Détournements en série de fonds publics : le cri de colère de Moïse Katumbi

En République Démocratique du Congo, le détournement de fonds publics est devenu un sport national. Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouveau scandale de détournement de millions de dollars américains ne soit révélé au grand jour. De la République des inconscients peinte il y a quelques années par Modeste Mutinga, on est maintenant passé à la «République des détourneurs». Sur son compte X (ex-twitter), le leader d’Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, n’a pas caché sa colère. «Il est temps que les responsables de ces vols soient poursuivis, jugés, et condamnés. L’argent détourné doit être restitué au Trésor et l’impunité doit cesser. C’est une question cruciale de dignité pour tous les Congolais, de justice sociale et de responsabilité des dirigeants», préconise-t-il.

Dans un climat politique déjà tendu, la République Démocratique du Congo (RDC) fait face à une crise de confiance sans précédent. Chaque jour semble apporter son lot de révélations scandaleuses sur le détournement de millions de dollars américains de fonds publics, exacerbant le sentiment d’impunité et de désespoir au sein de la population.

Le phénomène a pris de l’ampleur au point où ce qui était autrefois considéré comme une infraction isolée est désormais perçu comme un «sport national». Les institutions censées protéger les ressources publiques prennent des allures de théâtre absurde, où les acteurs principaux sont des hommes et des femmes politiques ayant choisi la voie de l’enrichissement personnel au détriment de tout un peuple.

Il ne se passe pas un jour sans qu’un nouveau scandale ne vienne entacher l’image déjà ternie de la gouvernance congolaise. Des fonds destinés à l’éducation, à la santé et aux infrastructures, entre autres, disparaissent mystérieusement, laissant les citoyens perplexes et désabusés. Comme l’a peint Modeste Mutinga dans son célèbre ouvrage, le pays est passé d’une «République des inconscients» à une véritable «République des détourneurs».

Cette situation alarmante a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Le leader du parti politique Ensemble pour la République, Moïse Katumbi Chapwe, a exprimé sa colère sur son compte X (anciennement Twitter), dénonçant le climat d’impunité qui règne dans le pays.

KATUMBI SORT DE SON MUTISME

«Alors que des soldats affamés et abandonnés pendant cinq jours risquent la peine de mort simplement pour avoir cherché à se nourrir…on apprend que des centaines de millions de dollars auraient été détournés via des marchés publics truqués. Des forages, des lampadaires, les Jeux de la Francophonie et la Cité financière ont été surfacturés au-delà de l’imaginable. Pendant ce temps, des compatriotes souffrent dans des camps de réfugiés, des veuves et des blessés de guerre sont négligés, des milliers d’orphelins sont abandonnés et des familles congolaises ne peuvent même plus nourrir leurs enfants… Il est temps que les responsables de ces vols soient poursuivis, jugés, et condamnés. L’argent détourné doit être restitué au Trésor et l’impunité doit cesser. C’est une question cruciale de dignité pour tous les Congolais, de justice sociale et de responsabilité des dirigeants», écrit Moïse Katumbi sur son compte X.

Embouchant, un cadre d’Ensemble de la République qui se réclame de l’opposition enfonce le clou : «Il est inacceptable que des millions de dollars, destinés à améliorer la vie de nos citoyens, soient dilapidés par une poignée d’individus. Ce système doit cesser ! »

Pour le cas spécifique de la RDC, les preuves de détournements sont accablantes et indiquent l’implication de personnalités politiques de haut niveau, semant le doute sur la capacité du gouvernement à instaurer un réel changement. Les enquêtes se multiplient, mais le manque de volonté politique pour rendre les coupables responsables laisse peu d’espoir à ceux qui aspirent à une véritable réforme.

Les conséquences de cette situation sont désastreuses. Les services publics sont à l’agonie, les infrastructures s’effondrent, et la pauvreté crève l’écran. Les Congolais, souvent qualifiés de «résilients» face à l’adversité, expriment leur frustration à travers des manifestations et des appels à l’action sur les réseaux sociaux. Mais ils se heurtent à une classe dirigeante apparemment indifférente à leurs souffrances.

Le détournement de fonds publics en RDC soulève donc des questions fondamentales sur la gouvernance, la responsabilité et l’éthique en politique. Alors que les citoyens congolais aspirent à une vie meilleure, à quoi bon les promesses de développement si elles ne sont pas accompagnées d’une transparence et d’un respect inébranlable des ressources publiques ?

A tout prendre, la route vers une véritable responsabilisation est semée d’embûches, mais le constat est clair : tant que les détourneurs resteront au pouvoir, la RDC continuera de ramer à contre-courant. Le temps est venu pour une Justice juste et efficace, une véritable mobilisation citoyenne, un appel à l’éveil et à la lumière pour restaurer l’intégrité et la dignité de cette nation riche de ressources, mais profondément affligée par le fléau de la corruption, en phase de métastase très avancée.

Hugo Tamusa

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