Depuis son accession au pouvoir en janvier 2019, on ne compte plus le nombre de fois que le chef de l’Etat congolais a effectué le déplacement de Luanda, la capitale angolaise. Entre le Congolais Félix Tshisekedi et l’Angolais João Lourenço, l’entente est parfaite, serait-on tenté de croire. Le successeur de Jose Edouardo Dos Santos montre en effet une sollicitude appuyée envers son voisin dont le pays tente vainement de dénouer le nœud gordien d’une instabilité créée de longue date par ses voisins de l’Est.
Il est en effet de tous les rounds de négociations destinées à ramener la paix dans les provinces troublées de la partie orientale de la RD Congo. Le processus de Luanda, amorcé par le tête-à-tête Tshisekedi-Kagame, il est à la manœuvre. Il apporte sa contribution aux négociations de Nairobi. Il est le Médiateur mandaté par l’Union africaine dans la résolution de la crise entre le gouvernement congolais et le M23. Plus encore, il a obtenu du parlement angolais l’envoi d’un contingent militaire de l’armée angolaise au Nord-Kivu pour assurer la sécurité des sites de cantonnement des «rebelles» dans la perspective de leur retrait et démobilisation.
Pourtant, comme dans tous les «ménages modèles» unanimement loués pour l’amour réciproque et la stabilité de leurs couples, il existe toujours le revers de la médaille. Et les relations congolo-angolaises ne font pas exception. Car pendant que Luanda, – et c’est tout à son honneur – déploie des efforts pour la stabilisation de la situation sécuritaire dans le Kivu, sa police procède aux expulsions massives et sans ménagement des Congolais en situation «irrégulière» sur son territoire. Des reconduites à la frontière qui se répètent à intervalles réguliers.
La dernière en date a vu arriver dans le territoire de Kamako (Kasaï) de milliers d’expulsés que Kinshasa fait mine de ne pas voir. Chaque année, l’armée angolaise effectue impunément des incursions dans la région de Kahemba (Kwilu). Son industrie minière pollue les rivières du Kasaï avec des rejets toxiques, détruisant la biodi-versité et provoquant l’amenuisement des ressources halieutiques…
Mais il y a pire : l’Angola accapare de longue date une partie du plateau continental atlantique congolais, où son industrie pétrolière opère en off-shore sous la protection de sa marine de guerre.
Autant de dossiers sensibles que de toute évidence, Kinshasa ne considérerait pas comme des priorités vitales. Mais qui pourraient être réglées par une force militaire dissuasive qui reste encore à constituer, hélas !
Econews