appuie justement sur le concours de l’Église. Cette stratégie du chaos médiatique vise clairement à isoler le leader de l’opposition et à empêcher tout rapprochement avec Tshisekedi.

Le calcul est simple : mieux vaut une opposition divisée et affaiblie qu’un front commun qui pourrait remettre en cause les équilibres actuels du pouvoir.

Le Président de la République se trouve désormais à un carrefour décisif. Va-t-il laisser les appétits personnels de ses collaborateurs entraver un projet qui pourrait stabiliser le pays ? Ou au contraire, imposera-t-il sa vision au-dessus des petites guerres de clans ?

Alors que l’Est du pays brûle, que l’économie vacille et que la population souffre, nos dirigeants s’épuisent en calculs mesquins. Le subtil rejet du « Camp de la patrie » révèle une triste réalité : pour certains, la conservation du pouvoir importe plus que le salut national.

Il est temps que le Président Félix Tshisekedi rappelle à tous que la RDC mérite mieux que ces jeux politiciens stériles. Le véritable « Camp de la patrie », c’est celui qui mettra enfin l’intérêt général au-dessus des ambitions personnelles. À quand ce sursaut ?

Econews

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