La terre semble se dérober sous les pieds de Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République. Des sources concordantes rapportent qu’une équipe conduite par le chef des renseignements militaires, à laquelle se sont joints des responsables de la DGM (Direction générale de migration) et de l’ANR (Agence nationale de renseignements), a été dépêchée dans le Haut-Katanga sur une piste d’avion dans la localité de Mulonde, un coin perdu de la province du Haut-Katanga. Au plus haut niveau de l’Etat, ce projet soulève bien des interrogations. Les services soupçonnent Katumbi de s’en servir comme base de ravitaillement d’une possible déstabilisation de la province. Ce que nie son entourage qui a, pour ce faire, brandi, une note transmise à la Régie des voies aériennes (RVA) pour annoncer la réhabilitation de cette piste. Quel sera dès lors le sort à réserver à Katumbi, opposant farouche au régime en place à Kinshasa ? Suspense !
Moïse Katumbi, leader du mouvement Ensemble pour la République. Des sources concordantes révèlent qu’une équipe de haut niveau, dirigée par le chef des renseignements militaires, a été dépêchée dans la localité de Mulonde, un endroit isolé du Haut-Katanga, pour enquêter sur une piste d’avion qui suscite de vives inquiétudes au sein de l’État.
Cette mission, qui inclut des responsables de la Direction générale de migration (DGM) et de l’Agence nationale de renseignements (ANR), soulève des interrogations quant aux intentions de Katumbi. Les services de sécurité soupçonnent que cette piste pourrait être utilisée comme base de ravitaillement pour une éventuelle déstabilisation de la province, un scénario qui pourrait avoir des répercussions graves sur la stabilité régionale.
Cependant, l’entourage de Katumbi rejette ces accusations, affirmant que la piste est destinée à des fins légitimes. Ce que confirme une lettre datée du 26 septembre 2024 que Katumbi adresse, depuis la ville de Lubumbashi, au Directeur de l’Autorité de l’aviation civile de la RDC, annonçant la réhabilitation – sans en avoir obtenu préalablement l’agrément – de cette infrastructure aéroportuaire, tentant ainsi de dissiper les doutes.
LE CAMP KATUMBI SE DEFEND
Une vidéo diffusée sur la toile par l’équipe de communication présente plutôt le problème en ces termes : «Depuis des années qu’on ne compte plus, le président Moïse Katumbi a toujours été au chevet des populations démunies à travers le pays. L’homme fait face aujourd’hui à une dangereuse cabale, que l’on appelle complot contre la République, pendant qu’il est en train de construire un hôpital à Mulondé, dans le territoire de Pweto. Pourquoi cette levée soudaine de boucliers, puisqu’il y a entrepris de réhabiliter une petite piste d’avion à proximité, dans le but essentiel d’évacuer les malades dont la prise en charge le nécessiterait, L’état fort détérioré des routes ne pouvant permettre cet exercice.»
La vidéo continue : «Même les pauvres travailleurs commis à la tâche ont tout simplement été arrêtés. Mais en parlant des pistes, l’opinion se rappelle de nombreux autres dont il a été l’auteur. Nous citons la piste de Kyubo dans le territoire de Mitwaba, la piste de Kasenga, la piste de Pweto, la piste de Kashobwe, et même, dans le Maniema, la piste de Kibombo. Cela n’a jamais dérangé personne jusqu’à ce jour. À Mulondé, l’on parle d’une infrastructure qui devrait aider au débarquement de certaines forces hostiles à la République. Se rappelle-t-on que la piste de Kachobwe est juste à un kilomètre de la Zambie, celle de Pweto carrément à la frontière avec la Zambie ? Même proximité que toutes les autres pistes précitées.»
Avant de conclure : «Le problème est donc bien ailleurs, à y voir de près. Pourquoi ainsi décourager les bonnes volontés qui, par leurs propres moyens, interviennent là où l’Etat est absent ?»
Moïse Katumbi, figure emblématique de l’opposition congolaise, est déjà perçu comme une menace par le régime en place à Kinshasa. Son engagement politique et ses ambitions présidentielles font de lui un acteur clé dans le paysage politique congolais, mais également une cible potentielle pour des manœuvres de déstabilisation.
Le climat d’incertitude qui entoure cette affaire laisse planer un suspense sur le sort de Katumbi. Alors que les tensions politiques s’intensifient, la question demeure : comment le gouvernement réagira-t-il face à ces allégations ? Les prochaines semaines pourraient être déterminantes pour l’avenir de Katumbi.
Décidément, le leader d’Ensemble pour la République est dans de beaux draps. On voit mal comment il va s’en sortir de toute la meute qui s’est lancée à sa poursuite dans le Haut-Katanga.
Hugo Tamusa